CONTRIBUTIONS PUBLIEES DANS LE BULLETIN INTERIEUR D'OCTOBRE
Rappel des thèmes en débat
1/ L'évolution vers un capitalisme autoritaire
2/ L'approfondissement d'éléments fondateurs du projet des Alternatifs :
2.1. Autogestion,
2.2. Convergence du rouge et du vert
3/ Les perspectives politiques, notamment les échéances de 2007
4/ Le fonctionnement du mouvement.
Lien vers le bulletin intérieur du mois de septembre
Sommaire
Texte de base - orientation sociale et politique
Motion présidentielle - 1
Motion présidentielle - 2
Motion de la fédération du haut Rhin
Motion
Pour l'Autogestion
Le rouge et le vert, la seule véritable alternative
Développer les Alternatifs, pourquoi? comment?
TEXTE DE BASE
ORIENTATION SOCIALE ET POLITIQUE
Nous assistons à une crise de civilisation, une course de vitesse entre la
destructuration de la société et l'invention d'une alternative. Cette
crise de la société se manifeste sur trois terrains majeurs
- remise en cause de la démocratie représentative et donc de la
social-démocratie
- crise écologique
- délégitimation de l'ensemble du système suite au renforcement de la
contradiction entre l'accroissement du niveau de connaissances des
travailleurs et l'organisation capitaliste du travail.
Outre l'évolution vers un capitalisme autoritaire, la situation se
caractérise par l'explosion de la précarité économique et sociale, la
dislocation grandissante de la société, des différenciations de plus en
plus importantes au sein du monde du travail, le risque de voir les
indispensables solidarités de classe s'effacer au profit de replis
communautaristes.
Depuis une trentaine d'années que le chômage persiste et grandit, nous
constatons à la fois une permanence et un accroissement de la précarité,
économique d'abord mais également sociale. L'insécurité sociale touche une
grande partie de la population marquée par l'absence de perspectives sauf,
pour beaucoup, celle de perdre son emploi, son logement..Le chômage de
masse a produit la précarité de masse. Ainsi " Entre chômage,
sous-emploi, précarité financière des travailleurs pauvres, c'est
vraisemblablement entre le quart au moins et le tiers de la population,
soit quinze à vingt millions de personnes - 7 millions de pauvres et 8 à
12 millions de précaires - qui pour une raison ou une autre ont, de façon
durable, des conditions de vie marquées du sceau de l'extrême difficulté
" J. Rigaudiat : Droit social, mars 2005.
Cette précarité d'origine sociale et économique est amplifiée par sa
concentration dans certains quartiers alors que dans d'autres se
constituent des ghettos de riches. Par ailleurs la pression des médias, de
la pub et autres vecteurs de l'idéologie dominante provoquent l'apathie
dans une fiction de liberté.
Malgré sa facilite à s'adapter, le capitalisme est délégitimé et n'est pas
porteur d'espoir pour la majorité de la population. La situation actuelle
est également marquée par le poids des défaites et des reculs sociaux
depuis plus de 25 ans et par les impasses des politiques menées par les
forces de gauche.
I Le champ social
Le " point aveugle " de notre société c'est la précarité. Aucune réponse
construite n'est encore portée dans les grandes mobilisations. On assiste
à un glissement constant vers le caritatif et les traitements d'urgence.
Les conséquences sociales et politiques en sont graves :
- montée d'un clivage très fort entre les groupes sociaux, perte de l'idée
même de solidarité sous l'effet de matraquage du discours dominant ("
fraude au RMI, chômeurs feignants. ")
- développement de cette perte de solidarité au sein même du monde du
travail : le rapport au travail est de plus en plus individuel, la
soumission à la hiérarchie se renforce, la notion de responsabilité
collective s'estompe, l'individu est jugé seul responsable de ce qui lui
arrive ce qui justifie l'exclusion, l'amplifie et génère de la souffrance
psychique.
- Criminalisation des plus pauvres ( squats, rétentions d'enfants,
expulsions..) et la mise en place d'une société de contrôle (
vidéosurveillance, Internet, police partout, fort contrôle sur les lieux
de travail).
- Forte déligitimation de la politique en parallèle de l'atomisation, du
repli sur soi, de la place grandissante de l'extrême droite et de la
droite dure.
La crise du mouvement syndical qui après avoir touché le secteur prive
affecte désormais le secteur public, s'explique notamment par
l'impossibilité de poursuivre les compromis sociaux de la période
précédente, qui s'exprimaient notamment dans le paritarisme. Les syndicats
poursuivant l'illusion de tels compromis ne font qu'accompagner et en
définitive entériner les reculs sociaux. Il est difficile de trouver des
terrains de convergence entre les luttes dans l'entreprise et les
terrains plus sociétaux, en termes de contenus comme d'alliances sociales.
Si l'autonomie dans la réalisation des taches se développe, elle
s'accompagne d'un contrôle accru sur les salarie-e-s : omniprésence de
l'informatique, encadrement juridique régressif et management renforçant
l'individualisation et combattant les tentatives d'organisation
collective. De même, la répression du mouvement social s'intensifie. Elle
se caractérise en particulier par une criminalisation croissante de
celles et ceux qui s'insurgent contre des politiques liberticides,
productivistes et régressives. On note cependant la multiplication des
manifestations, l'élargissement aux catégories d'encadrement des fronts de
résistance. A ces résistances sur le terrain de l'entreprise s'ajoute la
contestation du mode de consommation, des OGM. Une meilleure articulation
entre militants des mouvements sociaux et des mouvements politiques
s'esquisse : évolution d'ATTAC, campagne du non de gauche .Cette
articulation s'est manifestée durant la campagne sur le TCE par la
participation active de militants associatifs et syndicaux tant au comite
national d'animation que dans les collectifs locaux ; beaucoup de ces
militant-e-s ont la volonté de s'emparer des questions politiques.
Les Alternatifs agissent pour le développement d'un espace
politico-social permettant la convergence des luttes et leur traduction
dans le champ politique pour un projet d'émancipation humaine (sociale,
démocratique, féministe, écologique).
II Le champ politique
Le 29 mai a marqué le succès d'un vote de classe et défensif en réponse à
une évolution anti-démocratique. Quels que soient ses prolongements, la
victoire du NON au référendum du 29 mai est historique : n'est-ce pas le
vote le plus important pour la gauche depuis 1981 ? L'essentiel est la
place prise par le Non de gauche et sa nature, un Non social et européen
éloigné du souverainisme, frontalement opposé à l'extrême-droite. Le
rejet du néolibéralisme exprimé précédemment dans les luttes comme dans
les urnes en France comme en Europe prend ainsi un nouvel élan au moment
où les droites européennes et françaises radicalisent leur offensive
contre les droits et les garanties démocratiques. Cette victoire est
aussi celle du renouvellement des pratiques dans le droit fil de l'alter
mondialisme : fonctionnements en réseau, pratiques unitaires débordant
les seules structures politiques, reconnaissance réciproque des
engagements individuels et collectifs. Ces apports sont essentiels pour
construire des réponses à la crise de la politique et de sa
représentation.
Ce succès s'est appuyé sur le développement des collectifs pour le non de
gauche, qui ont notamment permis que pour la première fois les masses
s'emparent du débat sur l'Europe. Si le nombre de militants actifs s'est
situe au meilleur moment entre 10 et 15 mille, les débats et meetings ont
connu des succès considérables, jamais atteints depuis la campagne Juquin.
Le processus de rassemblement large cristallisé par les collectifs du non
est un fait majeur : des animateurs de mouvements de contestation et de
résistance ont su nouer des dialogues dans le champ politique et prendre
part à une campagne citoyenne fondamentale ; des militants d'histoires et
de sensibilités différentes ont su travailler en convergence, depuis le PC
et la LCR jusqu'aux socialistes du non en passant par la gauche des Verts
et bien sûr les Alternatifs. Capitaliser ces nouvelles pratiques est
essentiel..
Les collectifs sont nés hors du champ d'influence direct des partis (à
partir de l'appel de Copernic). Ils ont souvent maintenu leur autonomie,
malgré les pressions d'appareils qui ont pesé de plus en plus lourd en fin
de campagne (notamment lors des meetings régionaux), ces pressions sont
toujours présentes. Les collectifs ont été des lieux d'échanges et de
pratiques communes entre militants associatifs, syndicaux et politiques
(investissement d'ATTAC). Seuls Solidaires et la Confédération paysanne se
sont engagés en tant que tels dans la campagne, qui a reçu par ailleurs de
nombreux soutiens de structures de la FSU et de la CGT, et a bénéficié de
la participation de militants d'autres syndicats (CFDT, FO, UNSA). Ils ont
facilité l'expression des socialistes et des verts pour le non.
Les Alternatifs se sont activement inscrits dans la dynamique des
collectifs, et ont ainsi contribué à la victoire du non. Aucune force
politique ne sort significativement renforcée de la campagne alors que
nous souhaitions que la composante alternative, écologiste,
autogestionnaire et féministe se renforce à coté du PC et de la LCR.
Le devenir des collectifs reste incertain en raison de la diversité de
leur composition et du flou sur les choix des partis qui s'y investissent.
L'enjeu est que les collectifs constituent un espace autonome dépassant
les intérêts partidaires et permettant la poursuite de l'engagement des
non adhérents à un parti.
Le PCF, force politique pivot de la campagne du non de gauche, en sort
conforté mais ne trouvera ni seconde jeunesse, ni issue à sa crise.
L'apport de secteurs de ce parti à une nouvelle force politique est à la
fois probable et nécessaire. De cela des secteurs du PC sont conscients,
mais il reste confronté à des divisions stratégiques internes non
surmontées.
La LCR, renforcée après la campagne présidentielle, s'est inscrite de
manière globalement correcte dans la campagne du non de gauche, mais
reste dépourvue de projet stratégique et est partagée entre l'alliance
révolutionnaire avec LO, la poursuite d'une recomposition issue du non de
gauche et l'affirmation pure et simple du parti.
La crise du PS est la plus manifeste et l'issue de cette crise reste
incertaine, même s'il se positionne encore comme la force dominante face
à la droite. Des secteurs militants importants et une part majoritaire
de sa base électorale se sont retrouvés sur le non de gauche,
n'acceptent pas l'alignement social libéral. Ils sont disponibles pour
une autre politique.
Les Verts restent présents dans l'institution, mais en perte d'influence
sur les réseaux écolos de terrain. Tactiquement divisés, ils restent
unifiés par la perspective d'une alliance de long terme avec le PS.
Le mouvement altermondialiste a irrigué par ses contenus et ses
militants la campagne du non de gauche.
La crise politique se poursuit après les désaveux subits par les partis
gouvernementaux en 2002 et 2005. Cette crise tient à la fois à
l'impuissance souvent revendiquée des institutions et des partis
d'alternance face au tout économique. Cette situation favorise le
développement d'un capitalisme autoritaire.
III Nos propositions
L'orientation des Alternatifs c'est la construction d'un projet
d'émancipation globale et d'une force politique rouge, verte, féministe,
autogestionnaire et altermondialiste. Cette orientation combine une
participation aux mobilisations sociales et sociétales, aux cadres
unitaires d'initiatives et de débats, et le travail de construction du
mouvement et d'approfondissement de son projet. Le mouvement que nous
voulons construire est à la fois immergé dans les luttes et porteur d'un
projet alternatif.
Dans les collectifs du 29 mai, les Alternatifs défendent la démocratie et
l'autodétermination des collectifs, le maintien de leur pluralisme
politique et en terme d'engagements (sociaux et politiques), la recherche
de pratiques nouvelles et l'ancrage sur le terrain d'alternatives en
France et en Europe. Lieux de convergences politico-sociales, ils ne
peuvent se réduire à des comités de lutte. La question de la convergence
avec d'autres formes européennes ou alter mondialistes est posée.
Les Alternatifs participent aux forums de débats sur les contenus d'une
alternative politique en France et en Europe, comme aux échanges avec les
secteurs écolos objecteurs de croissance.
Dans la dynamique de constitution d'espaces politico-sociaux de
résistance, de contre-pouvoirs et pour une alternative, nos terrains
prioritaires seront :
- la participation aux mobilisations pour les droits des femmes, contre
leur précarisation (réunion nationale des Alternatifs en 2006)
- la lutte contre les ségrégations et les droits des migrants (motion en
cours de rédaction)
- la défense et l'élargissement des services publics dans le sens de leur
appropriation sociale, le contrôle des salariés et la participation des
citoyens. (motion " services publics " en cours de rédaction).
- la défense de l'agriculture paysanne face à l'OMC
- la lutte contre la précarité et la précarisation : soutien aux actions
permettant aux personnes de retrouver une dignité et d'obtenir un revenu
d'existence décent, action pour la sécurité sociale professionnelle.
(réunion de travail des Alternatifs en 2006)
- contre les liquidations financières, la reprise autogestionnaire
d'entreprises
- RTT : vers les 32 heures, SMIC européen.
- alternatives aux modes de production, de distribution et de
consommation capitalistes/productivistes dans la perspective d'un
alterdéveloppement qui lie les questions sociales et écologiques.
Les Alternatifs sont autogestionnaires. Ils ont pour orientation
fondamentale de prendre parti et de prendre part à toute expérience de
démocratie active dans les espaces militants, institutionnels, et
sociétaux. Les collectifs du 29 mai ont permis et permettent un nouveau
pas en ce sens. Les crises sociales, écologiques et institutionnelles
obligent et vont obliger des pans entiers du mouvement populaire et des
couches moyennes à répondre elles mêmes aux questions posées, à ne pas
s'en remettre aux institutions. La tache majeure des Alternatifs est de
s'impliquer dans ce mouvement et dans la construction politique qui est
devant nous et dont l'échéance électorale en est un moment décisif.
En conclusion, la question est en débat de la part respective
d'investissement dans le sens d'une recomposition politique en échange
avec les organisations existantes et de la construction d'une force
politique alternative.
(sur les élections, hors Présidentielle, reprise du texte 3
du bulletin interne de juillet 2005)
haut
MOTION PRESIDENTIELLE
POUR UNE CANDIDATURE UNITAIRE
Dès la victoire du NON de gauche, les Alternatifs ont mis en avant la
nécessité d'une candidature à la Présidentielle représentative de la
dynamique sociale et politique du 29 mai et, plus largement, des
mobilisations sociales, écologiques, démocratiques et pour l'égalité des
droits.
Pour les Alternatifs une candidature unitaire ne peut être celle d'un-e
dirigeant-e de parti, ce qui ouvrirait la porte à la dispersion, elle ne
peut être soumise aux préalables de la LCR, du PCF, ou de toute autre
organisation.
Le contenu de la campagne doit permettre la convergence des résistances et
propositions alternatives sur les terrains social, écologique, féministe,
démocratique et altermondialiste .
Dans ce cadre et dès à présent les Alternatifs mettent en débat la
candidature de José Bové.
Cette candidature, parce qu'elle se situe à la charnière des engagements
social et politique, dépasse d'emblée les cadres partidaires, peut
prolonger, amplifier, les dynamiques de la campagne du NON de gauche et du
mouvement altermondialiste.
Pour les Alternatifs, cette candidature de rassemblement doit s'appuyer
sur des collectifs de campagne dans les communes, quartiers, entreprises,
départements, comme sur un collectif national d'animation reflétant la
diversité de ses acteurs sociaux et politiques. Elle permettra
l'affirmation d'une gauche sociale, écologiste, féministe,
altermondialiste, elle peut changer la donne à gauche et mettre en échec
les Droites.
Jean-Jacques Boislaroussie, Christian Darceaux, Jean-Louis Le Bourhis,
Henri Mermé, Roland Mérieux...
haut
MOTION PRESIDENTIELLE
POUR UNE CANDIDATURE UNITAIRE DE LA "GAUCHE DU 29 MAI"
Bien qu'étant par nature la plus mauvaise élection pour des autogestionnaires, elle est la plus structurante de l'espace politique, d'autant que c'est cette élection qui ouvre le cycle électoral 2007-2008.
L'enjeu déterminant sera celui d'une candidature porteuse des espoirs suscités par la victoire du NON au référendum, par le développement d'une gauche antilibérale en France, par une nouvelle dynamique unitaire pour une alternative à gauche.
Seule une candidature rassembleuse, dépassant les cadres partidaires existants, sera en mesure de porter une dynamique à l'échelle de cet enjeu.
Les Alternatifs doivent peser de toutes leurs forces pour favoriser une telle candidature, une candidature alternative au libéralisme autoritaire et au productivisme.
Dès maintenant, les Alternatifs affirment publiquement leur engagement en faveur d'une candidature unitaire de la "gauche du 29 mai".
Dès maintenant, ils s'engagent résolument à prendre tous les contacts nécessaires avec l'ensemble des composantes ou personnalités concernées pour participer :
- dans un premier temps, à la définition collective des principaux axes de campagne qui seraient portés par cette candidature ;
- dans un deuxième temps, à la discussion collective sur le choix du candidat ou de la candidature le mieux à même de mener cette campagne.
Michel Buisson, Jean-François Le Dizes, Richard Neuville, Brigitte Pinède, Florian Rideau, Daniel Romet, Alain Touleron,
Eugène Bégoc, Brigitte Carraz, Bruno Della-Sudda, Michel fiant, Jacques Fontaine, Nathalie Marcu, Thomas Gentil, Roger Wintheralter
haut
MOTION DE LA FÉDÉRATION DU HAUT-RHIN
Nous estimons que notre présence, notre participation aux Alternatifs se
réfèrent à des valeurs clairement identifiées et qui se résument par
quatre mots simples et significatifs :
SOLIDARITÉ - ÉCOLOGIE - FÉMINISME - AUTOGESTION
Aujourd'hui, il s'agit pour nous de les faire connaître et reconnaître, de
relier nos idées à des expérimentations concrètes sur le savoir et
d'apprendre à les communiquer.
Ceci suppose une ORGANISATION souple et efficace ; ce rôle peut être
assumé par l'exécutif.
Par ailleurs, nous proposons la désignation de plusieurs PORTE-PAROLE
correspondant à nos valeurs. Ces porte-parole devront transmettre à
l'extérieur notre message. Ceci demande des compétences, de la
disponibilité et de l'enthousiasme.
Forts de cette volonté de vivre et de communiquer nos idées, nous
proposons de mettre en place une STRATÉGIE nous permettant d'être présents
dans une démarche de démocratie, à la fois active et représentative.
Dans cet esprit, les Alternatifs décident d'aller à la Rencontre des
Citoyens en organisant une véritable tournée dans les différentes régions.
Cette initiative devra nous permettre de présenter nos objectifs et de
permettre aux Citoyennes et Citoyens de formuler leurs aspirations en
terme de participation à la vie publique. Ces discussions devront être
illustrées par des exemples pratiques et concrets, ces rencontres seront
animées avec des méthodologies participatives, permettant aux uns et aux
autres d'être ou de devenir acteurs.
Ce sera une occasion de faire connaître nos idées, de rencontrer des
Citoyennes et des Citoyens engagés dans divers domaines. On établira de
véritables cahiers de propositions et on démontrera concrètement que la
politique, c'est l'affaire de tout le monde.
Le but de cette démarche est de mettre en place ou de consolider et
fortifier de véritables contre-pouvoirs, de préparer de manière originale
et autogestionnaire les présidentielles, les législatives et les
municipales et de faire porter nos propositions par les candidats «
Alternatifs »
haut
Pour l'Autogestion
L'avancée de la dimension écologique de l'identité et du projet rouge et
vert des Alternatifs est un des enjeux majeurs de notre congrès.
Compte tenu de l'apport à notre réflexion collective qu'elle représente,
nous souhaitons que la contribution de Bruno Riondet et Mireille
Moscati ("Pour l'autogestion"), publiée dans le bulletin interne de
septembre et dans "Rouge et Vert" n°229 soit une des bases du travail
d'élaboration effectué lors du congrès.
Jean-Jacques Boislaroussie (Paris Sud), Anne Bucas-Français (Paris Sud),
Henri Mermé (Paris Est), Jean-François Pellissier (Paris Sud)
haut
POUR L'AUTOGESTION
Un autre développement Une décroissance sélective Une démocratie active
La mondialisation capitaliste et les politiques de plus en plus libérales
que celle-ci implique ne sont plus supportables. Les dégradations
écologiques -pollutions, réchauffement climatique, marchandisation de
toutes les ressources naturelles, diminution de la biodiversité - menacent
les conditions de la vie présente et future. De très nombreuses
dégradations sociales atteignent toutes les populations, en premier lieu
les plus fragiles et les pauvres. Partout, le rouleau compresseur du
libéralisme n'a de cesse d'ériger la rentabilité en unique critère de
gouvernement.
I - Un véritable désastre
Pendant des décennies, le développement s'est « résumé » à une croissance
du PIB par habitant, avec une amélioration immédiate du bien-être.
Pourtant, cette marche inexorable vers le progrès a engendré une
augmentation vertigineuse des inégalités sociales, au niveau mondial,
comme dans chaque pays, dont la France. La planète est dévorée par les
prédateurs des multinationales : ce sont encore et toujours les plus
fragiles qui trinquent ! Le nombre de démunis le monde ne régresse pas,
loin de là !. Le rapport du Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) indique que 1,2 milliard de personnes vivent avec
l'équivalent de moins d'un dollar par jour. 54 pays sont aujourd'hui plus
pauvres qu'en 1990. Dans 21 pays, une proportion plus importante de la
population souffre de la faim. Dans 14, les enfants sont plus nombreux
aujourd'hui à mourir avant l'âge de cinq ans. Dans 12, les inscriptions
dans l'enseignement primaire reculent. Dans 34, l'espérance de vie
décline. La pauvreté connaît une recrudescence importante jusque dans les
pays les plus riches, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni où
l'accentuation des inégalités a été la plus criante. La situation des
femmes est un bon indicateur de l'état du progrès social des sociétés. Les
disparités entre les sexes restent très fortes, voire augmentent, en
termes de rémunérations, d'accès à l'instruction et de participation des
femmes à la vie sociale et politique. Les deux tiers d'adultes
analphabètes sont des femmes et les trois cinquièmes des 115 millions
d'enfants qui ne vont pas à l'école sont des filles. A cela s'ajoute une
mortalité spécifique : 514 000 femmes meurent par an au cours de leur
grossesse ou de l'accouchement, soit une par minute. Les conditions mêmes
de la vie sur la terre risquent d'être remises en cause. La crise
écologique revêt trois aspects qui se renforcent mutuellement :
1 la pollution se généralise et les ressources s'épuisent,
2 l'emprise écologique des activités humaines dépasse la capacité de la
planète,
3 et ce sont les plus faibles qui pâtissent le plus de la dégradation
écologique.
Sur les 6,4 milliards d'individus qui occupent la planète, 1,3 milliard
sont des actifs agricoles. La course à l'intensification est en crise
totale : elle laisse à l'abandon la grande majorité de ceux qui
travaillent encore aujourd'hui la terre à l'aide d'outils rudimentaires.
Trouver des alternatives à l'intensification sans fin des rapports
nourriciers de l'humanité à la terre qu'elle cultive est une impérieuse
nécessité. Ce modèle de développement est insoutenable.Il y a urgence à
inventer : le neuf ne peut plus attendre ! Un débat essentiel pour la
survie de la planète et de l'humanité est fondamental.
II - On ne veut plus de ce développement !
Le XIXe siècle fut celui du progrès et de la croyance en son caractère
inéluctable et linéaire. Le XXe fut celui des désillusions : l'humanité
n'a pas réussi à éliminer faim, pauvreté, inégalités, l'injustice, etc.
Le XXIème siècle commence avec 2 lourds passifs dans sa besace : l'échec
du modèle centralisé, autoritaire, et celui du modèle social-démocrate
espérant combiner avec le marché et ainsi pouvoir le dominer. L'un et
l'autre ont totalement négligé les ressources naturelles, la nécessaire
préservation de la planète qui nous héberge, en bref se sont « bien foutus
» de la finitude de notre monde. A donc émergé, dans la deuxième partie du
XXième siècle, la perspective de développement soutenable. Il est censé
répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs. Historiquement, le
développement durable est né de la rencontre de deux courants : la
réflexion sur le développement et celle de l'environnement. Ni rafistolage
verdoyant du « développement » tout court, ni relookage vaguement social
du thème de l'environnement, un véritable développement durable exige :
- d'élargir constamment les droits reconnus aux individus et aux
collectivités du point de vue de leur épanouissement physique et
intellectuel ;
- de rechercher l'équité dans le respect de ces droits, notamment dans
l'accès aux biens et services qui le rendent possible ;
-d'assurer un règlement des conflits et des contradictions qui exclut la
violence physique et l'hégémonie d'une minorité. On ne peut cependant
passer sous silence les contradictions du développement durable,
aujourd'huii tellement brocardé. C'est une bouée de sauvetage à laquelle
se raccrochent tous les gouvernements fervents partisans et pourvoyeurs de
l'agriculture intensive, ou encore les chefs d'entreprises multinationales
gaspillant les ressources, déversant sans vergogne dans l'environnement
leurs déchets et affrétant des bateaux poubelles. D'autre part, la version
libérale du développement durable est entachée d'un vice fondamental : la
poursuite d'une croissance économique infinie est supposée compatible avec
le maintien des équilibres naturels et la résolution des problèmes
sociaux.
Dans ces conditions, l'idée de " décroissance " trouve un écho favorable
au sein d'une partie des écologistes et des altermondialistes. Poussant la
démarche à l'extrême, certains demandent de renoncer « définitivement » au
développement, celui-ci ne pouvant selon eux être dissocié d'une
croissance mortifère. Ils récusent tout qualificatif qui viserait à
réhabiliter le développement que nous connaissons - qu'il soit humain,
durable ou soutenable - puisqu'il ne peut être autrement que ce qu'il a
été, à savoir le vecteur de la domination occidentale sur le monde. Pour
lucide que soit le diagnostic sur lequel elle s'appuie, la perspective de
décroissance n'est pas exempte de critiques justifiées :
- ériger la décroissance en objectif en soi n'est pas plus raisonnable que
de faire de la croissance indispensable au capitalisme la finalité suprême
dont on sait qu'elle est une impasse.
- ne pas distinguer la situation des populations nanties de tout ou
presque et celle des populations démunies de tout ou presque ne peut
passer que pour une imposture politique.
On ne peut envisager la question de la fin de la croissance à l'intérieur
du système capitaliste car elle signifierait aussitôt l'explosion de la
pauvreté, du chômage et des inégalités. Il faut donc lier la discussion
sur la croissance à celle du dépassement de la logique du profit.
L'objectif est bien de subordonner l'activité économique à des choix
politiques concernant la société et l'écologie. Que veut-on produire . ?
Avec quels moyens ? Dans quels buts ? Comment ? Pourquoi ? L'échec des
stratégies du développement que le monde a connues depuis plusieurs
décennies est d'abord lié aux rapports sociaux capitalistes. Et ce sont
eux qu'il convient de combattre.
III - Demain l'autogestion
Prendre la juste mesure des échecs politiques du XXième siècle - échec du
centralisme bureaucratique et échec de la social-démocratie impose de
remettre au centre des perspectives pour notre monde à tous le projet
autogestionnaire.
Maintenir les équilibres de la biosphère, faire de la justice et de la
paix des valeurs fondamentales, démocratiser radicalement la démocratie,
développer les pratiques de contrôle et de contre-pouvoirs à tous les
niveaux , pratiquer une économie économe, réduire drastiquement les
consommations d'énergie, à commencer par les gaspillages : voilà de quoi
baliser un chemin de transformations sociales qui tourne le dos au
productivisme capitaliste.
Il n'y a donc aucune raison de jeter le concept de développement comme
signifiant un projet d'émancipation pour tous les êtres humains. Il n'y en
a d'ailleurs pas plus de jeter la perspective de dépasser les rapports
sociaux d'exploitation et d'aliénation capitalistes.
Notre choix est en faveur d'un autre mode de développement, socialement
équitable et soutenable sur le long terme écologique.
Ce qui nous motive, c'est notre commune volonté de participer à la
construction d'un autre monde. Nous avons donc besoin d'au autre
développement, en matière sociale, en matière environnementale, dans les
rapports hommes/femmes, dans la capacité effective des citoyens à
participer à la vie de la cité.
La « logique interne » de la décroissance n'est guère plus recevable que
celle de la croissance, car l'une comme l'autre ne peuvent être infinies
!! Il s'agit donc bien de rompre avec la logique d'accumulation des biens
matériels, privilégier l'épanouissement des personnes et les liens
qu'elles entretiennent entre elles et avec le monde qui nous entoure.
De ce point de vue, la perspective d'une décroissance sélective n'est pas
antinomique avec la recherche d'un autre développement : nous devons
rappeler que toutes les productions ne sont pas égales devant les besoins
humains.
Comment créer les instances d'une régulation écologique mondiale ?
comment rénover les services publics pour mieux les défendre ? comment
s'opposer aux atteintes aux libertés et à la dérégulation du droit du
travail ? Comment promouvoir une agriculture paysanne, qui respecte les
hommes et les femmes qui y travaillent, et qui ne sacrifient ni
l'environnement ni les paysans ? Quelle conservation de la biodiversité
qui ne soit pas des réserves excluant les populations locales ? Comment
bâtir des villes qui ne soient plus responsables de l'essentiel de nos
consommations énergétiques ?
L'autogestion, un moyen, un chemin, un but.
Mireille Moscati, Bruno Riondet (Poitiers)
haut
LE ROUGE ET LE VERT: LA SEULE VERITABLE ALTERNATIVE
L 'état de la planète, du point de vue environnemental, le déséquilibre
Nord/Sud, l' ampleur de la crise sociale dans les pays dits riches,
imposent un changement radical dans nos comportements individuels et dans
les règles qui déterminent les choix collectifs, du niveau local au niveau
nternational. Mais ce changement ne saurait suffire: c' est le modèle
économique dominant basé sur l' idée de profit et sur le productivisme
qu' il faut d' abord mettre en cause.
La démocratie représentative a montré ses limites Les actions entreprises
au nom du "développement durable" permettent au système capitaliste de
perdurer Elles ne font qu'atténuer les dégâts.
Les syndicats, les mouvements sociaux, notamment le courant
altermondialiste ont tardivement intégré la question écologique dans leur
combat. (.)
Quant aux Alternatifs, ils tardent de leur côté à mesurer la portée de la
dynamique du mouvement de la décroissance animé majoritairement par de
jeunes militants motivés par un changement progressiste et radical de la
société.
Dénoncer le mythe de la croissance devient une priorité. En effet, la
croissance économique étant un " accroissement à moyen et long terme des
productions nationales", nous ne pouvons accepter que cet
accroissement n'ait pas de limites, alors que nous vivons sur une terre
limitée.
Notre refus de la croissance est motivé par des raisons écologiques et
sociales. Car la croissance économique, contrairement à ce qu'affirment
ses zélateurs, ne réduit pas la pauvreté ni les inégalités, que ce soit à
l intérieur des pays développés ou dans les pays du Sud. Elle ne fait que
profiter aux spéculateurs. Elle est responsable de l'apparition d' une
nouvelle sorte de réfugiés: les réfugiés écologiques dont le nombre est
évalué à 20 millions dans le monde.
Nous pensons que l'exigence écologique doit être replacée dans un projet
global prenant en compte:
- l' exigence démocratique, afin de contrer tout risque totalitaire.
- l' exigence sociale, afin de se prémunir contre les choix réactionnaires.
Elle doit s'intégrer dans un projet économique qui réduise les inégalités,
qui lutte efficacement contre le chômage.
Notre positionnement par rapport à la consommation et à la production ne
doit pas se faire en prenant pour référence des critères quantitatifs mais
qualitatifs.
C'est pourquoi nous sommes favorables à une décroissance :
- conviviale, associant liberté, responsabilité et autonomie.
- équitable, c'est-à-dire répondant aux besoins fondamentaux et
garantissant la justice sociale.
- sélective: elle doit tenir compte de l'utilité sociale et de l' impact
écologique des productions. Elle donne la priorité aux activités qui
contribuent à l'émancipation de l' être humain ( la créativité, la
citoyenneté, l' éducation, la culture, la pratique sportive, le lien
social.)
Nous refusons la société actuelle, nous voulons en construire une autre.
Pour cela, il faut sortir de l'aliénation individuelle et collective qu
entraînent nos modes de consommation, afin de décoloniser notre
imaginaire. Cette aliénation est visible jusque dans les instruments
choisis pour mesurer la santé des pays.
Nous devons cesser de faire référence définitivement à la notion de PIB ou
de PNB. Nous proposons de nous inspirer des initiatives alternatives
engagées ces dernières années notamment en Suisse et au Canada, pour
définir dans une démarche citoyenne un INDICE DE QUALITE DE VIE (et de
bien-être) prenant en compte les droits démocratiques et la participation,
les services publics (santé, éducation, culture, eau, énergie.),
l'environnement, le bien-être personnel ( mode de vie sain, respect de
soi), l' économie et l' emploi, etc.
L'écologie a montré les interdépendances qui existent entre l'homme et la
biosphère. Or depuis deux siècles, la sphère économique s'est
progressivement isolée des deux autres. Il faut que l'économie recrée des
liens avec l'humain et la nature. Il faut d'autre part créer les
conditions (essentiellement par les moyens législatifs) pour que
l'économie se donne des objectifs nouveaux: respect de l'environnement et
de la santé, utilité sociale.
Ce projet économique doit permettre de mettre un frein à la dérive vers le
gigantisme lié à la mondialisation.
Nous proposons que les Alternatifs s'engagent pleinement dans le processus
des Etats Généraux de la décroissance pour y porter notre critique de
l'économie capitaliste et pour mettre en débat des propositions
alternatives: le revenu universel, l'extension du principe de gratuité
dans de nouveau
domaines, l' appui aux zones de résistance (AMAP, SEL, etc.) et à l'
économie solidaire.
Notre réflexion doit porter aussi:
- sur la lutte contre les déséquilibres afin d'assurer une juste
répartition des richesses naturelles ou produites, en impliquant toute la
population mondiale dans une consommation couvrant les besoins essentiels.
- sur l'appropriation des moyens de production, la souveraineté
alimentaire, les questions énergétiques.
- sur les rapports au Tiers Monde, qui sont essentiels: question de la
dette gestion de l'agriculture, gestion raisonnée des richesses
naturelles.
Christiane Bataillard, Bernard Caron, Thierry Folliard, Roland Mérieux,
Jean-Marie Robert, William Elie, Nicole Dicop
haut
DEVELOPPER LES ALTERNATIFS, POURQUOI ? COMMENT ?
Nous aspirons tous, et depuis longtemps, à l'émergence d'une force
politique nouvelle, de claire transformation sociale et écologique,
féministe, porteuse d'une vision de démocratie active et qui pèse enfin
dans le paysage politique hexagonal, voire européen. Pour les plus
anciens d'entre nous, cette aspiration est sous-jacente à notre action
militante depuis au moins la campagne présidentielle de Pierre JUQUIN,
il y a plus de 15 ans. On ne peut pas dire que les choses aient beaucoup
avancées sur ce terrain en 15 ans.
EN FINIR AVEC LES ILLUSIONS
L'idée de cette force nouvelle est, en soi, séduisante et on ne peut
qu'adhérer au principe. Sauf que la plus belle et la plus généreuse des
idées n'est rien si on ne peut pas la mettre en oeuvre. Cette nouvelle
force politique que nous appelons de nos voeux, avec qui allons nous la
faire? Elle ne tombera pas du ciel. Soyons réalistes et pragmatiques:
C'est trivialement cynique, mais la politique n'est rien d'autre que le
produit d'un rapport de forces. Ni les Verts, ni le PC, ni la LCR ne
s'engageront dans un dépassement de leur organisation (si tant est qu'il
en aient seulement un jour l'intention; voir les débats d'il y a quelques
temps sur un changement de nom au PC ou les grands écarts existentiels de
la Ligue) sur notre bonne mine ou parce que nous sommes sympathiques.
Je crois qu'il faut définitivement rompre avec l'illusion qu'avec des
morceaux issus de la crise du communisme, des courants sortant de la
social-démocratie, des Verts de gauche et une partie de l'Extrême Gauche
"éclairée" on construira la force politique que nous souhaitons et ainsi
rééditer l'Histoire telle qu'elle s'est déroulée au début des années 60.
Il me semble qu'il faut bien mieux miser sur la construction d'un pôle
politique de transformation sociale où chaque organisation garde son
autonomie dans le cadre d'une large alliance autour de quelques axes
programmatique forts. La victoire du "Non de Gauche" et la mise en
mouvement à cette occasion de milliers de militants non encartés
politiquement ouvrent une fenêtre pour une telle orientation.
MARCHER SUR NOS DEUX JAMBES
Encore que: nous avons prêché (souvent dans le désert) depuis 7 ans pour
un pôle de rassemblement, des espaces de débats et de confrontation et on
voit bien aujourd'hui que certains sont tentés de nous éjecter de ces
espaces qui se mettent plus ou moins en place. Là encore, question de
rapport de forces. Il va bien falloir que nous nous remettions dans le
jeu, même si c'est aux forceps ou au pied de biche. Il nous faut donc
"marcher sur nos deux jambes": nous imposer dans les débats de la gauche
de la gauche et construire simultanément notre Mouvement.
Ce qui se profile pour 2007 peut paradoxalement nous aider dans cette
perspective: De plus en plus de militants du non s'expriment pour une
candidature de rassemblement et çà va dans le sens de ce que nous prônons.
José Bové (a peu près la seule candidature possible, quelque soit telle
ou telle réserve qu'on puisse formuler à son égard) semble s'interroger
sur la question. A nous de pousser fort avec tous ceux qui refusent de
voir gaspiller leurs engagements de la campagne référendaire.
Encore faut il que nous soyons capables de peser en ce sens dans ce
rassemblement qui s'est opéré à l'occasion du referendum et que les
logiques boutiquières de certains ne s'y expriment pas trop. Mais pour
cela, on en revient à la question de départ: Pour peser, il faut que les
Alternatifs se développent numériquement et en termes de couverture du
territoire hexagonal.
QUELQUES PISTES DE TRAVAIL PRATICO-PRATIQUES
Une fois qu'on a dit cela, reste à définir le "comment". Là non plus, çà
ne tombera pas du ciel. C'est en premier lieu, au dela du necessaire
approfondissement de notre positionnement "rouge et vert", une affaire
d'attitude générale du Mouvement et de chacun et chacune de ses
adhérent-e-s: Osons déjà être nous même et nous affirmer sans complexes
là où nous sommes. Mais cela ne suffira pas. Il nous faut bâtir un
véritable plan stratégique de développement, avec des objectifs précis,
des échéances dans le temps et une évaluation des résultats. La mise en
oeuvre d'un tel plan pourrait s'articuler autour des quelques pistes de
travail suivantes (non exhaustives bien évidemment):
- Déjà considérer que ce n'est pas l'exécutif, assommé de tâches
militantes (notamment en termes d'animation politique et de
représentation extérieure du Mouvement), qui peut en porter la
réalisation.
- Structurer l'organisation des Alternatifs à l'échelle régionale; pas
forcément en se calant sur les découpages des Régions administratives
mais en tenant compte de la réalité de notre implantation. Objectif: que
les camarades trop isolés puissent s'appuyer sur des comités plus
conséquents pour intervenir politiquement et qu'il puisse ainsi y avoir
un effet "tache d'huile".
- Désigner dans chaque regroupement régional un "correspondant
développement" qui ait la tâche de suivre le développement du Mouvement
(réflexion et propositions d'opérations, suivi des objectifs et des
résultats). Ce réseau de correspondants constituant un groupe de suivi de
cet axe de travail du Mouvement et étant associé à la Coordination
Générale.
- Avoir pour objectif d'intervenir régulièrement, selon un rythme à
définir localement, dans des lieux où nous n'existons pas (y compris dans
le Département d'à côté) afin d'y faire connaître les Alternatifs
(marchés, centres universitaires, fêtes et festivals...)
- Cibler particulièrement une intervention régulière en direction de la
jeunesse en lien avec les Jeunes Alternatifs (pour la production de
matériel), car c'est un véritable enjeu en termes de renouvellement des
générations militantes (et pas que pour les Alternatifs!): Centres
universitaires, FJT, festivals...
- Se doter d'un matériel de propagande générale qui puisse un peu durer
dans le temps: affiches, 4 pages 3 à fois par an...
- Mieux utiliser Rouge et Vert comme outil de développement: abonnement
gratuit systématique de bibliothèques publiques, d'UL syndicales
- Mobiliser les compétences de nos camarades informaticiens (et il y en a
quand même une paire dans le Mouvement) pour mettre au point une lettre
de diffusion électronique "grand public", avec des déclinaisons
régionales ou locales si possible.
- Mieux nous mobiliser (par inter-Régions) pour apparaître collectivement
sur les "événements" publics qui ne manqueront pas de survenir dans la
période qui vient vu la politique de la Droite au pouvoir (manifs,
rassemblements ou autres).
- Travailler sur des outils de communication en direction de la presse,
la presse régionale en particulier.
C'est un programme de travail qui peut paraître volontariste. Mais si on
croit à l'utilité d'une orientation politique Rouge et Verte, on n'a pas
franchement d'autres choix. Nous avons un peu moins de 18 mois pour tenter
et réussir ce pari; car après on sera confronté à la campagne des
élections présidentielles et ce sera plus difficile. Ceci dit, mais ce
sera un thème du Congrès de Novembre, notre capacité à être présents
dans cette campagne présidentielle (sous une forme qui reste à débattre)
influera aussi sur notre renforcement militant
Jean Louis GRIVEAU (29)
haut