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Exploitation du gaz de schiste, une impasse nauséabonde !

Résolution adoptée par le Coordination des Alternatifs le 16 janvier 2011

Le 1er mars 2010, le « Ministère de l’Ecologie » octroyait en catimini à plusieurs compagnies extractives des permis d’exploration pour rechercher du gaz de schiste sur plus de 4000 km2 autour du plateau du Larzac et ailleurs, soit 1% du territoire français. Cela inclut des secteurs comprenant des sites Seveso et des zones fortement nucléarisées. Cette décision a été prise en toute opacité, et en tout déni de démocratIe. Elle est inacceptable.
3 ans après le lancement tonitruant du Grenelle de l’Environnement, les gaz de schiste font figure de nouvelle bulle spéculative censée doper la croissance verte aux mains des multinationales de l’énergie en quête de solutions à la raréfaction pétrolière.


Or si le gaz conventionnel contribue moins au changement climatique que le charbon, il en va tout autrement du gaz de schiste, en raison de ses techniques d’extraction. Celles-ci, voraces en eau, destructrices pour les paysages et les terres agricoles, sont par ailleurs déjà responsables en Amérique du Nord de graves pollutions atmosphériques et des nappes phréatiques. Les microséismes qu’elles engendrent pourraient en outre avoir des conséquences gravissimes dans des régions aussi peuplées que l’Europe. Ni ici, ni ailleurs, nous ne sommes prêts à payer ce prix pour une pseudo indépendance énergétique restant sous la coupe des multinationales.
Fuite en avant conditionnée par des choix politiques obéissant à la pression des multinationales (dont Total, European Gas Limited, Hess/Toreador, Schuepbach Energy, GDF Suez…), cette logique vise à pérenniser un modèle de développement énergétique et économique inéquitable, productiviste et confortant la consommations d’énergie fossile.
Pourtant, l’aggravation du contexte de crise climatique impose de sortir de ce modèle et d’inventer une logique économique réellement alternative pour préparer dès aujourd’hui une société de sobriété énergétique.
Beaucoup de citoyennes et citoyens le savent : il est temps que les élus les suivent et exigent l’arrêt de l’exploration. Il faut inverser cette logique génératrice de dégâts irréversibles qui ne vise qu’à, en rajoutant sans cesse des unités de production énergétique, augmenter la valeur boursière des multinationales au détriment de ce qui est le plus essentiel à la vie.
Le gaz de schiste doit rester dans les roches. Quant au gaz naturel classique, il doit servir en priorité à fermer les plus vieilles et les plus dangereuses de nos centrales nucléaires, condition sine qua non d’un réel développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, petit hydraulique et hydrolien, biomasse, production du biogaz à partir des déchets…) en accord avec les populations concernées.

Parmi les propositions des Alternatifs figurent donc :

  • la création d’un véritable service public de la production et des économies d’énergie, affranchi des lobbys de l’atome et des hydrocarbures ;
  • un plan de transition énergétique ambitieux donnant la priorité absolue aux économie d’énergie incluant un programme d’aide des particuliers à la rénovation thermique des bâtiments, incluant la mise en disposition de matériaux sains et simples à mettre en oeuvre ;
  • une réduction importante des transports par route, passant aussi par un réaménagement de l’urbanisme, une relocalisation et une décentralisation des activités, et une reconversion accompagnée de l’industrie automobile vers des secteurs écologiquement et socialement plus vertueux.


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