LA PRESSE ALTERNATIVE
     
 
ROUGE ET VERT : LE JOURNAL DES ALTERNATIFS
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Édito du numéro xxx (xxx) - 28 mai 2002

NOUVEAU CYCLE

 

Dans la plupart des pays européens, les droites sont revenues au pouvoir, souvent sous la pression voire en alliance avec de nouvelles droites xénophobes et populistes. En France le premier tour de l’élection présidentielle a révélé l’ampleur du désaveu subi par la majorité sortante. Jacques Chirac et son gouvernement disposent d’atouts non négligeables pour assurer le succès de la droite aux législatives, qu’il s’agisse du préjugé favorable dont bénéficie une nouvelle équipe gouvernementale, des gesticulations sécuritaires de Sarkozy ou de l’incompréhension que suscite la bataille a fronts renversés que doit mener le PS pour légitimer une nouvelle cohabitation.
Les projets les plus anti-sociaux de la droite restent, pour le moment, dans les tiroirs.

Face au danger de droite, le PS appelle au vote utile, non sans échos, alors qu’à l’évidence le bilan et le projet de la gauche plurielle ne sont pas à même de susciter un sursaut de mobilisation.

Pour que la désorientation à gauche, un temps masquée par le nécessaire combat contre Le Pen, ne laisse pas le champ libre à la droite, de nombreux chantiers sont devant nous : 

  • Participer aux débats qui se sont ouverts ou amplifiés depuis le choc du 21 avril, plusieurs contributions au débat circulent, certaines engagent des secteurs du PCF en rupture avec l’alignement social-libéral, l’appel «Nous voulons autre chose» vise a ouvrir un espace autonome de débats et d’initiatives engageant notamment de jeunes militant(e)s associatifs, syndicalistes et politiques.

  • Mener les démarches les plus larges pour construire un pôle d’échanges et initiatives politiques à gauche du PS. Des contacts ont été engagées dans ce sens par les Alternatifs après le 21 avril, ils ont hélas permis de constater qu’aucun partenaire organisé au niveau national n'est encore disponible pour un tel projet .
    Le PCF et les Verts ont du se résoudre, une nouvelle fois, a faire bloc avec le PS pour sauver ce qui pouvait l’être alors que la LCR, une nouvelle fois rejetée par LO, se consacrait a son affirmation autonome.

Cependant les mois qui viennent permettront sans doute des clarifications, retour au réel pour ceux qui auront cru un temps que le trotskisme était la jeunesse du monde, débat cette fois inévitable pour ceux qui auront choisi de lier leur sort à celui du PS.

  • Mener, en liaison avec toutes les forces sociales et politiques mobilisables, les batailles de résistance à venir contre le libéralisme, pour les services publics, contre la marchandisation du monde

  • S’opposer aux dérives sécuritaires, dans la claire conscience que c’est d’abord dans les quartiers et cités populaires qu’il faudra résister à une politique qui affaiblira encore la présence des services publics et le travail de prévention et renforcera la répression, que c’est aussi dans ces quartiers et cités que doit s‘affirmer la volonté collective d’endiguer la délinquance de proximité.

Le renforcement, le rassemblement d‘une gauche alternative, rouge et verte, féministe et autogestionnaire, en capacité de dialoguer et construire avec d’autres, est une priorité.
Les candidat(e)s de collectifs locaux, d’Écologie Sociale, des Motivé(e)s, des Alternatifs qui se retrouvent dans le regroupement SEGA, défendent, dans leur diversité, ce projet.

Si notre absence à l’élection présidentielle et la pression en faveur du «vote utile» constituent des butoirs non négligeables, la présence de notre mouvement aux législatives confirme une activité dans un nombre croissant de départements : le rouge et le vert sont des couleurs d’avenir.

Jean-Jacques Boislaroussie 

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