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Communiqué 14 avril

RESISTANCE ET ALTERNATIVE

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Etudiants, lycéens, chômeurs, précaires et salariés, l'action collective a payé ! Elle redonne de l'espoir à toutes celles et ceux qui ne se satisfont pas de la fatalité libérale et de l'exploitation capitaliste. Comme en 2003 avec le mouvement pour les retraites, comme en 2005 face au mouvement lycéen, le gouvernement et le parlement ont pu très légalement, mais pas légitimement, faire la sourde oreille pendant des mois face à une contestation massive de leurs orientations!

La démocratie par délégation a montré ses limites, et la 5e République est en fin de course. La rue ne s'y est pas trompé et a manifesté une formidable énergie jusqu'au retrait du CPE. Il est clair que, sur le fond, le mouvement contre le CPE a prolongé le vote du 29 mai au référendum. C'est l'affirmation du même NON, et en même temps, des mêmes OUI, des mêmes aspirations. Avec des formes d'auto-organisation qui pourraient devenir "ordinaires", incarner la vie sociale que nous voulons, commencer à définir de nouvelles modalités de prises de décision politiques, incarner la voie de la démocratie active.
Par la longueur et la réussite du mouvement, une nouvelle génération de jeunes a considérablement appris par sa propre expérience. Elle a brusquement grandi politiquement et cela aura un effet durable C'est donc une belle victoire !

Cependant le reste de la loi sur l'égalité des chances s'applique. Il est possible maintenant d'avoir des apprentis de 14 ans, de les faire travailler de nuit à 15 ans, et de suspendre les allocations familiales en cas d'incartade. Et les entrepreneurs opportunistes peuvent profiter des nouvelles « zones franches urbaines » aux frais de la collectivité. On peut toujours proposer à celles et ceux qui ont lutté courageusement contre le CPE un... Contrat nouvelle embauche (CNE) ! N'oublions pas non plus les attaques contre les droits des étrangers, profondément menacés par le projet de loi CESEDA qui s'inscrit pleinement dans une politique de précarisation généralisée.

Contre la précarité, et les discriminations, de nouvelles solidarités sont à mettre en place. De nouvelles batailles et de nouvelles victoires sont devant nous.

Face à un capitalisme prédateur et autoritaire, à une droite qui vise à diviser les couches populaires en exacerbant la stigmatisation et la répression des plus fragiles, les mobilisations sociales doivent être massives. Les réponses politiques doivent aussi être à la hauteur. Pour les Alternatifs il est nécessaire de traduire politiquement les exigences qui se sont manifestées dans les luttes sociales comme lors de la campagne pour un non de gauche au traité constitutionnel européen. Pour ne pas laisser le débat politique se résumer au trio gauche molle/droite dure/extrême-droite, le rassemblement le plus large d'une gauche de gauche et d'une écologie antilibérale est nécessaire. Il doit se traduire par des candidatures unitaires aux élections présidentielle et législatives.

La question d'un projet de transformation de la société est désormais posée. Pour les Alternatifs, il doit lier démocratie active pour aller vers l'autogestion, exigences écologiques contre le productivisme, et partage des richesses contre la jungle libérale. Contre la destructuration de la société par la précarisation, face au règne du profit et de la marchandise, l'alternative est urgente


Henri Mermé, Les Alternatifs

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