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Revue de presse 11 Septembre


- Le Monde : La gauche antilibérale cherche son programme commun
- L'Express : Gauche radicale - B comme bousculade
- L'Humanité : Les antilibéraux dans les starting-blocks
- L'Humanité : une absence d’accord serait incompréhensible 
- L'Humanité: L’équation unitaire marseillaise
- Le Monde: Les partisans d'une candidature de la gauche du "non" cherchent toujours leur candidat
- Le nouvel observateur:Les antilibéraux fixent un calendrier
- Libération:Le candidat rêvé des nonistes à l'épreuve des appareils
- Le Monde:La gauche antilibérale se donne un calendrier de campagne

La gauche antilibérale cherche son programme commun

Sylvia Zappi (le Monde - 10 sept)


C'est encore un document provisoire. Un programme " work in progress " de la gauche radicale pour 2007, pas encore rendu public. Le Collectif national d'initiative pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes devrait soumettre aux représentants des 450 collectifs locaux, réunis à la Bourse du travail de Saint-Denis, dimanche 10 septembre, une note intitulée " Ce que nous voulons ", sorte de catalogue de mesures à prendre par un gouvernement " antilibéral ".

Depuis deux mois, un groupe d'une dizaine de représentants des différentes sensibilités politiques (PCF, LCR, minorité des Verts, républicains de gauche et Alternatifs), impliquées dans la recherche d'une candidature commune, a tenté d'imaginer un programme de mesures d'urgence à prendre si la gauche du non à la Constitution européenne remportait l'élection. L'exercice a abouti à 90 propositions, comprenant les apports culturels et programmatiques de chaque sensibilité. Mais a aussi mis au jour des divergences.


LE NUCLÉAIRE.

Si tous demandent la création d'un " pôle public de l'énergie " regroupant électricité, gaz, pétrole et énergies renouvelables, avec retour " à 100 % " dans le public d'EDF et GDF, sur l'avenir de l'industrie nucléaire, la note prévoit pudiquement un " débat national public ". Le groupe, piloté par Yves Salesse de la fondation Copernic, n'a pu dégager de position commune sur le nucléaire entre les partisans d'une sortie progressive de cette énergie (Verts et LCR) et ceux qui militent pour un nucléaire " sécurisé " (PCF, républicains) continuant les programmes d'équipement en cours, réacteur EPR compris.

" On butte sur un caillou et la société a besoin d'un vrai débat démocratique ", reconnaît Pierre Zarka, membre rénovateur de l'exécutif du PCF. " C'est un des noeuds sur lequel il va falloir continuer à avancer ", assure la Verte Francine Bavay.


LE DROIT DE VOTE DES ÉTRANGERS.

Cette revendication, vieux sujet de discorde de la gauche, n'est pas totalement reprise dans l'ébauche de programme. Une formule plus floue parlant d'" extension aux étrangers des droits démocratiques déjà accordés aux citoyens européens pour les élections locales et européennes " a été rédigée pour éviter les fâcheries. Le débat n'est en effet pas tranché entre les partisans d'une " citoyenneté de résidence ", accordant le droit de vote à toutes les élections pour les étrangers résidant en France (PCF, Verts, LCR et Alternatifs) et ceux, dont le Mouvement pour une alternative républicaine et sociale (Mars), qui veulent une " nationalité de résidence " maintenant le lien entre l'octroi de certains droits politiques et la nationalité.


L'EUROPE.

Se mettre d'accord sur les argumentaires contre la Constitution soumise au référendum du 29 mai 2005 fut plus facile que de se retrouver sur un projet commun de réforme institutionnelle européenne. Si tous sont d'accord pour une " refondation de la construction européenne " et l'ouverture d'un " processus démocratique et populaire ", les propositions concrètes pour le mettre en oeuvre divergent.

Faut-il élire une assemblée constituante chargée de rédiger un nouveau texte comme le désirent les responsables de la LCR ou de la minorité des Verts ou se contenter d'élaborer un nouveau traité économique et politique selon les revendications du PCF et du mouvement Mars ?


SMIC ET MINIMA SOCIAUX.

Sur la majorité des revendications sociales (retraites, smic à 1 500 euros brut, lutte contre le chômage, précarité ou protection sociale), les alliés sont d'accord. Mais un point pose encore problème : le niveau des minima sociaux. Le débat demeure entre les partisans de son alignement sur le smic au nom du droit à un revenu social garanti défendu par les associations de chômeurs et ceux qui défendent l'augmentation des minima mais veulent maintenir un écart avec le smic pour respecter le principe du lien entre les droits sociaux et le travail, comme le souhaitent le PCF et Mars.


RÉFORME DES INSTITUTIONS.

L'accord pour un " changement de régime " et l'instauration d'une VIe République est partagé par toutes les composantes. Mais le moment opportun pour engager le processus d'élection d'une " assemblée constituante élue au suffrage universel " ne fait pas l'unanimité. Un gouvernement " antilibéral " doit-il, lors de sa première année de mandature, donner la priorité aux réformes sociales d'" urgence " ou entamer en parallèle le processus constituant seul à même de marquer le changement radical ? La réflexion n'est pas close.

Il reste sept mois au Collectif national pour finaliser les convergences. S'il parvient à trouver un nom pour incarner le candidat.


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Gauche radicale - B comme bousculade

François Koch (l'Express)



Bové, Buffet, Besancenot ? Difficile de choisir un candidat commun pour 2007: aucun ne réussit à fédérer. La question sera abordée lors de la réunion nationale des "collectifs unitaires et populaires", dimanche.

José Bové et Marie-George Buffet avaient de longue date décidé d'y participer, alors qu'Olivier Besancenot, lui, a beaucoup hésité. Lors de la réunion nationale des “collectifs unitaires et populaires”, le 10 septembre, en Seine-Saint-Denis, la question du choix d'un candidat commun de la gauche de la gauche pour 2007 tournera encore et toujours autour des “3 B”, Besancenot, Bové et Buffet. Poussé par des sondages flatteurs, le jeune postier de la Ligue communiste révolutionnaire a plutôt envie d'y aller seul, avec l'espoir de devancer à la fois son rival historique, le PCF, et sa sœur ennemie trotskiste, Arlette Laguiller.

La LCR se mettant presque hors du jeu unitaire, les communistes auront les cartes en main. Admettront-ils que la n° 1 du parti, la camarade Marie-George, n'est pas la mieux placée pour incarner toute la gauche radicale? Si oui, la candidature de José Bové reprendrait du poil de la bête. Sauf que le leader paysan semble, aux yeux de certains militants, trop marqué “écolo-altermondialiste”, obsédé par la lutte anti-OGM, donc trop en décalage avec la principale préoccupation des Français: l'emploi.

Alors, deux autres candidats pourraient prétendre au “consensus”, le mot quasi magique censé servir de primaires: le conseiller d'Etat et président de la fondation Copernic Yves Salesse, 61 ans, et l'adjointe au maire de Paris chargée de la jeunesse, apparentée PC, Clémentine Autain, 33 ans. Le 10 septembre doit être ratifiée par près de 450 collectifs locaux une charte programmatique et stratégique. Si la gauche de la gauche échouait seulement sur le choix d'un candidat commun, elle n'offrirait aux électeurs qu'une compétition entre nains politiques.


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Les antilibéraux dans les starting-blocks

Présidentielle. Demain, les représentants des collectifs unitaires locaux se rencontrent à Saint-Denis pour débattre des objectifs de leur campagne.

Olivier Mayer - L’HUMANITE



Le 10 septembre donnera-t-il le signal de la mobilisation ? Les collectifs locaux pour un rassemblement antilibéral et des candidatures communes tiendront leur première réunion nationale à la bourse du travail de Saint-Denis. Ils doivent y adopter des textes importants : l’un fixe les ambitions, la stratégie du rassemblement et une méthode pour la désignation des candidats à l’élection présidentielle et aux législatives. Le deuxième texte est l’ébauche, à partir de la charte antilibérale élaborée par les collectifs du 29 mai, d’un programme politique de rupture avec les politiques libérales. La rencontre pourrait aussi déboucher sur un premier calendrier d’initiatives. Le simple fait que cette réunion se tienne, que près de 450 collectifs locaux soient d’ores et déjà recensés, que plus de 500 délégués aient annoncé leur participation, constitue déjà un événement.

Durant la campagne référendaire sur le TCE et surtout après, que de railleries sur les divisions du camp antilibéral, sur l’incapacité à se rassembler ! Selon la plupart des commentateurs, la page du 29 mai a été vite tournée. Ils n’ont pas vu que sur le terrain, dans les collectifs et les réseaux et également dans les forums citoyens organisés par le Parti communiste notamment, on continuait à se parler, à débattre et à agir.

En outre, le mouvement et la victoire contre le CPE ont redonné vigueur à l’espoir. Au début de mai, “ l’appel pour un rassemblement antilibéral et des candidatures communes ” aurait pu être un appel de plus au destin éphémère si, en le signant, le Parti communiste ne lui avait donné crédibilité politique. Reste que l’avenir de cette démarche n’est en rien assuré. Dire que la construction d’un tel rassemblement ne pose pas de difficultés, ou réduire ces difficultés aux seules “ questions de boutiques ” ou d’ego - même si elles existent - ce serait brouiller les cartes. En réalité, la réalisation de ce rassemblement bute principalement sur deux questions qui seront au coeur des débats de dimanche.


Quelles ambitions pour 2007 ?

Il y a débat sur les objectifs réels du rassemblement. La LCR avait refusé de signer l’appel unitaire, le trouvant ambigu sur les rapports avec le PS. Le texte soumis à la discussion des collectifs précise et clarifie ce point. “ On continue de tourner autour du pot ”, commente Alain Krivine, le porte-parole de la LCR, en refusant de dire qu’il n’y a pas d’accord possible, ni parlementaire, ni gouvernemental, avec le Parti socialiste : “ Nous ne retirerons Olivier que s’il y a un accord politique sur ce point. ” Des exigences qui inquiètent la socialiste Charlotte Girard, qui représente PRS, le club de Jean-Luc Mélenchon, au collectif unitaire. “ Il y a une surenchère, s’inquiète-t-elle, et je trouve que les résistances à cette tendance sectaire se sont ramollies. Ce n’est pas encourageant pour les socialistes qui se battent au sein du PS. ” Les représentants du PCF, des Alternatifs ou de MARS, et les personnalités au sein du collectif national affirment qu’il n’y aura pas de concession sur le fond à la LCR. Alors : blocage ? “ Les demandes de la LCR ont reçu des réponses acceptables, estime Christian Piquet, minoritaire de la LCR et signataire de l’appel. Je suis optimiste sur le fait que la LCR prendra ça en compte. ” Ce débat n’est pas nouveau. Marie-George Buffet avait dû beaucoup

batailler pour imposer que se retrouvent des représentants du PS et de la LCR sur les mêmes tribunes durant la campagne référendaire.


La question des candidatures

Si la proposition de Marie-George Buffet d’un “ collectif de porte-parole ” pour mener la campagne fait consensus, le rassemblement bute sur le choix du candidat ou de la candidate à la présidentielle. Il semble que dans les discussions s’affrontent deux raisonnements. Afin de choisir une personnalité qui ne fâcherait personne, si tant est qu’elle puisse exister, il faudrait écarter tout représentant d’une formation politique. C’est ce que préconise, entre autres, José Bové en avançant sa propre candidature.

Le deuxième raisonnement conduit à choisir la personnalité qu’on estimera la plus qualifiée pour porter l’ambition, la stratégie et le projet commun et on voit mal en quoi être représentant d’un parti constituerait un handicap. Cette question sera abordée dimanche, mais ne sera pas tranchée avant plusieurs semaines. “ C’est certainement un handicap, pense le syndicaliste Claude Michel. Mais je ne vois pas pourquoi il faudrait à tout prix décider de notre candidat plus vite que le PS ou l’UMP. ” Quand à Éric Coquerel, du MARS, il estime que si la campagne de fond s’engage, “ on verra vite quelle est la personnalité la plus forte pour la porter ”. haut





Claude Debons : “ une absence d’accord serait incompréhensible ” Entretien avec l’un des coordinateurs de l’activité du collectif national.

Olivier Mayer - L’HUMANITE



Qu’attendez-vous de la réunion de dimanche ?

Claude Debons. C’est une réunion très importante dans le processus de construction du rassemblement unitaire et de candidatures communes pour la présidentielle et les législatives. C’est la première réunion nationale des collectifs qui se sont constitués dans la foulée de l’appel du 10 mai. À ce jour, on recense 450 collectifs locaux, d’autres sont en cours de constitution. La dynamique est satisfaisante, c’est pour le moment une dynamique militante, la dynamique populaire ne pourra réellement prendre son envol que lorsque nous aurons désigné les candidats.


Mais qu’allez-vous décider concrètement le 10 ?

Claude Debons. Dimanche sera une étape décisive puisque nous allons débattre d’un texte qui fixe notre ambition, notre stratégie et notre méthode pour désigner les candidats. Le collectif national discute depuis plusieurs semaines autour de ce texte “ Ambition et stratégie ”. Il a fait l’objet de nombreuses versions et amendements. La discussion a porté notamment sur notre ambition majoritaire, la nécessité de changer les rapports de forces à gauche, de faire que les idées de rupture avec le libéralisme et d’alternative deviennent majoritaires à gauche. Nous disons que c’est une condition absolument décisive pour ouvrir la voie à une politique de transformation sociale et à la constitution d’une majorité et d’un gouvernement sur cette orientation antilibérale. Nous avons précisé, en intégrant notamment des amendements de la LCR, quelle devait être la nature de nos relations avec le Parti socialiste et les conditions pour participer à une majorité et à un gouvernement. Nous approchons de la version finale de ce texte, qui devrait être acté au soir du 10 septembre. Il deviendra alors notre feuille de route commune et chacun pourra se déterminer pour dire s’il poursuit la démarche sur ces bases.


Le problème essentiel sur ce point vient avec la Ligue communiste révolutionnaire ?

Claude Debons. Les camarades de la LCR (et d’autres) avaient posé un certain nombre d’amendements et formulé des exigences sur les rapports avec le PS. C’est une vraie question eu égard à l’expérience du passé. Il me semble que les réponses apportées dans le texte ont clarifié la situation. Tout le monde a évolué dans ce débat. Un large accord existe maintenant au sein du collectif national et les échos venus des collectifs locaux sont favorables. À la LCR de dire si ces clarifications répondent à ses exigences. Je pense que ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous différencie ; dès lors, l’absence d’accord serait incompréhensible.


Pour les candidatures, allez-vous fixer une méthode et annoncer votre groupe de porte-parole ?

Claude Debons. Nous souhaitons définir un profil qui corresponde à notre démarche et à notre ambition. Et à la perspective d’un rassemblement durable des forces antilibérales. Le candidat ou la candidate devra porter et incarner cette ambition. Et c’est au regard de cela que nous essayerons de nous mettre d’accord sur un nom. L’idée parfois émise de “ primaires ” nous semble difficile à mettre en oeuvre : quel corps électoral, constitué comment ? Une précampagne électorale avec compétition entre des candidats, puis vote, risquerait de creuser des divisions préjudiciables à la dynamique à construire. Par ailleurs, une forte attente existe, mais il me semble difficile de parvenir le 10 au soir à officialiser un groupe de porte-parole reflétant d’emblée toute notre diversité politique et sociale. En effet, l’accord ne sera pas totalement finalisé et toutes les composantes de notre rassemblement n’auront pas décidé à cette date. Mais la campagne peut commencer par des initiatives fortes montrant notre pluralisme. Pour les législatives, certains collectifs réfléchissent déjà, avec le souci de veiller à l’équilibre des sensibilités pour les candidatures.


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L’équation unitaire marseillaise

Comment créer une dynamique en vue des échéances électorales de 2007 dans un département qui a voté “ non ” au traité européen à 62 %.

Marseille, correspondant régional. - L’Humanité



Un candidat antilibéral en tête du second tour de l’élection présidentielle à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône et en France ? Ils sont plusieurs milliers de militants des comités unitaires antilibéraux à en caresser l’espoir. Plus tout à fait secrètement, pas tout à fait publiquement encore. Mathématiquement, l’idée n’est pas saugrenue. Dans la deuxième ville de France, le “ non ” au traité constitutionnel européen a rassemblé deux votants sur trois. À peine moins dans l’ensemble du département (62 %). Politiquement, l’équation est encore loin de prendre forme. Elle peut même sembler chimérique à l’immense majorité des citoyens, voire aux plus engagés eux-mêmes. Alors, dans les réunions des comités locaux, il s’en trouve toujours un pour galvaniser l’assemblée en rappelant l’état du débat public et des sondages six mois avant le référendum. Impossible n’est pas politique. De toute façon, dans l’esprit de chacun, présenter des candidats unitaires aux élections présidentielles et législatives cela ne représente pas une “ solution ”, mais une “ nécessité ”.

Lors d’une réunion, en juin, du comité départemental unitaire antilibéral, Frédéric Dutoit, le député maire (PCF) des quartiers Nord de Marseille, en soulignait l’urgence : “ Si on ne fait pas naître une lueur d’espoir, on retourne chacun chez nous, dans nos partis, avec nos candidats, et on connaît le résultat. ” À savoir : “ Un FN fort, un vote UMP structuré et un vote quasi unique à gauche pour le PS. ”

C’est, entre autres, la hantise de ce scénario catastrophe qui plane sur les réunions hebdomadaires de ce comité. Le ton peut parfois monter, les accusations de “ byzantinisme sémantique ” voler, personne ne veut se prêter à la consécration de la divergence. Ou plutôt des

divergences. Elles sont les mêmes à Marseille qu’à Paris ou Toulouse : le rapport au Parti socialiste et, plus largement, au pouvoir, l’identité du ou de la candidat(e).

Mais, à Marseille plus qu’ailleurs sans doute, on a tenu à ne pas élargir la fracture. Ce qui peut expliquer, en partie, le succès - inattendu pour de nombreux organisateurs - d’un meeting “ pour un rassemblement antilibéral et des candidatures unitaires à la présidentielle et aux législatives ” organisé, le 29 juin dernier à Aubagne : un millier de personnes et une “ tribune ” au complet (René Revol, José Bové, Raoul-Marc Jennar, Olivier Dartigolles, Alain Krivine, Francine Bavay, Yves Salesse). “ Marseille a été la

capitale du "non" dans l’unité. Elle a été la capitale des luttes. On préserve ce capital ”, explique un militant communiste. Parmi les signataires du premier appel à des candidatures unitaires, figuraient d’ailleurs de nombreux syndicalistes engagés dans les conflits symboliques de la ville (SNCM, RTM).

Le week-end dernier, près de 300 représentants des trente-six comités locaux se sont réunis à Aubagne. “ Au-delà des oppositions encore existantes, le plus impressionnant a été de constater la demande d’unité ”, estime un participant. Pour Jean-Marc Coppola, secrétaire de la fédération PCF, “ une étape a été franchie avec le nouveau texte du Collectif national. Notre département a contribué à cette évolution positive même si la dynamique populaire n’est pas encore en marche. Depuis 1995, la question du prolongement politique au mouvement social se pose avec une force particulière dans les Bouches-du-Rhône. Et la puissance du “ non ” confère, de fait, à Marseille une responsabilité particulière ”. haut





Les partisans d'une candidature de la gauche du "non" cherchent toujours leur candidat

LEMONDE.FR (10.09.06 )



Les partisans d'une candidature antilibérale à la présidentielle de 2007 se sont réunis, dimanche 10 septembre, à Saint-Denis pour tenter de s'accorder sur la façon de désigner leur futur candidat.

Mise à mal par l'annonce de la candidature d'Olivier Besancenot, l'idée d'une candidature unique de la gauche du "non" continue pourtant de mobiliser. Environ 700 représentants de quelque 400 collectifs locaux créés un peu partout en France pour soutenir une candidature unitaire, ainsi que des délégués du PCF ou des minoritaires de la LCR étaient présents.Au delà des difficultés à s'accorder sur un programme (voir Le Monde du vendredi 8 septembre), la question du nom du candidat éventuel ne fait toujours pas consensus. La liste des prétendants - la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, et le syndicaliste José Bové sont sur les rangs - s'est allongée avec l'entrée en lice de Clémentine Autain, 33 ans, adjointe (apparentée PC) au maire de Paris.

Clémentine Autain a déclaré à la tribune prendre "très au sérieux les sollicitations qui (lui) ont adressées" pour être candidate à la candidature."Mon profil fait partie de ceux qui peuvent permettre de sortir de l'impasse," a-t-elle estimé.


"IL NE FAUT PAS RATER CETTE DYNAMIQUE"


En arrivant à la réunion, M. Bové a déclaré à la presse que la majorité des collectifs "ne veulent pas" de la candidature du porte-parole d'un parti politique, expliquant ainsi son offre de service. A ce titre, il estime qu'une candidature de Marie-George Buffet serait "une erreur" . Il a également souhaité que les délégués parviennent dimanche à s'accorder sur un calendrier pour désigner des candidats aux législatives et à la présidentielle."Tout doit être bouclé d'ici fin octobre, il ne faut pas rater cette dynamique," a-t-il dit.

"Les collectifs doivent arriver aujourd'hui à se mettre d'accord sur un texte sur la stratégie électorale," a de son côté souhaité Mme Buffet dans une déclaration aux journalistes. Un des animateurs de la rencontre, le militant syndical Claude Debons, a proposé comme calendrier possible le dépôt des candidatures pour début octobre et une "synthèse du débat" sur les différents candidats un mois plus tard.


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Les antilibéraux fixent un calendrier

Réunis à Saint-Denis, les partisans d'un candidat unique antilibéral ont fixé au 15 octobre la date limite pour le dépôt des candidatures.

Nouvel observateur





Les partisans d'une candidature unique antilibérale en 2007, toujours divisés sur le nom d'un représentant, ont fixé, dimanche 10 septembre, un calendrier appelant les prétendants à se faire connaître début octobre et prévoyant d'arrêter leur choix avant fin novembre.

Militants du PCF, de la LCR, écolos, altermondialistes ou associatifs, les 600 délégués de quelque 450 collectifs locaux, ont tous insisté, lors de leur réunion nationale à Saint-Denis, sur la nécessité d'une candidature commune, représentant la dynamique antilibérale et unitaire révélée, selon eux, par les résultats du référendum sur la constitution européenne.

Néanmoins, tous ne sont pas d'accord sur le candidat qui pourrait les représenter : alors que plusieurs intervenants ont plaidé pour la secrétaire nationale du PCF, Marie-Georges Buffet -proposée avec insistance par son parti- les représentants de nombreux autres collectifs ont estimé que la dirigeante d'un parti ne pouvait représenter le mouvement "dans sa diversité".


Clémentine Autain

Pour débloquer la situation, Clémentine Autain, adjointe au maire de Paris, a posé dimanche sa candidature. "Mon profil fait partie de ceux qui peuvent permettre de sortir de l'impasse", a affirmé la jeune élue de 33 ans, apparentée PCF et militante féministe.

De son côté, José Bové, qui participait aux débats et se dit toujours "disponible" pour la course à l'Elysée, a jugé "très positive" la candidature de Clémentine Autain. Le leader altermondialiste, qui refuse le choix de Marie George Buffet, a proposé que soit rapidement fixé un calendrier pour trancher la question et qu'une assemblée générale le 15 octobre décide du candidat. Il a pris "l'engagement" de soutenir l'élu quel qu'il soit, et a appelé les autres à faire de même.

La date limite pour le dépôt "des candidatures à la candidature" est fixée au 1er octobre. Un débat devrait s'ensuivre pour arriver à un choix durant la "deuxième quinzaine de novembre", a indiqué le militant syndical Claude Debons, membre du collectif national.


Besancenot, en marge de la rencontre

Olivier Besancenot, déjà candidat de la LCR pour 2007, et qui a assisté à une partie des débats sans prendre la parole, s'est dit, en marge de la rencontre, en "désaccord" avec la stratégie, qui pour lui ne rompt pas clairement avec le Parti socialiste.

Le texte adopté rejette toute participation à "un gouvernement dominé par le social-libéralisme" et toute négociation avec le PS pour un "contrat de gouvernement" sur "la base" de son programme actuel. "Toute personne normalement constituée comprend que le texte exclut une nouvelle gauche plurielle", a affirmé Claude Debons. Le texte prévoit toutefois un désistement au second tour en faveur du candidat de gauche le mieux placé.

Enfin, les collectifs ont décidé qu'une dizaine de personnalités (7 représentants des partis et d'autres personnalités indépendantes) seraient leur "porte-parole provisoires" d'ici le choix du candidat à la mi-novembre.


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Les antilibéraux, réunis hier à Saint-Denis, ont reporté leur choix à la mi-novembre.
Le candidat rêvé des nonistes à l'épreuve des appareils


Par Matthieu ECOIFFIER (Libération - Lundi 11 septembre)



L'image est belle, quoiqu'incomplète. Le leader paysan José Bové, le trotskiste Olivier Besancenot et l'apparentée communiste Clémentine Autain devisent ensemble à la Bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où 600 partisans d'une candidature unitaire de la gauche antilibérale s'étaient donnés rendez-vous hier. Une journée “potentiellement historique” selon une militante. En tout cas, la première grande réunion nationale des 460 collectifs d'initiatives unitaires et populaires. Ces militants issus pour moitié du PCF, de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), des alterécolos, mais aussi de la mouvance syndicale ou citoyenne, ont multiplié les appels unitaires. Notamment pour que leurs leaders sifflent le coup d'envoi de leur campagne.

Les trois B.
“Dans les marchés, on nous dit : "C'est très bien ce que vous faites. Mais les dés sont jetés avec Ségo et Sarko"”, déplore un militant. “On veut les trois B : Bové, Buffet et Besancenot comme porte-parole pour lancer la campagne, être visibles”, lâche France Coumian du Collectif national. “On a des appareils qui continuent à jouer du piolet de Léon Trotsky”, déplore Laurent du collectif Limousin. Dans la salle, quelque chose se passe: on s'écoute. Les militants PCF et les amis de Mélenchon (Pour la République sociale) insistent sur la “vocation majoritaire” des antilibéraux. Mais leurs camarades de la LCR répètent qu'ils ne veulent pas d'alliance avec les sociaux-démocrates : ils demandent que la “feuille de route” intègre un amendement du Collectif d'Aubagne sur la non-participation à une coalition gouvernementale avec le PS.

José Bové, lui, préfère saluer “la maturité politique, la fraternité de lutte qui commence à se faire”. Absent des universités d'étés des Verts, de la LCR, le leader paysan fait un tabac. Concret, il reprend la proposition de “Marie-George” de mettre en place “dès aujourd'hui un collectif de porte-parole, à parité hommes-femmes”. Il propose une AG pour trancher entre les candidats à la mi-octobre, que les perdants s'engagent à soutenir le gagnant. Et semble se poser naturellement au centre de gravité du rassemblement.

Quand Olivier Besancenot débarque puis s'assoit avec Bové et Clémentine Autain, qui a déclaré hier sa candidature, l'unité semble prendre tournure. “Il y a des gens qui ont fait 800 kilomètres pour voir ça, cette image-là !” s'enthousiasme Manuel un jeune “non-encarté”. “Sauf qu'Olivier n'est pas là pour l'appel unitaire. Il sait qu'on est nombreux, qu'il y a quelque chose qui marche politiquement et il ne veut pas rester en dehors”, corrige Marion, une ex-LCR. “Mais où est Marie-George ? Allez la chercher pour la photo”, s'inquiète un militant. Assise au milieu des travées, la secrétaire nationale refuse de bouger : “Qu'on m'explique pourquoi le ou la candidate unitaire ne peut être issue d'un parti ?” “Au Conseil national, ils ont bétonné sa candidature”, déplore Patrick Braouzec, député PCF rénovateur de Saint-Denis.

Logo.
Besancenot torpille l'accord politique. “La formulation est ambiguë et ne donne pas la garantie que la candidature unitaire n'aille pas à la soupe d'une deuxième gauche plurielle. La preuve : le PCF s'en sert comme base pour un appel à rassembler toute la gauche”, martèle le candidat de la LCR, du couloir. Mais dans la salle, la quasi-totalité des mains se lève pour adopter le texte “ambition-stratégie-candidature” . Un calendrier est fixé : dépôt des candidatures avant le 1er octobre, choix du candidat à la mi-novembre. “D'ici quinze jours on aura un logo, des affiches, des tracts”, jubile une militante. Pour l'heure, seul le site Internet (www.alternativeagauche2007.org) fonctionne. haut







La gauche antilibérale se donne un calendrier de campagne

LE MONDE | 11.09.06


La course de lenteur à l'intérieur de la gauche antilibérale pour choisir son candidat unitaire à l'élection présidentielle de 2007 continue, mais le climat a changé : dimanche 10 septembre, à la Bourse du travail de Saint-Denis, les postulants ont affronté l'impatience des collectifs de base issus de la campagne du non à la Constitution européenne devant leurs querelles de préséance.

Face à 600 délégués réunis pour une deuxième réunion nationale, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste, et José Bové ont dû montrer leur engagement commun dans la campagne unitaire. Une troisième aspirante, Clémentine Autain, adjointe (app. PCF) au maire de Paris, s'est déclarée à sont tour "disponible pour sortir de l'impasse".

La réunion a désigné une équipe de porte-parole et fixé la procédure de désignation du candidat, pour montrer que "la campagne a aussi démarré". La salle était surchauffée et la demande de "partir le plus tôt possible en campagne" omniprésente. Et on sentait comme un soulagement parmi les protagonistes de voir se confirmer leur souhait : une candidature à la gauche du PS, rassemblant des militants du PCF, de la minorité des Verts, de celle de la LCR, des républicains de gauche mais aussi des partisans de Pour une République sociale, le mouvement du sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, ne semblait plus si improbable. Le PCF avait envoyé massivement ses délégués et toutes les têtes d'affiche de la campagne du non au référendum étaient présentes. "Un pas a été franchi", a estimé Claire Villiers, conseillère régionale d'Ile-de-France. "Disons ensemble que nous ne permettrons pas l'atonie des forces antilibérales" face au PS et à la droite, renchérissait Jean-François Gau, proche de Mme Buffet.


LA CRÉDIBILITÉ DE MME BUFFET

L'engagement du PCF s'est donc confirmé et des interrogations sur la crédibilité de la candidature de sa secrétaire nationale se sont fait entendre. On a pu voir certains revirements comme celui de Marie-Pierre Vieu, membre de la direction du parti, jusqu'alors favorable à la ligne de Robert Hue opposée à la candidature unique. "Si le candidat choisi est issu de la société civile, il devra être aussi le porte-voix des partis politiques et ne pas nier leur apport", a-t-elle lancé.

Les divergences sur l'attitude à tenir vis-à-vis du PS ont été tranchées. Le texte de la réunion, adopté à la quasi-unanimité, précise que la candidature commune antilibérale adoptera une double posture : "Battre la droite et l'extrême droite (...) en appelant à voter pour le candidat de gauche le mieux placé" ; "constituer une majorité et un gouvernement de gauche qui mène une politique de rupture avec le libéralisme." Et cette orientation sera mise en œuvre sans discussion d'un "contrat de gouvernement avec les sociaux-libéraux" du PS ni de soutien à un tel gouvernement.

La direction de la LCR, qui poussait à rompre tout contact avec le PS et à ne donner aucune consigne pour le second tour, s'est retrouvée isolée. La minorité de l'organisation trotskiste emmenée par Christian Piquet rayonnait, elle : "C'est ultra-positif", claironnaient ses militants. Olivier Besancenot, le candidat déclaré de la LCR, demeurait silencieux au fond de la salle. Une partie de "sa" base venait de lui tourner le dos.

Les 450 collectifs ont désormais leur calendrier de campagne. Le 1er octobre, le dépôt des candidatures sera clos ; le 14, ils devraient se retrouver à Paris pour adopter leur programme et, à la mi-novembre, le nom du candidat devrait enfin être connu. C'est-à-dire après la conférence nationale du PCF, qui doit décider le maintien ou non de celle de Mme Buffet.

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