VIVE LA RENTREE ?
Après le passage en force du Contrat nouvelle embauche, défaite infligée
par le gouvernement à une gauche sociale et politique prise en tenaille
entre l'euphorie de la victoire du NON au référendum et la trêve estivale,
le patronat et la droite menacent.
Attaques contre les droits des chômeurs, réduction drastique des dépenses
publiques, réforme fiscale au bénéfice des possédants, éradication du Code
du Travail : tel est le programme commun MEDEF-UMP. Il convient en effet,
pour nos adversaires, d'en finir avec les restes du « modèle social
français » pour mériter l'avenir radieux d'un capitalisme sans entraves.
Il y a urgence à riposter. On veut croire que la journée d'action
intersyndicale du 4 octobre sera un premier temps fort, encore faut-il
qu'elle ne soit pas une fin en soi mais une étape dans un processus de
mobilisation à long terme et s'appuyant sur des propositions alternatives.
Les initiatives prévues par les collectifs de défense et de développement
des services publics s'inscrivent dans une telle perspective. Elles lient
en effet résistances et contre-projets, et opposent à la jungle libérale
des solidarités sociales et territoriales indispensables. Les Alternatifs
leur apporteront un plein soutien et seront présents à la réunion des
collectifs les 17 sptembre à Angoulême.
Dans les mois qui viennent, la mobilisation contre les nouveaux contrats
de précarisation, pour l'augmentation des minima sociaux, sur la réforme
de l'UNEDIC doit être une priorité.
A défaut, et après l'épisode du Contrat nouvelle embauche, la preuve
serait faite que le bloc social antilibéral qu'esquissait dans le urnes le
NON au Traité européen ne parvient pas à se prolonger sur le terrain, et
que les fractures entre les divers secteurs du salariat et entre «
garantis », chômeurs et précaires ne sont pas surmontées.
Sur le terrain politique, on ne s'attardera guère sur le débat de quelques
Universités d'été à propos de l'existence d'une ou de plusieurs gauches,
tant le contenu de ce débat est biaisé par les arrières pensées tactiques.
La campagne du NON de gauche au référendum est, en elle-même, une réponse
politique à ces positionnements tactiques, qui pour les uns laissent
craindre le retour aux alliances de survie avec le PS, et pour les autres
la poursuite d'une affirmation identitaire stérile.
Rassembler, porter le débat et construire des propositions en rupture avec
le carcan capitaliste autoritaire et productiviste. Un fil conducteur
possible pour les démarches qui s'esquissent en vue d'une candidature pour
changer la donne à la Présidentielle.
Jean-Jacques Boislaroussie
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