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Editorial 18 Mars 2008

Rouge et Vert

[ Résultats des Alternatifs aux municipales 2008 ]
[ Résultats des Alternatifs aux cantonales 2008 ]



Certes, le départ de David Martinon n'est pas une réponse à la hauteur des exigences politiques exprimées les 9 et 16 mars dans un grand nombre de villes et de cantons, certes les pouvoirs locaux disposent de marges de manouvre limitées, et le PS, grand vainqueur des élections, n'est pas la plus pure expression de la volonté de transformation sociale et écologique. Ne boudons cependant pas notre plaisir : la litanie des villes et cantons perdus par la droite moins d'un an après la victoire de Sarkozy est un encouragement à la résistance politique et sociale à la Droite.

Un encouragement, mais aussi un signe d'alerte pour la gauche de gauche.

Pour l'essentiel, l'espace politique à gauche du PS n'a pas progressé depuis les Municipales de 2001, le recul de LO bénéficie d'abord à la LCR ou aux listes d'union LCR Alternatifs, mais la tendance à la bipolarisation et l'hégémonie du PS ne sont pas fondamentalement remises en cause.

Le PCF conserve des positions électives locales sans commune mesure avec celles de l'extrême gauche ou de la gauche alternative, mais ces positions sont de plus en plus étroitement liées à des accords de premier tour avec et sous l'hégémonie le PS, et la perte d'une ville comme Calais ou du Conseil général de Seine-Saint-Denis va peser lourd sur ses capacités d'organisation.

Le champ de la gauche de gauche reste divisé, et inégalement organisé, entre trois composantes : une composante PCF en pleine introspection, une composante "révolutionnaire" à laquelle la LCR tente de donner plus de poids à travers la proposition de nouveau parti anticapitaliste, une composante de gauche alternative, altermondialiste, autogestionnaire, écologiste, qui gagnerait a s'organiser et à peser de tout son poids.

Les collectifs antilibéraux qui tentent d'inscrire leur action dans la durée vont être à l'heure des choix, l'organisation d'Etats généraux de la gauche de gauche, qui devait donner sens à la démarche unitaire, se heurte a la paralysie politique que le débat interne impose au PCF, et à la priorité donnée par la LCR à sa transcroissance dans le cadre du nouveau parti anticapitaliste.

Les débats limités à la "politique autrement", dont nous ne nions pas la pertinence, ne constituent pas des axes de nature à rassembler.

Les Alternatifs doivent affirmer avec plus de force une quadruple orientation :

- rassemblement de toute la gauche de gauche, qui ne peut faire l'impasse sur les collectifs unitaires, mais pas davantage sur les organisations du champ politique réellement existant, de la diversité de ses organisations, élément objectif non contournable

- pérennisation d'un espace politique des partisans de l'unité antilibérale et anticapitaliste, espace indépendant es organisations politiques

- renforcement de la composante de gauche alternative, autogestionnaire, altermondialiste, écologiste, qui ne peut se réaliser sans organisation politique commune

- union dans les luttes de la gauche de transformation sociale et écologique, union qui permettra la plus grande efficacité et la vérification des convergences.

Après sa défaite, le pouvoir fait la sourde oreille, annonce l'accélération des "réformes" à un moment ou la crise du capitalisme financiarisé s'accentue.

Des affrontements sociaux de grande ampleur sont devant nous, nous avons battu Sarkozy, Fillon, l'UMP dans les urnes, reste à les faire plier dans la rue.


Jean-Jacques Boislaroussie

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