Une obligation d'unité
par Denis Sieffert
A force de l'entendre dire «encore un congrès, Monsieur le Bourreau» (version
victimaire), ou «retenez-moi ou je fais un malheur» (version bravache), on se
disait que ça n'arriverait jamais. Eh bien, c'est arrivé! Jean-Luc Mélenchon,
incarnation depuis tant d'années de «l'aile gauche» du parti socialiste, a fini
par claquer la porte de la rue de Solferino. Tout comme le député du Nord, Marc
Dolez. Et il convient de saluer leur courage. Il est vrai qu'une bonne moitié du
chemin avait été parcourue, en 2005, pendant la campagne contre le traité
constitutionnel européen. A l'époque déjà, Mélenchon avait su dire un double
«non», au référendum et aux notables de son parti. Certes, il n'avait pas été le
seul, mais à la différence de certains autres (Laurent Fabius, Benoît Hamon, par
exemple), il avait osé battre les estrades avec des communistes, des
trotskistes, des Alternatifs, des chevènementistes et des Verts, en dissidence,
comme lui. Et il avait pris plus que sa part à la victoire. Finalement, il lui
aura fallu deux ans et demi pour mûrir sa décision. Celle-ci survient à la
veille du congrès de Reims, mais, surtout, au lendemain d'un scrutin qui donne
les clés du parti socialiste au courant qui lui est sans doute le plus étranger.
Un courant animé par Ségolène Royal, que Mélenchon, qui ne manque jamais de
verve, qualifia un jour de «télévangéliste». Ce qui dit assez bien la place que
l'ex-candidate occupe dans l'histoire du mouvement social.
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