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Ouest France 24 février

Nouvelle donne mondiale: réformes ou pas?


Les réformes :qui serait contre? Encore faut il s’entendre sur leur contenu.

S’agit-il pour être au diapason du libéralisme économique ambiant adopter les lois du moins disant social?

S’agit- il pour être moderne, casser le droit du travail pour s’aligner sur le non droit de pays comme la Chine?

Faut- il écouter les sirènes de nos libéraux qui osent demander encore moins de règlements coercitifs mais plus de précarité alors que les profits des entreprises crèvent les plafonds. Celles du CAC 40 ont atteint 30 milliards d’euros en 2005.

Faut-il accepter les politiques du toujours plus de profits à court terme au détriment de l’investissement à long terme?

Faut il accepter la dictature des actionnaires au détriment du partage des richesses?

Doit- on au titre de l’adaptation aux règles de l’économie libérale ,tirer un trait sur un siècle de progrès social obtenu par la lutte des travailleurs?

Doit- on au nom du modernisme, accepter de produire toujours plus de biens matériels et arriver à la situation actuelle où un produit est déjà obsolète lorsqu’il arrive sur le marché, puis jeté très rapidement car sa durée de vie se raccourcit de plus en plus vite..? Les produits ne se réparent plus ( imprimante , téléphone portable,, bientôt la télévision). A ce rythme la terre ne survivra pas longtemps.

La société que nous construisons, est une société qui veut nous faire croire que c’est à travers la consommation que l’être humain se réalise. Ses conséquences , c’est la culture de l’individualisme et de son corollaire l’égoïsme . Une société sans solidarité est une société qui va à sa perte.

Ne pensez-vous pas ,Madame , que ce type de société n’est pas en adéquation avec l’humanisme que votre journal veut défendre régulièrement dans ses colonnes?

Refuser ce monde qui crée tant de misère pour le plus grand nombre et beaucoup de richesses pour quelques uns, tant de guerres et de destructions écologiques , ne peut être considéré comme étant une acceptation de l’immobilisme.

Le progrès, c’est établir une répartition équitable des richesses, c’est travailler autrement pour produire des biens durables; voilà des innovations qui permettront à l’humanité de vivre en paix.

C’est aussi par exemple ne plus accepter que les travailleurs soient les victimes de la flexibilité en inscrivant dans la loi un statut de salarié permanent.Les entreprises seraient obligées de créer des réserves afin d’être en mesure de payer leurs salariés en cas de baisse des ventes; ceux -ci pourraient être utilisés pendant ces périodes à assurer la maintenance du matériel..

Le patronat et ses actionnaires sont- ils prêts à accepter de ponctionner quelques pourcentages sur leurs bénéfices pour assurer une telle avancée sociale?

Je ne le crois pas . C’est pourquoi en tant que militant des Alternatifs je participe au combat pour l’établissement d’une société autogestionnaire ou la place du travailleur dans l’entreprise sera celle d’un acteur et non celle d’un exécutant, où les richesses créées seront réparties équitablement pour ceux qui les ont produites, où la direction sera élue par le personnel , ou , enfin , les salariés seront consultés sur les différentes politiques de l’entreprise .

Le communisme des pays de l’est a disparu, le capitalisme en prend la direction , une troisième voie est possible , si nous voulons rendre ce monde plus humain ,la démocratie participative, l’autogestion, le permettent.



Edouard Ryckeboer, Les Alternatifs (paru dans Ouest France le 24/02)

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