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Libération 22 septembre

Les nonistes de gauche préparent 2007

Ils se réorganisent pour proposer «une alternative de gauche» lors des futurs scrutins.

Pour le Collectif national du 29 mai, le combat continue, même après le rejet de la Constitution européenne. «Nous avons de bonnes raisons de poursuivre», a déclaré hier le syndicaliste Claude Debons, coordonnateur de ce collectif issu de «l'appel des 200» et lancé par la fondation Copernic.

Debons était entouré de représentants de la LCR, du PCF, de Pour la République sociale (club fondé par le socialiste Jean-Luc Mélenchon), des Alternatifs, de l'Union syndicale Solidaires et de Copernic. José Bové, la Verte Francine Bavay et le socialiste Marc Dolez en font aussi partie. Et si les échéances de 2007 ne sont pas évoquées publiquement, elles restent bien présentes à l'esprit des dirigeants du collectif.

Chantier.

«Le message délivré le 29 mai n'a pas été compris et il est dénigré. Ce vote a exprimé des exigences démocratiques et sociales que l'Europe ne prend pas en compte. Le gouvernement français pratique une politique de casse sociale. La directive Bolkestein n'a pas disparu, elle est en ce moment même en discussion au Parlement européen», a listé Claude Debons.

Pour entretenir la flamme, le collectif a annoncé sa participation à la journée d'action du 4 octobre et à celle de défense des services publics le 19 novembre. Pour l'ex-membre de la CFDT passé à la CGT en 2003, «le Collectif du 29 mai doit agir sur deux axes : résister aux politiques néolibérales et construire une alternative, ouvrir un chantier de débat programmatique». Les collectifs locaux se réuniront les 3 et 4 décembre pour faire le point sur leurs actions. Par ailleurs, des assises de l'alternative devraient se tenir en mars 2006.

Concurrence.

Même si les responsables de ce mouvement ne le disent pas clairement, l'objectif est de participer au rassemblement des gauches du non en vue des scrutins de 2007 et de peser sur les débats. «Il faut construire et oeuvrer pour qu'existe une réelle alternative de gauche, pour construire ce front d'opposition à la politique libérale du gouvernement. Or le PS ne répond pas à cette nécessité», a expliqué Christian Picquet, membre de la direction de la LCR. Pour Claude Debons, «la victoire du 29 mai a ouvert un espoir pour que se cristallise une perspective d'alternative et non pas d'alternance».

Les participants à ce collectif ont réaffirmé leur volonté de travailler dans l'unité née à l'occasion du référendum «sans instrumentaliser ce processus ni le court-circuiter». Tous se défendent de vouloir récupérer le bébé à leur profit dans la perspective de 2007.

Eric Coquerel, du Mouvement pour une alternative républicaine et sociale (Mars), considère que la gauche du non «peut avoir une vocation à devenir majoritaire dans le pays». «Nous ne sommes pas en concurrence avec les initiatives que prennent les formations politiques, il y a simplement une interactivité entre eux et nous», précise Claude Debons. Constat de Christian Picquet : «Nous sommes dans un cas de figure inédit et compliqué. La démarche est nouvelle.»

Par Christophe FORCARI

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