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Communiqué 1er mai 2004

METTRE EN ECHEC LA DROITE ET LE MEDEF

La déroute de l’UMP le 28 mars a ouvert une crise politique profonde : c’est la vulnérabilité durable de la droite qui est mise en évidence. Elle est un encouragement à ne plus tolérer les orientations que veulent toujours imposer les libéraux. Des reculs symboliques du pouvoir sont annoncés sur plusieurs terrains, mais la menace persiste d’une attaque grave qui, après les retraites, porterait sur l'assurance-maladie, la privatisation des services publics et le droit du travail.

Les Alternatifs ont choisi aux régionales d’appeler à battre la droite comme appui au mouvement social. Aujourd’hui il ne s’agit pas d’attendre 2007 et une éventuelle alternance.

Sans l'énorme mobilisation sur les retraites en 2003, sans la bataille sociale menée par les intermittents, les associations de chômeurs et précaires, sans la révolte du monde de la recherche, sans les résistances éparses du privé contre les licenciements, la droite n’aurait pas été écrasée en mars. Ce qui l'aurait alors emporté aurait été fatalisme face à l'offensive libérale ou le vote FN.

La meilleure façon de faire n'est certainement pas d’entrer dans le jeu du pouvoir, de ses journalistes, politologues et économistes qui réduisent le rejet de Chirac-Raffarin et du libéralisme à une « absence de pédagogie ». Le mouvement social doit maintenant peser de tout son poids pour amplifier la déroute de la droite et s’opposer frontalement à la poursuite de la contre-réforme libérale. Le renforcement du niveau de mobilisation passe par l’unité intersyndicale la plus large, l’auto-organisation et la définition de contre-projets rassemblant tous les secteurs du salariat comme les usagers des services publics ;

Une grève nationale interprofessionnelle serait un atout majeur pour défendre la Sécu, pour la préparer il faut mener un travail d’information et les débats les plus larges pour répondre aux arguments des libéraux, largement relayés par les médias. La création de comités de défense de la sécu va dans ce sens et peut faire bouger des confédérations syndicales encore attentistes.

Solidarités internationales.

L’élargissement de l’union européenne place le 1er mai spus le signe de la solidarité avec les peuples d’Europe de l’Est qui ont subi, au nom de l’entrée dans l’Union, une thérapie capitaliste de choc.Dans quelques semaines vont se tenir les élections au Parlement européen : l’occasion non seulement de confirmer les baffes politiques de mars, mais surtout d’affirmer fortement l’urgence de rompre avec les seules véritables boussoles de l’Union européenne que sont le libéralisme économique et la dictature des marchés. Pour les Alternatifs, en partant du refus de l’actuel projet de Constitution européenne, il est possible et nécessaire de mettre à profit cette échéance pour rassembler la gauche sociale anti-libérale dans des listes communes pour une Europe sociale et démocratique, féministe et écologiste, pour une dynamique en lien avec les mobilisations sociales et la construction des Forums sociaux mondial et européen. La construction européenne et l’urgence sociale ne doivent pas faire oublier les guerres et

la misère qui ensanglantent le monde et l’importance du développement de la solidarité internationale. L’Irak et la Palestine sont naturellement au cœur du combat pour un autre monde. La guerre de rapine et du pétrole décidée par les USA contre l’Irak est une guerre, chaque jour de plus en plus meurtrière, contre le peuple d’Irak. La venue de Bush - et de Poutine, le boucher de la Tchétchénie - en France en juin prochain doit être l’occasion de relancer le mouvement anti-guerre pour imposer le retrait d’Irak des troupes de la coalition dirigée par Bush. En Palestine, face au terrorisme d’Etat du gouvernement Sharon et à sa politique de colonisation, les Alternatifs soutiennent l’appel à l’envoi d’une force internationale d’interposition et au développement de la solidarité avec le peuple de Palestine pour isoler politiquement et économiquement le gouvernement Sharon. Ce n’est qu’à ce prix qu’une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens est possible

Première victoire des chômeurs.

Les mesures convergentes contre les droits des chômeurs prises par le gouvernement et, dans le cadre de la convention UNEDIC, par le MEDEF et la CFDT, ont provoqué des initiatives dispersées des associations de chômeurs sans conduire à une mobilisation de masse. La victoire des 35 « recalculés » de Marseille ouvre une brèche et est porteuse d’espoir pour les 265 000 autres chômeurs victimes d’une attaque d’une brutalité sans précédent contre leurs conditions d’existence, comme pour les centaines milliers d’autres menacés à terme.

La prise de conscience grandit que ces attaques s’inscrivent dans une offensive d’ensemble visant à flexibiliser la main d’œuvre, à réduire donc les capacités de riposte des salariés. De même, la gestion de l’UNEDIC correspond au choix de réduire le poids des cotisations, notamment patronales, en faisant payer ce choix politique au prix fort par les plus fragiles. Si les cotisations sont augmentées les entreprises doivent être sollicitées à hauteur de leurs profits et en tenant compte des dégâts sociaux et du manque à gagner en terme de cotisations auxquels conduisent des processus de rationalisation et de modernisation permettant des gains considérables de productivité mais dévoreurs d’emploi, donc facteurs majeur du déséquilibre budgétaire de l’UNEDIC.

Par ailleurs, les A S.S. doivent être maintenues et revalorisées , et il ne serait pas acceptable que les collectivités territoriales gérées par les formations de l’ex gauche plurielle mettent en oeuvre un R.M.A. dont les bénéficiaires seraient mis en concurrence les intérimaires, travailleurs à temps partiel …sauf que ces derniers ne seraient pas payés 2 euros de l’heure !

Des mesures d’urgence s’imposent et en premier lieu l’indemnisation de toutes les formes de chômage. En revendiquant une hausse coordonnée des minima sociaux et un revenu égal au SMIC, permettant à tous et toutes de vivre, avec ou sans travail, les associations de chômeurs bousculent le modèle libéral/productiviste et s’opposent frontalement aux effets de la « Refondation anti-sociale » du MEDEF, elles contribuent ainsi au débat sur un projet alternatif global posant la question du partage des richesses et du bas niveau des salaires.

Plusieurs milliers de plaintes de chômeurs sont déposées dans toute la France, la solidarité la plus, large doit être mise en œuvre pour appuyer le travail des associations de chômeurs.

Un revenu de charité pour les recalés de l’employabilité n’est ni négociable ni acceptable : il accentuerait la misère et fragiliserait des pans entiers du salariat. Un projet d’émancipation et de transformation sociale ne peut être porté que par l’alliance étroite des salariés, « garantis » ou précaires, et chômeurs



Jean Jacques Boislaroussie  

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