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Communiqué 8 avril 2004

LE CAP DES REFORMES…

La déroute de l’UMP le 28 mars a ouvert une crise politique profonde qui met Chirac et Raffarin 3 en difficulté : au delà d’un revers électoral grave, c’est la vulnérabilité durable de la droite qui est mise en évidence.

Elle est un encouragement à ne plus tolérer la contre-réforme sociale que veulent toujours imposer les libéraux. Des reculs symboliques du pouvoir sont annoncés sur plusieurs terrains, mais la menace persiste d’une attaque grave qui, après les retraites, porterait sur l'assurance-maladie et le droit du travail.
Le fait d'opposer la nécessaire sanction de la droite dans les urnes et le mouvement social indispensable a été une grave erreur politique de la part de la LCR et de Lutte Ouvrière, il n’est pas davantage acceptable aujourd’hui d’attendre 2007 au nom d’une éventuelle alternance politique dont les contenus ne sont pas définis. Le bilan du gouvernement Jospin appelle à d’autres perspectives et l’acceptation de l’hégémonie du PS comme inévitable moindre mal préparerait de nouveaux échecs.

Les Alternatifs agiront donc à la fois pour la constitution du courant autogestionnaire, écologiste, féministe dont ils sont partie prenante en force politique active, et pour la constitution d’un front antilibéral le plus large possible dans les mobilisations comme pour mettre en échec le bipartisme.

Sans l'énorme mobilisation sur les retraites en 2003, sans la bataille sociale menée par les intermittents, les associations de chômeurs et précaires, sans la révolte du monde de la recherche, sans les résistances éparses du privé contre les licenciements, la droite n’aurait pas été écrasée. Ce qui l'aurait alors emporté aurait été fatalisme face à l'offensive libérale ou le vote FN.
La meilleure façon de faire n'est certainement pas d’épiloguer sur la composition du nouveau gouvernement, d’entrer dans le jeu du pouvoir, de ses journalistes, politologues et économistes qui réduisent le rejet de Chirac-Raffarin à une « absence de pédagogie ».

Le mouvement social doit maintenant peser de tout son poids pour amplifier la déroute de la droite et s’opposer frontalement à la poursuite de la contre-réforme libérale.



J.J. Boislaroussie  

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