LECTURES
Remonter ] agenda : à la une ]
Web 10 décembre

ITALIE, 6E CONGRES DU PRC - UN NOUVEAU CYCLE POLITICO-SOCIAL

Le VIe Congrès national de notre Parti a lieu dans un moment vraiment "extraordinaire" : le défi pour ouvrir en Italie et en Europe un nouveau cycle politico social est aujourd’hui entièrement devant nous. Cela pour battre non seulement les droites mais aussi les politiques de droite ; et pour sortir à gauche aussi bien de la crise des politiques néolibérales que de l’échec et de l’impuissance stratégique du réformisme. Nous investissons jusqu’au bout dans cette possibilité : sûrement pas parce que nous surestimons nos forces, ou celles des mouvements et de la gauche alternative, mais en partant de la conviction que ce sont les processus réels qui radicalisent, de plus en plus, les alternatives de la politique et du conflit.

S’il est vrai que, à droite comme à gauche, les espaces "centristes" (les espaces objectifs et non les pulsions subjectives qui reviennent, ou qui, plutôt, demeurent) sont en train de se vider et qu’aujourd’hui n’existent tendanciellement ni des compromis ni des "solutions" ni, même, des médiations de nature réellement centriste, il est vrai alors que la subjectivité politique radicale peut avoir un rôle décisif, en rien minoritaire, dans la qualification de la nouvelle phase. Pour ces raisons de fond, la subjectivité politique et stratégique de Refondation communiste est au centre du Congrès. Il s’agit d’un côté de consolider, en la mettant à jour, la réflexion accumulée pendant ces années, dans une conscience théorique nouvelle et collective.

Le choix stratégique est de placer le centre de gravité de l’agir politique dans la société, dans le conflit de classe et dans les mouvements plutôt que dans les institutions et dans le rapport entre les forces politiques ; cette option a revêtu une intensité particulière à cause du choix stratégique fait par le dernier Congrès, que nous confirmons en cela, à plus forte raison sur la base des expériences des mouvements de ces années. De l’autre côté, un saut de qualité dans la connexion entre projet et pratique politique, entre rôle général et présence dans les luttes, entre croissance des responsabilités et force organisée du Parti, instrument de plus en plus nécessaire et irremplaçable, est essentiel.

Pour ces raisons de fond, nous considérons la contribution du secrétaire du Prc ’les 15 Thèses pour le Congrès’ comme la plate-forme la plus adaptée, grâce à sa nature organique et synthétique, aussi bien à une confrontation démocratique, riche et entraînante, qu’à une issue claire et politiquement transparente. Un document qui, dans le parcours de la discussion avant et pendant le congrès, pourra et devra être "amendé", approfondi, enrichi, développé analytiquement, défini davantage, dans la direction de la rédaction d’une plate-forme politique finale qui sera construite en première personne par les militants et les adhérents. (...)

lire la suite sur bellaciao.org

de Fausto Bertinotti

Précisions

Le Parti de la Refondation Communiste (PRC) a été fondé au moment de la disparition de l'ex-Parti Communiste Italien en 1991. Tandis que l'aile modérée de l'ex-PCI s'en allait fonder le Parti des Démocrates de Gauche (PDS, appelé ensuite DS) d'orientation social-démocrate, la gauche de l'ex-PCI s'alliait à des courants issus de la gauche alternative (Democrazia Proletaria surtout, mais aussi plusieurs petits courants trotskistes) pour fonder ensemble le PRC. Dans sa courte histoire, ce parti a connu deux petites scissions sur sa droite (dont le PDCI, Parti des Communistes italiens, est le prolongement) mais s'est renforcé par des apports venus des Verts et du mouvement altermondialiste.

Malgré des réticences internes basées sur la crainte de voir "liquider le parti", le PRC a joué un rôle très positif dans l'essor du mouvement altermondialiste en Italie. Et en retour il en a été profondément marqué.

La préparation de son congrès est aujourd'hui fortement polarisée par la question de ses liens avec le centre-gauche, avec à la clé une alliance proposée par Fausto Bertinotti, ancien dirigeant des métallurgistes de la CGIL (première centrale syndicale du pays), et actuellement secrétaire général du PRC. Cette alliance et ses modalités sont l'objet d'un vif débat interne. Le PRC entretient, en ce qui concerne les forces politiques en France, des liens avec le PCF, la LCR, et les Alternatifs depuis le Forum Social Européen de Florence en 2002.

haut