Communiqué des Alternatifs du 8 juin 2012
…victimes de la gestion et de la stratégie hasardeuses d’un patron omnipotent, et du laxisme des pouvoirs publics.
3500 emplois salariés menacés, au total près de 10 000 emplois directement ou indirectement concernés, les fournisseurs et 800 producteurs sans garanties quant à leur avenir ! La mise en règlement judiciaire du groupe Doux a des allures de séisme en Bretagne.
Les difficultés de trésorerie qui ont provoqué cette déclaration proviennent de deux choix stratégiques totalement erronés :
SAUVER LES EMPLOIS, PAS MONSIEUR DOUX
Il ne s’agit pas aujourd’hui de trouver une solution pour remettre en selle la famille Doux, ou pour permettre le rachat par l’un des deux concurrents sur le marché. Plutôt que de venir au secours de Monsieur DOUX, il est temps pour les pouvoirs publics de faire l’inventaire de ce délire « agro-polluo-financier » et de demander des comptes : Que sont devenus les millions d’euros de subventions, comment les récupérer pour payer une partie de la casse sociale ?
La probable restructuration de ce groupe, voire sa possible liquidation, auraient des conséquences dramatiques considérables sur l’ensemble du tissu économique en Bretagne. Les Alternatifs expriment leur totale solidarité envers les salariés et les éleveurs sous contrat qui subissent la politique de cette entreprise depuis trop longtemps. Le maintien de l’activité doit permettre de répondre rapidement à un double objectif : maintien de l’emploi et des revenus de tous les salariés et des paysans, le tout dans une perspective rapide de reconversion écologique de cette filière avicole.
POUR UNE RECONVERSION SOCIALE ET ECOLOGIQUE
Le nécessaire soutien aux travailleurs ne doit pas nous dispenser de la critique du modèle économique développé par le groupe Doux, champion toute catégories de la captation des subventions de la Politique Agricole Commune.
Doux est, en matière d’élevage, l’archétype de l’inacceptable :
Il est temps de promouvoir un nouveau modèle industriel et agricole respectueux des hommes et de l’environnement, respectueux de normes éthiques concernant les conditions d’élevage.
L’heure est à la formation et à l’installation de paysans qui soient capables de nourrir les hommes sans détruire la terre.
Il y a urgence à engager, sous le contrôle des salariés, des éleveurs et des consommateurs, un plan de reconversion sociale et écologique. qui se donne comme priorités la pérennité d’emplois durables, la garantie d’un revenu décent pour tous, la valorisation de productions de qualité. Il est l’heure de planifier un nouvel usage des terres pour nourrir sainement la population.