PERSPECTIVES?

Le NON de gauche a été nourri par les colères sociales. Lors de la réunion nationale des collectifs unitaires à Nanterre, les militant-e-s des villes et quartiers ou le NON a atteint 75, 80 voire 85%, de la vallée de la Meuse dans les Ardennes aux quartiers populaires de Marseille, en témoignaient.

Le NON de gauche nourrira-t-il les mobilisations sociales ? Tout reste à faire. Le Gouvernement fait en effet passer, sans véritable résistance syndicale ou politique, le contrat « nouvelles embauches » : les salariés des petites entreprises du secteur privé, les jeunes, les précaires sont, une fois de plus, les premiers menacés.

Sur le plan politique, le PCF a annoncé la couleur : il y aura un-e candidat-e communiste à la présidentielle. Cette annonce renvoie d’abord à la nécessité de trouver un point d’équilibre entre les sensibilités qui s’expriment au sein du PC, des partisans de l’affirmation identitaire à ceux de l’union avec le PS. Elle part aussi du constat que le PCF a joué un rôle majeur dans la campagne du NON de gauche en combinant affirmation et ouverture. La LCR, qui a effectué en une année un tournant que nous qualifierons de pragmatique –car nous sommes en phase unitaire- a su apporter le dynamisme de ses militant-e-s au combat unitaire. Elle peut s’en trouver légitimée, le moment venu, pour présenter aussi son candidat, en s’appuyant autant qu’elle le pourra sur la dynamique des collectifs pour le NON.

Reste que, quelles que soient les qualités des candidat-e-s, des candidatures multiples à gauche du PS n’iront guère au-delà du témoignage. Il est encore temps, mais il est grand temps, de dessiner une autre perspective, de combiner mobilisations sociales, approfondissement de la démarche unitaire engagée pendant la campagne du NON de gauche, et convergence en 2007 autour d’une candidature traduisant le lien entre mouvement social et alternative politique, sans passer sous la table la dimension écologique de cette alternative. Car il nous faudra faire échec à la domination social-libérale à gauche pour contrer la menace libérale/autoritaire qui se profile avec la candidature Sarkozy.

Jean Jacques Boislaroussie

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