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Contribution des Alternatifs pour la réunion des collectifs unitaires des 20 et 21 janvier.


POUR UNE GAUCHE DE TRANSFORMATION SOCIALE, ECOLOGIQUE, FEMINISTE, AUTOGESTIONNAIRE


Après la crise de fin décembre, une réunion nationale de collectifs unitaires antilibéraux était indispensable pour relancer le processus. C'est un pari difficile, qui nécessite que nous répondions à 3 questions :
- comment s'organiser
- comment peser lors des scrutins de 2007
- comment construire dans la durée un projet et un espace politique alternatifs.
Les collectifs et courants unitaires ont aujourd'hui la responsabilité de préfigurer dans leurs initiatives le mouvement politique de transformation sociale nécessaire. Quelle relation entre mobilisations sociales et campagnes politiques ? Quelle présence aux élections et dans les institutions ? Avec quelles pratiques de démocratie active et citoyenne ? Comment affronter la Droite et le FN sans se subordonner au PS ?. Comment dépasser la dépréciation des utopies et de tout projet d'affrontement réel avec le libéralisme/capitalisme ?

FIN DE LA PREMIERE PHASE
La rencontre des collectifs unitaires des 9 et 10 décembre 2006 avait à la fois manifesté la force du mouvement et la difficulté à poursuivre-le processus de rassemblement en dépassant l'obstacle de la candidature à la Présidentielle, que la méthode du consensus n'avait pu permettre de surmonter. La dynamique du débat a abouti à un bref sursis, mais la suite est connue : alors que les débats au sein des collectifs ont fait apparaître une volonté croissante d'aboutir à une campagne commune et à une candidature "trait d'union", la consultation des adhérent-e-s du PCF, légitime mais organisée selon des modalités telles que l'issue en était d'emblée acquise et conclue avant le choix des collectifs unitaires, a abouti à la présentation de la candidature de Marie-George Buffet. Le passage du cadre commun d'opposition au TCE à une dynamique à vocation programmatique et électorale était difficile, l'expression des collectifs a été corsetée par des logiques d'appareils politiques. Une première phase est close : la gauche de transformation sociale reste à construire.

La direction du PCF, en dépit de la mutation engagée après 2002, recule dès qu'est mis en jeu le rôle central du parti. De ce point de vue, il n'y a pas rupture mais continuité avec les choix effectués aux européennes de 2004, choix que les Alternatifs avaient refusés d'accompagner. On pouvait espérer que dans les conditions nouvelles créées par la majorité du NON au TCE au sein de la gauche, et les premières étapes de construction du processus unitaire "antilibéral", le PCF passerait d'une vision de l'ouverture autour du parti à une stratégie de construction commune : il n'en a rien été. De nombreuses interventions au Conseil National du PCF qui a précédé la consultation des adhérent-e-s, laissent même craindre une régression n'excluant pas des compromis avec le PS. Le rôle négatif joué par la LCR ne doit pas être sous-estimé : sa sortie du cadre unitaire dés septembre, au nom d'une clarification politique dont l'exigence n'était pas entièrement infondée, mais qui aurait pu et dû s'effectuer dans la dynamique du processus et en fonction des échéances politiques concrètes, a affaibli la démarche. Elle manifeste à la fois un refus de s'engager dans le rassemblement d'une gauche de transformation sociale, et une crispation constante sur la construction auto-centrée d'une petite organisation. Les Alternatifs saluent la participation de militant-e-s des Verts, de la LCR, du PCF au processus de rassemblement, ils ont su privilégier la construction à long terme sur des intérêts, au demeurant sans doute mal compris, d'organisations.

ATOUTS ET FAIBLESSES DU PROCESSUS
Les étapes de septembre et d'octobre 2006 ont jalonné la construction du rassemblement, des bases communes stratégiques et programmatiques ont été élaborées.

Les Alternatifs considèrent les "125 propositions" ("Ce que nous voulons") comme une première étape d'un débat à poursuivre. Notamment sur des questions centrales pour un projet de transformation sociale, écologique, féministe, démocratique, comme l'initiative populaire et citoyenne, autogestionnaire dirions-nous, et un modèle de développement rompant avec le productivisme et la toute puissance de la marchandise. L'approfondissement de ces questions est vital, en terme de projet comme d'alliances sociales et de construction d'un nouvel internationalisme enrichi des apports novateurs de l'alter mondialisme. L'adversaire capitaliste doit, en effet, être attaqué sur tous les terrains : celui de la démocratie, celui de la production, celui de la consommation, et de l'ensemble des institutions.

Le processus que nous poursuivrons doit refléter les potentialités antilibérales/anticapitalistes dans la société, dont témoigne à sa manière le socle militant dès à présent construit, et concrétiser, élargir, la dynamique esquissée par la première vague de réunions et meetings de l'automne 2006. La forme politique expérimentée est originale. Elle n'est ni un cartel d'organisations ni une structure pyramidale de collectifs, mais un espace associant des collectifs devant brasser la diversité des cultures et expériences sociales et politiques, des organisations en tant que telles, et des sensibilités minoritaires d'organisations. Mais les collectifs doivent s'ouvrir beaucoup plus largement à la diversité, à de nouvelles générations, à des militant-e-s des mouvements sociaux, féministes, écologistes, citoyens, alternatifs, à côté des participant-e-s de culture "communiste" (dans leur grande diversité).

POUR AVANCER
Le projet à moyen terme que nous défendons, dans les collectifs et au delà, est la construction d'un espace politique et militant pluraliste, heureusement hétérogène, a même de combattre le capitalisme dans toutes ses dimensions et de changer radicalement la donne à gauche. Cet "espace" ne sera pas un parti mais devra permettre à la fois :
- l'engagement à titre individuel de femmes et d'hommes dans le combat commun
- l'autonomisation et l'expression politique de courants et militant-e-s d'organisations de gauche et écologistes ne se retrouvant pas en tant que telles dans le processus,
- la participation de mouvements politiques constitués.

Par ailleurs, les Alternatifs sont favorables à un large front commun "antilibéral" incluant le PCF et la LCR.

Notre projet est donc celui d'un très large rassemblement, mais le moment politique actuel doit permettre de prendre acte des blocages induits par le PCF et la LCR dans leur majorité, et d'affirmer la force autonome des collectifs et courants unitaires. Cette affirmation passe par le succès de la réunion nationale des 20 et 21 janvier, appelée par toutes les composantes unitaires du rassemblement. Avec quatre enjeux :

1/ Les moyens du développement d'une forme politique nouvelle doivent être trouvés :
- par des modalités radicalement démocratiques (ce qui n'est pas un mince défi) de coordination et d'impulsion, renforçant la place des collectifs sans nier la présence des sensibilités et organisations politiques
- par le financement du processus par ceux et celles qui y participent

2/ Une intervention forte et audible durant la campagne présidentielle est nécessaire, à partir du socle stratégique et propositionnel commun (reprise des réunions publiques, initiatives de débat permettant l'échange avec des militant-e-s des mouvements sociaux...). Au mois de juin 2006, les Alternatifs s'étaient prononcés pour la candidature de José Bové, candidature devant être portée par des collectifs locaux et un collège pluraliste de porte-parole nationaux. Les Alternatifs n'ont pas encore pris collectivement position sur l'appel "Unis avec Bové" : certain-e-s militant-e-s l'ont signé et d'autres non. Cet appel manifeste une forte attente d'initiatives, au sein des collectifs comme au delà. Il doit être débattu les 20 et 21 janvier avec le soucis de préserver notre cadre commun.

3/ Une participation significative aux législatives, sous un sigle commun, des partisans unitaires de la gauche de transformation sociale. Des accords de non-concurrence peuvent être envisagés localement avec la LCR et le PCF.

4/ Un débat sur l'affirmation et l'organisation d'une gauche durable et pluraliste, ouverte, pour la transformation sociale, écologique, féministe, démocratique, qui doit être mené d'ici la fin de l'année en tenant compte du bilan des scrutins à venir.

Les Alternatifs - Nice

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