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Campagne Bové 2007 14 Mars 2007


ECHOS DE CAMPAGNE N°5


14 mars - Une quinzaine d'élus PCF "parrainent" José Bové (Le Monde)
13 mars - EPR, No future (J. Bové)
13 mars - Conférence de presse - les parrainages (J. Bové)
13 mars - Lille : un meeting jeune et dynamique (F. Bavay)
13 mars - Pour un printemps sans OGM (R.M. Jennar)
13 mars - La candidature tout-terrain de José Bové prend ses distances avec la gauche classique (La Voix du Nord)
13 mars - José Bové place les quartiers au coeur de l'action politique (par Pierre Savary)
12 mars - Contre un ministère de l'ennemi de l'intérieur (Collectif Banlieues-immigration avec Bové)
12 mars - Virgin, ou la violation répétée des libertés syndicales (Claire Villiers)
12 mars - Une candidature différente pour un projet différent (R.M. Jennar)
10mars - à Mende : 300 personnes (Laurent Prodeau)
10 mars - La sarko-lepénisation de la campagne présidentielle (Jacques Perreux)



Une quinzaine d'élus PCF "parrainent" José Bové

(Le monde , le 14 mars)

Une quinzaine d'élus communistes ont apporté, mardi 13 mars, leur parrainage à José Bové. Si certains s'étaient lancés un premier temps dans la campagne du leader altermondialiste, beaucoup étaient restés sur leur réserve. Déçus qu'une candidature unitaire antilibérale ait échoué, méfiants à l'égard d'un candidat jugé peu sûr et tiraillés par leur fidélité au parti, ils avaient préféré jusqu'alors se mettre en retrait. Et attendaient de voir qui, de Besancenot ou de Bové, aurait le plus de chances de récolter les 500 signatures d'élus.

L'approche de la date de dépôt des parrainages officiels et le risque de voir le candidat paysan ne pas pouvoir se présenter ont suscité l'inquiétude. Les députés de Seine-Saint-Denis Patrick Braouezec et François Asensi, le sénateur Robert Bret, le conseiller régional Jean Brafman ainsi que plusieurs élus locaux des Bouches-du-Rhône se sont décidés les premiers à le parrainer. D'autres ont suivi, comme les conseillers généraux de Seine-Saint-Denis Pierre Laporte, Roland Kerrest et Florence Haye ou Patrice Leclerc, conseiller général des Hauts-de-Seine en congé de parti.

Un appel lancé le 9 mars aux élus afin qu'ils donnent leur parrainage à Olivier Besancenot ou José Bové a, semble-t-il, levé les dernières hésitations. La députée Jacqueline Fraysse et le maire de Nanterre, Patrick Jarry, ont annoncé mardi leur parrainage. Même chose pour la conseillère de Paris Catherine Gégout et la sénatrice de la Loire Josiane Mathon. "Ce n'est pas encore gagné, mais on sent qu'on peut y arriver", souffle Jacques Perreux, directeur de campagne de Bové.



EPR, No future!

(J. Bové , le 13 mars)



A quelques semaines de la présidentielle et des législatives de 2007, la construction d'une centrale nucléaire de type EPR commence à Flamanville, en Basse Normandie, sans que les Français l'aient décidé. C'est un outrage à la démocratie.

Avec cet EPR, c'est le renouvellement du parc nucléaire tout entier qui est en jeu.

L'avenir énergétique de notre pays doit être choisi par tous ses habitants et non par les nucléocrates appointés pour défendre les intérêts de l'industrie nucléaire.

Plus de 8 français sur 10 défendent les énergies renouvelables. Seules ces dernières et la pondération énergétique permettront de lutter contre le réchauffement climatique.

Il revient aux citoyens de décider des énergies de demain, pas à l'industrie nucléaire.

Si l'EPR est construit, il condamnera toute politique ambitieuse de maîtrise de l'énergie et de développement des énergies renouvelables. Notre pays resterait alors otage d'un seul modèle énergétique particulièrement dangereux pour les populations en condamnant les générations futures à vivre avec des déchets radio-actifs non maîtrisés.

Parce que l'EPR annonce un renoncement aux autres énergies, les comités unitaires soutenant ma candidature se mobiliseront samedi 17 mars dans 5 grandes villes de France : Lille, Strasbourg, Lyon, Toulouse et Rennes où je serai présent.



Conférence de presse - les parrainages

(J. bové , le 13 mars)



A trois jours du délai légal, il me manque environ 40 parrainages pour être autorisé à participer à l'élection présidentielle : nos 461 parrainages sont pour partie déposés au Conseil Constitutionnel et pour une autre partie sont entre nos mains ou dans nos réseaux militants.

Je veux dénoncer aujourd'hui le verrouillage démocratique des quatre grands partis qui, malgré les déclarations de certains de leurs candidats, continuent d'intimider les élus et maires qui souhaitent faire acte républicain. Je veux dénoncer particulièrement le Parti socialiste qui, malgré les engagements oraux de ses dirigeants, bloquent les parrainages de leurs élus ou des élus divers gauche sous influence. Comment expliquer autrement que, dans la région Nord-Pas-de-Calais, fief socialiste, je n'ai pu ainsi obtenir que trois parrainages ?

Je veux mettre en garde l'ensemble des grandes formations politiques contre le risque qu'elles font courir à la démocratie. Les quatre grands partis représentés au Parlement ne représentaient que 37 % des électeurs inscrits lors du premier tour de la présidentielle de 2002. A bloquer délibérément des candidatures alternatives, ils vont accentuer la défiance de l'opinion à leur égard. Comment justifier à des centaines de milliers d'électeurs qu'ils pourraient être privés de candidat ?

Je veux appeler l'ensemble des élus et des maires à briser ce verrou démocratique. Je rappelle que M. Jacques Pélissard, président de l'Association des Maires de France (AMF), a récemment déclaré que "le parrainage n'est pas un soutien", mais "un acte républicain" qui "ne doit pas être compris comme un droit de veto destiné à empêcher une candidature adverse". J'en appelle à la conscience démocratique de toutes celles et tous ceux qui disposent d'un pouvoir de parrainage. Comment accepter l'exclusion de la présidentielle du seul candidat qui n'appartienne à aucun parti et qui exprime, à sa façon, la volonté des citoyens de se saisir du débat démocratique ?

Il reste trois jours aux grands partis pour déverrouiller la démocratie. S'ils prenaient la responsabilité de m'empêcher d'être candidat, il est probable qu'une partie des électeurs attachés au débat démocratique les priverait au premier tour de suffrages.



Lille : un meeting jeune et dynamique
(F. Bavay, 13 mars)



Mons en Baroeul n’a pas fait mentir la campagne. Comme partout, superbe affluence, un millier de personnes sont passées dans la soirée. Une salle jeune, un public mobilisé et déterminé.

José auquel une fois n’est pas coutume, on avait laissé le temps de s’exprimer longuement, a pu développer nos propositions pour un autre développement solidaire avec le reste du monde . Après avoir le matin, à Calais, exploré les soutes de la mondialisation et de ses conséquences humaines sur les populations les plus pauvres des pays du Sud. Après avoir, l’après-midi constaté que le vieux patronat traditionnel de la cristallerie d’Arcq s’était totalement approprié le cynisme de la mondialisation libérale, il était en forme pour rappeler l’urgence sociale et environnementale à laquelle nous voulons apporter des réponses concrètes qui seront mises en scène à Roubaix pour les services publics dans les quartiers et un autre système de santé , à Hestrud pour une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement, et à Arras avec un barbecue de soutien devant le Pharos.

Toute la gauche déçue par la renonciation des partis traditionnels était là, prête à s’approprier cette campagne unitaire, à se relancer à la course aux signatures dont elle sait que c’est la barrière à franchir pour pouvoir continuer la campagne partout aussi fort qu’hier soir.



Pour un printemps sans OGM

(R.M. Jennar, 13 mars)


La publication, mardi 13 mars, dans la revue Archives of Environmental Contamination and Toxicology, d'une étude portant sur des rats et démontrant la toxicité du maïs MON 863 commercialisé par la multinationale agro-semencière Monsanto donne toute son actualité à « l’appel d’Orléans » pour un printemps sans OGM.

Pour un moratoire sur les OGM, en phase avec une très large majorité de la population, un jeûne démarre le mercredi 14 mars. Pour soutenir les jeûneurs, un rendez-vous est fixé : Mercredi 14 mars 2007 à 10 h 00 devant le siège parisien de la Confédération Paysanne, 104 rue Robespierre à BAGNOLET (93).

L’écologiste Gilles Lemaire, l’un des coordinateurs de la campagne de José Bové s’y rendra.



La candidature tout-terrain de José Bové prend ses distances avec la gauche classique

(La Voix du Nord, 13 mars)



Ne pas se limiter à l'image du faucheur d'OGM et du militant contre la « malbouffe », c'est l'objet de la campagne de José Bové.

Le responsable altermondialiste a entamé son périple régional par Calais (1). L'occasion de rappeler que trois ans après la fermeture du centre de Sangatte, « rien n'a changé » pour des réfugiés contraints de vivre dans des bois, sous des bâches.

À l'occasion d'une visite au centre de rétention de Coquelles, José Bové s'étonne que la France n'ait toujours pas ratifié la convention de l'ONU sur la protection des migrants. La mondialisation, en version industrielle et sociale, l'attend à Arques, l'étape suivante. Sur le parking face à la cristallerie qui réduit ses effectifs et produit désormais en Chine et en Turquie, José Bové dénonce « les coups de boutoir des délocalisations » et le dumping social qui conduit « dans le mur ». Il plaide pour un droit de regard et de veto des salariés sur la gestion des entreprises.

À Lille l'après-midi, c'est de l'urgence sociale qu'il est question avec plusieurs porte-parole des collectifs qui l'accompagnent dans sa campagne.

José Bové invite à « ne pas couper le social de l'écologie ». Son programme résolument antilibéral plaide pour une inversion dans la redistribution des richesses entre le capital choyé et le travail marginalisé. Il prévoit également un déploiement massif des services publics, un SMIC à 1500 E net rapidement et des retraites au même niveau, une hausse de 300 E des minima sociaux… « Notre projet est incompatible avec le projet du PS », indique José Bové qui rejette l'idée d'une éventuelle participation à un gouvernement de gauche. Parce qu'à l'entendre, il est « hors de question de négocier sur un projet d'accompagnement du libéralisme ».



José Bové place les quartiers au coeur de l'action politique

(par Pierre Savary) )



Soucieux de ne pas réduire son image à celle de leader paysan altermondialiste, José Bové a arpenté mardi une zone populaire de Roubaix (Nord) en affirmant que l'action politique devait démarrer dans les quartiers.

"Il faut que les quartiers populaires soient au coeur du débat, on ne construit pas dans la dignité si on ne part pas d'abord des quartiers populaires" a expliqué le candidat à la présidentielle devant les membres d'une association roubaisienne qui gère un local collectif de résidents.

José Bové a tenté de gommer l'image du paysan altermondialiste connu et reconnu dans la rue pour ses coups de force anti-OGM et ses démêlés judiciaires.

"Cela fait longtemps que je travaille dans les quartiers et avec les associations", a-t-il expliqué à quelques jeunes rassemblés devant lui en évoquant ses combats des années 70 et 80.

A une question sur les moyens à mettre en oeuvre pour redonner de l'espoir aux quartiers populaires, José Bové a répondu: "Supprimer les Brigades Anti-Criminalité".

"On ne peut construire le vivre-ensemble sur le mépris et la non-reconnaissance de l'autre" a continué José Bové en évoquant "ces shérifs qui agissent n'importe comment au mépris des gens".

Un peu plus tard, dans une rue du quartier populaire de l'Epeule, un jeune immigré recommande au candidat "de faire attention à la police qui contrôle beaucoup ici à Roubaix".

Devant un groupe de Portugais, il s'étonne de la fermeture du consulat de Lille qui va les obliger à se déplacer à Paris pour leurs démarches administratives puis serre la main d'un boulanger marocain "qui donne et ne prend pas du pain aux Français", parle intégration à un Pakistanais et tombe dans les bras d'un Nord africain volubile qui l'encourage.

"Je suis allé à Vaulx-en-Velin, dans les quartiers nord de Marseille, à Argenteuil, je serai à Nanterre demain (mercredi)" annonce l'homme à la pipe, qui ressent "une inimaginable mobilisation dans les quartiers" en sa faveur.



Contre un ministère de l'ennemi de l'intérieur

(Collectif Banlieues-immigration avec Bové, 12 mars)



« Évoquer l’identité nationale, ce n’est quand même pas dire un gros mot », proteste Nicolas Sarkozy !
Si.

La polémique fait rage, et à juste titre, après que Nicolas Sarkozy a évoqué la création d’un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale ». Le plus souvent, il lui a été répondu, à juste titre, sur ce qu’il y a de scandaleux à mettre dans le même sac ces deux thèmes, laissant entendre que l’immigration serait cause de dommages à l’identité française.

On pourrait s’amuser de voir ces remarques faites par diverses personnalités, émanant de divers courants politiques, qui n’ont jamais hésité à mettre ensemble les mots « immigration et insécurité » (comme si l’insécurité, réelle ou supposée, résultait de l’immigration), ou encore les mots « immigration et laïcité » (comme si l’immigration faisait courir un risque particulier au principe de l’indépendance de l’État vis à vis des églises).

Dénoncer l’ « amalgame entre l’identité nationale et les travailleurs immigrés » comme l’a fait laborieusement Ségolène Royal, c’est tourner autour du vrai problème, comme l’ont fait les autres critiques. Car dénoncer seulement l’ association du thème de « l’immigration » à celui de « l’identité nationale » revient à trouver légitime l’objectif de préserver une « identité nationale » ; les critiques de Sarkozy la penseraient-ils, comme lui, sacro-sainte ?

Et pourtant, c’est l’affirmation qu’il existerait une telle « identité », susceptible de faire l’objet de politiques publiques, qui est en elle-même scandaleuse. Car l’identité nationale, toujours et partout, se définit par ses « ennemis », ici les étrangers.

« Beaucoup d’entre nous, individus et peuples, sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que "l’étranger, c’est l’ennemi". Le plus souvent cette conviction [...] ne fonde pas un système. Mais lorsque cela se produit [...] alors, au bout de la chaîne logique, il y a le Lager [1] ». Ces mots de Primo Levi, dans la préface de Si c’est un homme, s’appliquent bien à la situation présente.

Quand un projet de ministère est placé sous les doubles auspices du Commissariat général aux questions juives de Vichy d’une part, et des Services des affaires indigènes dans les colonies ou en métropole sous la IIIè République d’autre part, on peut craindre que « l’idée consciente ou inconsciente » ne soit en train de se transformer en système.

José Bové est le seul candidat qui, en s’opposant clairement et résolument à la création d’un nouveau « Ministère de l’ennemi de l’intérieur », prenne la mesure du risque et s’oppose à cette transformation.



Virgin, ou la violation répétée des libertés syndicales

(Claire Villiers, le 12 mars)



Après avoir licencié, il y a quelques années, avec l'appui du Ministère du Travail, un représentant CGT au motif qu'il harcelait moralement son directeur, Virgin, propriété depuis 2001 du groupe Lagardère, a licencié arbitrairement et illégalement, le 19 décembre 2006, Amandine, vendeuse au magasin des Grands Boulevards Paris 2ème et militante du syndicat SUD Virgin.

Nous lui apporterons notre soutien, demain mardi 13 mars, alors qu'elle passera en départage au Tribunal des Prud'hommes, à Paris, pour sa réintégration.

Nous en profitons pour rappeler que les libertés syndicales doivent être défendues par les pouvoirs publics et que l'inspection du travail doit être renforcée en effectifs et en moyens. Les salariés ne sont pas des marchandises, et leurs droits doivent être respectés par les patrons, sous peine de poursuites réelles.



L'alternative Bové - Une candidature différente pour un projet différent

(R.M. Jennar, le 12 mars)



On me demande souvent « mais en quoi la candidature de Bové apporte-t-elle quelque chose d’original, à gauche ; en quoi est-elle différente des autres candidatures antilibérales ? » Pourtant, quand on connaît José Bové, quand on connaît la démarche unitaire dans laquelle il s’est inscrit dès octobre 2004 en co-signant « l’Appel des 200 » à dire non à la Constitution européenne et ce qui a suivi, l’originalité de la candidature de José saute aux yeux. Sa candidature est d’abord une candidature citoyenne ; c’est ensuite celle de l’insurrection électorale. C’est, à gauche, la seule candidature de rassemblement. C’est la voix de ceux qu’on n’écoute pas. C’est aussi une candidature trait d’union. C’est enfin une candidature pour les défis que ce siècle pose à la démocratie.

Une candidature citoyenne :
un simple citoyen, confronté à l’injustice de règlements européens et internationaux s’est levé pour les dénoncer et les combattre. Il a montré le chemin de la rébellion non violente pour dénoncer la « malbouffe » et le danger des règles de l’OMC. Sa candidature, c’est le prolongement naturel d’un combat où nous nous sommes retrouvés à ses côtés à Millau, à Seattle, à Porto Alegre, sur le Larzac et partout en France, en Europe et dans le monde où le néolibéralisme nie la dignité qui est en chaque être humain.

La candidature de l’insurrection électorale :
la candidature de José Bové signifie : voter, c’est poser un acte qui donne du pouvoir. C’est affirmer que chacune et chacun nous avons plus d’influence qu’on veut bien le dire. Même si la démarche électorale de gauche doit toujours s’accompagner d’un puissant mouvement social pour aboutir à ses objectifs, le vote donne un vrai pouvoir à celles et ceux qui veulent s’en servir. Le 29 mai 2005 l’a démontré.

La seule candidature de rassemblement :
aucun candidat de gauche ne peut se prévaloir, comme José Bové, d’être porté par des dizaines de milliers de femmes et d’hommes sans adhésion à un parti et, en même temps, d’être soutenu par des milliers de sympathisants du PS, des Verts, des Alternatifs, du PCF et de la LCR, par des élus de ces formations politiques, par des partisans d’un questionnement sur la croissance, par des militants syndicaux, par des militants associatifs, par des intellectuels et des artistes. C’est la seule candidature qui puisse se prévaloir d’un tel rassemblement.

La voix des sans voix :
José Bové est incontestablement, sans qu’il ait été besoin de lancer des opérations médiatiques pour le faire croire, la voix des quartiers et des banlieues au sein desquels, spontanément, se sont créés des comités en faveur de sa candidature. C’est la voix de ceux qui désespéraient de la politique et qui se reconnaissent dans un rebelle pacifique qui ne se sert pas d’eux.

Une candidature trait d’union :
José Bové incarne, comme personne d’autre, le lien entre les luttes sociales et ce qu’on a appelé un temps les nouvelles questions de société et qui sont, notamment, les questions du cadre de vie et du rapport de l’humain avec la nature. Cette candidature est aussi verte que rouge et aussi rouge que verte. Elle incarne cette gauche lucide qui affirme que le productivisme libéral détruit l’environnement et qu’il n’est pas possible de combattre les nuisances si on ne combat pas en même temps le système qui les produit.

Une candidature pour l’avenir :
José Bové porte une immense espérance. Il n’est le candidat d’aucun parti et il rassemble au-delà des logiques et des intérêts d’appareils qui ont si souvent divisé le peuple de gauche. Il porte l’espérance d’une nouvelle manière d’agir ensemble dans l’espace public, d’une refondation de la démocratie qui ne sera plus confisquée. Face au déclin de la démocratie, cette candidature, c’est celle qu’attendent les milliers de femmes et d’hommes qui ont réinvesti l’espace public pendant la campagne contre le Traité constitutionnel européen sans pour autant appartenir à un parti.

Une candidature collective :
la candidature de José Bové s’inscrit dans une démarche dont il n’est qu’un des porte-parole. Cette démarche poursuit, malgré les replis partisans de certains, la volonté de construire une nouvelle gauche de transformation sociale. Comme nous le disons souvent, José Bové, c’est le nom qu’il faut mettre sur le bulletin de vote lors de l’élection présidentielle parce qu’il ne peut y en avoir qu’un seul. Mais à ses côtés, il y a des porte-parole représentatifs de toutes les sensibilités qui s’associent à un projet collectif.

Ce projet est né d’un travail commun, intense et inédit, au sein de plus de 800 collectifs locaux qui, ensemble, ont pendant des mois débattu et finalement adopté 125 propositions pour une alternative antilibérale. Ces propositions constituent une base que nous complétons, que nous enrichissons, que nous améliorons au travers des débats citoyens que nous avons entrepris bien avant que d’autres découvrent, un peu tard, les mérites de la démocratie participative. Les grands axes de notre projet sont issus des 125 propositions et des débats qui se poursuivent.

Notre ambition est d’offrir aux libéralismes de droite et de gauche une véritable alternative démocratique, sociale, féministe, environnementale, antiraciste et solidaire. Ce qui implique non seulement des choix clairs sur les contenus, mais également sur nos rapports avec la direction du PS.

Nous n’avons aucune affinité avec le programme du PS et les propositions de sa candidate. Plus que la droite, le PS, de 1983 à 2002, a été le concepteur, le négociateur et le signataire des principaux textes nationaux et européens qui sont à la base du capitalisme dérégulé et financiarisé que nous subissons. C’est le PS qui a fait voter la loi de dérégulation financière de 1986. C’est le socialiste Jacques Delors qui est à l’origine de l’Acte unique européen et du Traité de Maastricht, deux traités qui empêchent l’Europe sociale et poussent à la destruction des services publics. C’est le socialiste Lionel Jospin qui a apporté sa contribution à la stratégie de Lisbonne et aux accords de Barcelone qui sont à l’origine de la proposition Bolkestein et de la privatisation d’EDF-GDF. C’est le gouvernement Jospin, cette gauche plurielle, qui a plus privatisé que les gouvernements Balladur et Juppé réunis. En 2005, Ségolène Royal a défendu avec ardeur un projet de société profondément néolibéral pour la France et l’Europe. Le PS n’a procédé à aucun bilan, à aucune remise en question de ces années de démantèlement des acquis sociaux et d’affaiblissement de l’État. Au contraire, il persiste. Et s’aligne sur celui, issu de ses rangs, qui dirige aujourd’hui l’Organisation Mondiale du Commerce.

Nous sommes fidèles à la responsabilité que nous avons prise en appelant au rejet de la Constitution européenne. Et nous entendons rester cohérents avec nos choix. Nous ne serons pas d’un gouvernement dirigé par le Parti socialiste. Nous ne serons pas d’une majorité parlementaire autour du Parti socialiste. Nous entendons, à partir de l’élection présidentielle, créer une dynamique qui débouchera, aux élections législatives, sur un nouveau rapport de forces à gauche susceptible de nous permettre, en gardant les mains libres, de peser sur les choix qui seront à faire à l’Assemblée nationale. Et nous ne nous isolerons pas davantage dans une opposition systématique.

C’est sur cet engagement dépourvu de toute ambiguïté que nous entendons porter notre projet et solliciter l’appui des Françaises et des Français. C’est sur cet engagement que nous voulons construire l’espoir.



A Mende : 300 personnes

(Laurent Prodeau, le 10 mars)



Mende, préfecture de la Lozère (48), moins de 15.000 habitants, ce vendredi 9 mars à 20h00 la salle Urbain IV de 200 places dans le coeur de ville, a accueilli 300 personnes pour écouter et débattre avec José Bové, François Roux (candidat local aux législatives), Christophe Cavard, communiste unitaire, vice-président du Conseil Général du Gard, trois élus locaux ayant donné leur parrainage au candidat José Bové, Lionel Gouésigoux (Electron Libre) et Laurent Prodeau (un des initiateurs de l'Appel "Unis avec José Bové").

300 personnes à Mende, et venues de toute la Lozère : du jamais vu ces dernières années pour une réunion politique ! Il y avait du monde partout : dans les escaliers, dans les travées, sur la scène ... !

Le contenu des interventions a été très varié : José outre les thèmes généraux et essentiels de notre campagne en rapport avec les problématiques locales, a abordé le cheminement qui a conduit à ce qu'il soit candidat; Lionel nous a fait un très bon exposé sur EADS en démasquant les véritables logiques et intérêts qui se cachent derrière ces opérations purement mafieuses, préméditées et organisées; François et les élus, ont présenté et invité à reconnaître et s'approprier, toutes les initiatives locales qui font qu'un autre monde est déjà réellement en marche, malgré les véto médiatiques, économiques et politiques ; et Christophe a démontré l'évidence que l'on ne peut pas être élu communiste aujourd'hui, et rester en retrait de la seule véritable dynamique véritablement citoyenne et unitaire à gauche, celle autour de la candidature de José.

Il faut saluer le travail d'organisation et d'animation de Christian Causse (autre Electrons Libres) et des copines et copains du Collectif Bové de la Lozère (essentiellement Electrons Libres et AlterEkolo), qui ont su organiser parfaitement cette soirée et permettre à tous d'échanger librement avec José et les porte-parole, dans la bonne humeur et le plaisir d'être ensemble.

José Bové et François Roux ont pu préalablement répondre aux questions des journalistes lors d'un conférence de presse réunissant plus d'une dizaine de correspondants locaux et régionaux.

Le choix d'un petit nombre d'interventions courtes à la suite d'une plus longue introduction par José, suivi ensuite d'un long moment de débat, questions/réponses avec la salle, s'est avéré judicieux et a permis d'équilibrer le rythme de cette soirée en évitant toute pesanteur.

De même, la préparation par écrit d'un petit exposé sur la situation et les luttes locales, remis à José quelques heures avant le meeting, est une très bonne initiative, dont nous devrions tous nous inspirer pour nos réunions et meetings, pour permettre aux intervenants de s'appuyer directement sur les liens entre les problématiques locales et globales.

8 élus parrainent la candidature de José en Lozère.



La sarko-lepénisation de la campagne présidentielle

(Jacques Perreux le 10 mars)



Le projet affiché par le ministre candidat Sarkozy de créer un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale constitue un appel de pied supplémentaire à l'extrême droite et une banalisation de ses pires thématiques de haine.

Tellement désireux de récupérer les voix lepénistes, Sarkozy va au bout d’une terrible dérive que la succession de ses lois sécuritaires préparait déjà.

Cette intention de trier les bons et les mauvais français, les étrangers acceptables et les autres relève d’une intolérable ethnisation de la politique qui confirme la permanence de l’idéologie de Vichy au sein de la droite.

Agréger immigration et identité nationale suggère que tout immigré menace l'identité nationale.

On peut désormais parler de « sarko-lepénisation » des esprits.

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