Les Alternatifs
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Université d’été de juillet 2009

Atelier FÉMINISME ET AUTOGESTION

animation : Françoise Maquin

Cet atelier s’est déroulé en présence de 12 femmes et 4 hommes.Des textes ont été distribués : une présentation de l’atelier ; la partie du livret d’accueil consacrée au féminisme, un des quatre piliers du mouvement ; la déclaration de la commission féminisme pour le congrès de novembre 2008 ; le compte-rendu de l’atelier de l’université d’été 2008 consacré à “luttes de femmes et autogestion”.


Françoise, ’animatrice de l’atelier, commence par exposer la problématique, à partir de l’expérience des femmes ouvrières chez LIP en 1973 :Après le dépôt de bilan, l’entreprise LIP a fonctionné en “autogestion”, organisée par les travailleurs et travailleuses. Le problème qui s’est posé aux femmes, d’après leurs témoignages, a été de se trouver un espace dans la nouvelle organisation, de se faire reconnaître et de ne pas se voir attribuer seulement des tâches traditionnellement dévolues aux femmes.
Françoise annonce deux temps pour cet atelier :

  1. un balayage rapide du fonctionnement de l’université d’été d’un point de vue féministe
  2. une discussion sur autogestion et féminisme. En ce qui concerne le premier point, on note la bonne tenue des débats (bienveillance, usage généralisé de la fermeture éclair, …). Il reste un déséquilibre dans la prise de parole du point de vue quantitatif, plus d’hommes que de femmes prennent la parole surtout en séance plénière. L’équilibre est plus facilement atteint dans les ateliers. En ce qui concerne le qualitatif, on observe que les femmes parlent d’avantage de leur expérience et du concret alors que les hommes prennent la parole quand on discute de concepts. Dans les plénières, le féminisme n’est pas abordé contrairement à ce qui se passe dans les ateliers.
    Lors des discussions sur le projet des alternatifs, le féminisme ne semble pas être dans la tête des gens qui ont présenté le projet.Une question, qui n’est pas posée pour la première fois, tant s’en faut est : est-ce que ce sont les femmes qui doivent porter le féminisme ?

Discussion

 Première partie

Une très longue discussion s’engage à la suite de l’intervention d’une des participantes à l’atelier :

  • lors de l’élaboration de concepts, économiques par exemple, doit-on adopter un point de vue féministe, ou bien les concepts transcendent-ils les genres ? La plénière du matin portait sur le travail en cours dans le groupe économie pour l’élaboration du projet. Certain-e-s contestent une intervention déplorant l’absence de référence au point de vue féministe au nom d’un travail d’abstraction qui doit se dégager des références à l’expérience.
    Pourtant, sur le point précis des productions et de la monnaie, si on ne prend pas en compte le fait que les productions non monétaires sont le fait des femmes on oublie toute une partie du travail et de la production. Ainsi la prise en compte de la valeur d’échange du travail féminin transforme le PIB. Si on l’ignore, on a une réflexion biaisée. Ce n’est pas seulement au moment où on revient sur le terrain pour parler des ruptures qu’il faut prendre en compte l’aspect féministe de la question.

D’autre part, il y a des maladresses, comme de suggérer qu’une femme se joigne à la réflexion du groupe économie, qui tend à traiter les femmes comme une catégorie.
Un certain nombre d’incompréhensions entre participant-e-s de l’atelier ne seront pas résolues par cette discussion. Il est réaffirmé que :

  • l’écologie et le féminisme sont des questions transversales qui, pour autant, ne doivent-pas être absentes du travail tant politique, qu’économique ;
  • la question de la place des femmes dans la société est au cœur de l’économie ;
  • le féminisme est la lutte pour l’égalité des droits , contre la hiérarchie qui est au cœur de l’organisation de la société.

 Deuxième partie

Au lieu d’une réflexion théorique sur féminisme et autogestion, on revient sur des expériences d’autogestion impliquant majoritairement des femmes , après avoir rappelé que, dès l’origine, le mouvement féministe s’est conçu comme autogestionnaire :- Bruckman en Argentine (quelles sont les spécificités de l’autogestion dans une entreprise où 80% des employé-e-s sont des femmes ?)

  • - en Inde : femmes analphabètes devenues conseillères municipales Quelles modifications de la cellule familiale cela entraîne-t-il (mouvement zapatiste, Niger) ?

Une proposition est faite, de travailler ensemble, groupe économie et commission féminisme, sur la question « féminisme et autogestion » à partir d’un film sur les femmes de l’entreprise Bruckman.

 Troisième partie

Initiatives à venir :17 octobre : journée internationale contre la misère25 novembre : journée contre les violences faites aux femmes

en 2010 : marche mondiale des femmes et 40 ans du mouvement féministe

Le réseau « Ruptures » envisage une rencontre entre les groupes féministes des différents mouvements politiques.

Compte-rendu rédigé par Catherine Sackur



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