CONTRE L'OUVERTURE TOTALE DES MARCHES DU GAZ ET DE L'ELECTRICITE
CONTRE LA FUSION GDF/SUEZ !
Salariés et usagers sont prévenus : si besoin, le gouvernement passera en
force au Parlement pour imposer l'ouverture totale des marchés du Gaz et
de l'Electricité et la fusion GDF/Suez. Ne spéculons ni sur les nuances
publiques apparues au sein de la droite, notamment entre Villepin/Breton
et Sarkozy qui, au mieux, ne diffèrent que sur l'opportunité du calendrier
à quelques mois des présidentielles, ni sur la volonté politique de la
direction du PS de s'y opposer jusqu'au bout. Là encore, c'est largement
affaire de circonstance électorale.
La seule véritable inconnue est celle qui, sur le fond, peut, seule,
changer la donne à savoir la mobilisation des gaziers et des électriciens.
S'il ne fait guère de doute que la journée intersyndicale de grève du
mardi 12 septembre prochain sera un succès - malgré le croc-en-jambe de la
CFDT, heureusement non suivie par plusieurs de ses syndicats
départementaux -, il est tout aussi vraisemblable que cette seule journée
ne suffira pas pour contraindre le gouvernement à remballer son projet.
Même si, dans de nombreuses équipes syndicales, la prolongation de la
grève au-delà de la journée du 12 se discute déjà concrètement, sa
généralisation suppose une claire volonté de l'intersyndicale et notamment
de la fédération CGT, le syndicat majoritaire. Or, à ce jour, on ne peut
pas dire qu'un tel engagement est acquis, loin de là !
C'est pourquoi la mobilisation citoyenne contre l'ouverture des marchés et
la fusion GDF/Suez s'avère décisive. Dans plusieurs départements, les
collectifs de défense des services annoncent déjà qu'ils se joignent aux
manifestations du 12. C'est la voie à suivre. Pour notre part nous mettons
en débat l'organisation d'une journée nationale de manifestations pour
défendre le service public de l'énergie. Et les arguments ne manquent pas
: même les plus ultra-libéraux n'annoncent ni la baisse des prix ni la
sécurité accrue pour les usagers, tellement l'envolée des tarifs, la
spéculation sur les bourses de l'électricité, la dégradation du service,
sans parler des coupures massives comme en Californie, ont été des
constantes dans tous les pays qui ont choisi de libéraliser le secteur
électrique.
Les tarifs resteront régulés, affirme les tenants du projet
gouvernemental. Pour une période transitoire, peut-être, mais après ils se
verront appliquer un prix du marché deux fois plus élevés que le tarif
régulé, sans aucun contrôle de l'Etat et sans péréquation tarifaire. Et ne
parlons pas de l'emploi et des conditions de travail dans ces secteurs
quand tout est bon pour satisfaire l'insatiable appétit des actionnaires,
la preuve par France Telecom est chaque jour à l'ouvre.
Répétons-le : la libéralisation des marchés et la privatisation des
entreprises sont des calamités pour les salariés comme pour les usagers.
C'est pour cela que nous leurs opposons la défense de l'intérêt général et
du service public et que nous réaffirmons notre solidarité et notre
disponibilité aux côtés des personnels de GDF, d'EDF et de Suez et des
collectifs de défense des services publics.
François Preneau - Les Alternatifs
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