Communiqué des Alternatifs |
le 02 avril 2003 |
RETRAITES :
UNE REPARTITION DES RICHESSES AU PROFIT DES SALARIES
Craignant de ne pas pouvoir imposer leurs vues par la force, les partisans
d'une soit disant
« réforme» à la sauce MEDEF dramatisent la situation et en dressent un
tableau apocalyptique. Il s'agirait de sauver les retraites, et tant pis
si les arguments ne tiennent pas la route ou sont très contestables. A bien
les écouter nous ne créerons pas de richesses supplémentaires pendant les
vingt ans à venir, nous subirons un chômage de 5à 9% et grâce aux progrès
de la médecine nous devrons travailler plus longtemps. A vouloir
escamoter le problème de la répartition des richesses, notre société
devient insupportable, invivable.
UNE REFORME QUI INTRODUIT LE POISON DE LA CAPITALISATION
Ainsi l'alignement des salariés du public sur les quarante annuités du
privé? comme le propose le Gouvernement? constituerait une régression
sociale et serait le prélude à des aménagements encore plus nocifs. La
nécessité d'une formation de qualité, la persistance du chômage et de la
précarité font que les jeunes générations ne pourront bénéficier d'une
retraite pleine avant 65-70 ans au mieux. A un age où si les pratiques
patronales ne changent pas, ils seront au chômage ou en préretraite depuis
10 ou plus.
D'ores et déjà beaucoup de salariés arrêtent de travailler, souvent contre
leur gré, sans avoir la totalité des annuités nécessaires pour pouvoir
bénéficier d'une retraite à taux plein. Demain les pensions seront encore
plus amoindries au point qu'il faudra des compléments de retraite par
capitalisation pour pouvoir vivre correctement. Les conséquences de la
réforme Balladur de 1993, s'appliquant aux salariés du privé (nécessité
d'avoir cotisé pendant 40 années et retraite calculée sur les 25 dernières
années), sont à cet égard éclairantes : perte de 20% du taux des pensions.
ASSEZ DE REGRESSION, DES RETRAITES AMELIOREES. UNE REPARTITION DES
RICHESSES AU PROFIT DES SALARIES
Pour les Alternatifs la priorité n'est donc pas d'aligner les
fonctionnaires sur les modalités du privé mais d'abolir la réforme Balladur
et d'appliquer au privé les 37,5 annuités. Mais sans se contenter de
revenir à l'avant 1993. Nous proposons en effet la prise en compte des
années de formation et de recherche d'un premier emploi, des périodes
d'inactivité ou de temps partiel imposé. Les années d'Ecole Normale
Supérieure ont bien permis à Juppé de partir en retraite à 57
ans. Pourquoi seuls les élèves de l'ENS en bénéficieraient?
FINANCER PAR LA HAUSSE DES COTISATIONS PATRONALES
Pour financer de telles mesures une hausse des cotisations patronales est
indispensable. Elle rééquilibrerait la part des salaires dans la valeur
ajoutée et constituerait donc un pas vers un réel partage des richesses.
Cette augmentation serait variable en fonction du nombre de préretraites et
de licenciements de salariés de moins de 60 ans effectués par les
entreprises. Ainsi les patrons seraient rendus responsables de leur
politique sociale.
Et cette hausse de cotisation ne ruinerait pas l'économie du pays. Pour
financer les 37,5 annuités pour tous il suffirait d'une hausse de 0,37% des
cotisations patronales. Quand bien même celle-ci serait portée à 1% par
exemple, l'économie n'en serait pas affecté.
LA MOBILISATION SEULE PAIERA
De telles solutions nécessitent cependant une forte mobilisation de tous.
Les manifestations du 3 Avril à la fois contre les attaques au service
public et pour des retraites décentes sont encourageantes. Mais c'est un "
tous ensemble " qu'il faut construire : jeunes et vieux, salariés du public
comme du privé, usagers et agents des services publics. Car la question des
retraites comme l'avenir des Services Publics sont décisives et posent la
question d'une autre répartition de la richesse entre travail et capital.
Commission Sociale des Alternatifs
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