Notre mouvement poursuivra la réflexion sur le projet alternatif à
l'occasion de son université d'été qui se tiendra du dimanche 26 août au
mercredi 29 août à La Pommeraye, près d'Angers.
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Un triple cycle touche à sa fin :
- Celui de la reconstruction du PS, ouvert au congrès d'Epinay en 1971 et
traduit dans les différentes formules d'union de la gauche. Le
positionnement au centre-gauche de la campagne de Ségolène Royal et
l'affaiblissement des partenaires anciens ( le PCF ) et nouveaux ( les
Verts) a tourné la page.
- Celui de la crise du PCF, crise d'orientation et affaiblissement
organisationnel
- Celui de l'émergence des Verts comme force de renouvellement du champ
politique.
Sans doute la gauche antilibérale avait elle surestimé le NON au TCE, qui,
s'il était bien l'expression d'une contestation large de l'ordre
ultralibéral, n'induisait pas mécaniquement l'existence d'un socle
idéologique commun auquel il suffisait désormais de donner une expression
politique.
Ces deux dernières années ont montré le caractère complexe, hétérogène,
volatile et souvent contradictoire, de la conscience politique des couches
populaires que l'affaiblissement et l'archaïsme du PC d'une part et la
démission du PS d'autre part ont laissé sans ancrage, sans boussole et
sans cohésion dans une période sans précédent de mutations économiques,
sociales et environnementales.
Cette période nous a enseigné que nous ne pouvions faire l'économie d'un
travail collectif et démocratique sur le projet de société nouvelle que
nous désirons construire, travail d'invention politique et sociale qui
nécessite un temps de gestation et de maturation par essence long.
D'autant que ce travail ne saurait avoir de sens sans une bataille longue
elle-aussi pour l'unité sociale des exploité-e-s et dominé-e-s et leur
participation active à l'élaboration de ce projet de société.
Résister à l'offensive d'un capitalisme violent et liberticide et
construire une gauche d'alternative sont donc évidemment deux tâches à
mener de front pour la gauche de gauche dans sa diversité.
Pour nous en tenir au champ de la gauche de transformation sociale, terme
décidément à substituer à celui de gauche antilibérale, les Alternatifs
souhaitent apporter les éléments suivants au débat
1./ SUR LE PROJET
1/1 Il est nécessaire d'articuler la plate forme politique que constituent
les 125 propositions, socle ayant vocation a être amélioré, à une rélexion
globale sur un projet de société
1/2 Il est indispensable de considérer des questions comme celles de
l'antiproductivisme, de l'altermondialisme, de la précarisation durable,
de l'initiative populaire (nous dirions autogestionnaire), d'une nouvelle
contruction européenne, comme des éléments constitutifs du projet
d'alternative. L'émergence de la question du réchauffement climatique,
l'unification à l'échelle de la planète d'une série de mobilisations sur
ce terrain, sont des éléments structurants de la nouvelle période qui s'ouvre
1/3 Construire le projet, c'est penser le bloc social qui en sera porteur.
De ce point de vue, le premier défi est de répondre, dans les luttes et
par nos propositions, à la division des couches populaires dont joue et
qu'accentuera la politique du bloc UMP MEDEF. La question de l'unité est
centrale.
2/ POUR L'UNITE, POUR L'ALTERNATIVE
2/1 Les Alternatifs sont favorables à l'unité sociale et politique la plus
large afin de ne pas laisser isolés les secteurs en première ligne face à
la droite et au MEDEF (sans papiers, chômeurs et précaires, jeunesse,
secteurs encore garantis du salariat...)
2/2 Ils sont favorables à un front commun entre toutes les organisations,
courants et collectifs de la gauche de transformation sociale. Le
sectarisme de la LCR, la crise d'orientation et le repli du PCF ne doivent
pas conduire à renoncer à cet objectif.
2/3 La période la plus récente, entre autres la campagne législative
"Gauche Alternative 2007", a confirmé que celles et ceux qui se
reconnaissent dans les collectifs antilibéraux (qu'ils aient ou non
participé à la campagne avec José Bové), sont partagés entre deux
démarches (ce partage n'est pas un partage entre "courants" identifiés
mais entre des aspirations ). D'une part poursuivre la construction d'un
espace politique de transformation sociale ouvert, d'autre part faire
émerger une nouvelle force politique aux côtés de la LCR et du PCF.
2/4 Il est indispensable, pour ne pas contruire sur le sable des non-dits,
de clarifier cette question.
2/5 Dans la loyauté et la clarté à l'égard des cadres larges à construire,
et qui ne peuvent être instrumentalisés au bénéfice d'une de leurs
sensibilités, les Alternatifs jugent nécessaire le développement d'une
composante politique organisée alternative, autogestionnaitre, écologiste,
féministe, altermondialiste, qui ne peut se retrouver ni dans le PCF ni
dans la LCR, et doit s'affirmer au sein de l'espace de la gauche de
transformation sociale.
Ils sont prêts à échanger et à se retrouver avec celles et ceux qui se
situent dans cette même perspective.
2/6 Les Alternatifs sont en même temps favorables à la mise en place, aux
Assises de l'automne d'un espace de débat et d'initiatives large de la
gauche de transformation sociale. La condition nécessaire à la
constitutIon d'un tel cadre est l'exigence démocratique : identification
des mandats collectifs, de celles et ceux qui les mettent en oeuvre,
contrôle collectif et transparence.
Cet espace a pour objet d'être le creuset, théorique et pratique, d'un
nouveau projet et de nouvelles formes d'engagement social et politique.
Il peut contribuer à moyen terme à l'émergence d'un nouveau mouvement
politique, mais ne peut en jouer le rôle à ce stade, sauf à se rétrécir
considérablement.
Il doit assumer l'hétérogéneité du champ de la gauche de transformation
sociale, être ouvert aux doubles appartenances, viser à permettre
l'échange et l'élaboration en commun avec les acteurs des mouvements
sociaux, être disponible pour l'échange avec les nouveaux engagements
militants, notamment dans la jeunesse des quartiers populaires et/ou
scolarisée (ces dernières démarches ayant jusqu'à présent été très peu
portées par les collectifs antilibéraux).
Jean-Jacques Boislaroussie
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