AUSTÉRITÉ ET RÉGRESSION SANS PRÉCÉDENT :
EN ROUTE VERS LA PRIVATISATION
Des nouveaux programmes profondément réactionnaires dans le premier degré à la démolition des ZEP à travers le dispositif « ambition réussite », en passant par la mise à mort de la carte scolaire, le remodelage néo-libéral des contenus d’enseignement, la valorisation de conceptions pédagogiques réactionnaires et le renforcement de la hiérarchie et des pouvoirs des chefs d’établissement… la cohérence est claire : l’austérité budgétaire sans précédent, alors que l’enseignement privé est plus aidé que jamais, se combine à un formidable retour à l’École de l’avant 68.
Sous couvert de "valeurs républicaines", c’est le caractère de classe de l’École qui est renforcé. Le gouvernement restreint l’offre scolaire, cherche à raccourcir la durée de la scolarité obligatoire (c’est le sens, par exemple, de la polémique contre le collège unique, ou des pressions pour le retour à l’orientation précoce des élèves des collèges) et veut revenir à une école qui promeut les valeurs de la bourgeoisie et la soumission à "l’ordre naturel" de la hiérarchie sociale, sur fond de mise en concurrence généralisée du système éducatif. C’est le sens, par exemple, de la fin de la carte scolaire, ou des attaques contre tout ce qui peut éveiller à une pensée critique.
Le système éducatif soumis, comme beaucoup d’autres services publics, à l’austérité budgétaire depuis 1982, malgré quelques années de relatif répit, est aujourd’hui plus que jamais durement attaqué. Il est saigné à blanc et mis à la sauce libérale en y introduisant « les critères de gestion de l’entreprise », avant l’étape suivante : sa privatisation, avec à la clé le marché extrêmement juteux que constituent l’éducation et la formation.
DÉFENDRE LE SERVICE PUBLIC D’ÉDUCATION
EN LE TRANSFORMANT RADICALEMENT
Notre système éducatif, dès l’origine, a été à la fois un instrument de reproduction sociale et un possible outil de promotion et d’émancipation. Ce sont les luttes socio-politiques qui, tout au long du XXe siècle, ont fait pencher la balance d’un coté ou de l’autre.
Face à l’austérité et aux régressions imposées par ce gouvernement nous devons défendre de manière intransigeante le principe du service public d’Éducation et, en même temps, se mobiliser pour sa transformation radicale.
Pour les Alternatifs, cette transformation doit s’appuyer sur des exigences majeures, articulées autour de l’autogestion du système éducatif par les usager-e-s et les personnels :
- - laïcité et égalité des droits entre toutes et tous, absence de discrimination dans les procédures d’orientation ;
- - priorité à la lutte contre l’échec scolaire ;
- - ouverture d’un vrai débat sur une refonte des contenus d’enseignement dans une optique critique et émancipatrice ;
- - expérimentation pédagogique privilégiant la coopération et la solidarité contre la concurrence et la compétition ;
- - lutte en faveur d’une école féministe qui cesse de reproduire les stéréotypes sociaux attribués à chaque sexe.
Cette transformation nécessite le renforcement des moyens de fonctionnement et du pouvoir des équipes pédagogiques et éducatives et l’extension des droits démocratiques collectifs des jeunes.
Résister à l’offensive libérale contre l’École est indispensable, mais ne suffira pas. Pour reprendre confiance et espoir et renforcer notre opposition à cette offensive, il faut dès aujourd’hui que les personnels de l’éducation, les parents et les jeunes se rencontrent, débattent, définissent et popularisent les axes principaux de la transformation du système éducatif.
Pourquoi pas dans des Forums locaux pour la défense et la transformation de l’École organisés dans les communes et les départements, associant citoyennes et citoyens, syndicalistes, salarié-e-s de l’Éducation, mouvements pédagogiques, élu-e-s locaux, organisations de la jeunesse et de parents d’élèves ?