Motion votée par la coordination générale des Alternatifs des 12 et 13 mai 2012
Au premier tour de la Présidentielle, la dynamique de la candidature Mélenchon, soutenue par le Front de Gauche et d’autres dont les Alternatifs, a été un événement majeur de la campagne. La force militante de cette campagne, le succès des grands rassemblements populaires ont reflété la volonté de résistance et d’alternative. Cette campagne a remis sur le devant de la scène la question du peuple et du conflit de classes mais a donné trop peu de place à l’écologie, à la situation des quartiers populaires et à la sortie de la crise de la dette.
Au second tour, nous avons ensemble chassé Sarkozy, chassé un candidat qui s’est aligné sur les thèses du Front National pour tenter d’être réélu. Nous avons fait bloc pour battre la droite, sans illusions sur le programme proposé par François Hollande, mais avec résolution face au danger pour les droits sociaux, l’égalité, les droits démocratiques, que représentait le candidat sortant.
Cette victoire ouvre une situation politique nouvelle en France mais aussi en Europe.
Elle peut être un encouragement pour certains peuples (Grèce, Espagne…) en lutte contre les politiques d’austérité. Dans le même temps l’offensive libérale semble s’affaiblir dans d’autres pays (Allemagne).
Le danger persiste cependant, avec une droite extrême aux couleurs de l’extrême
droite et une extrême droite tentant de remodeler la société à son image.
En s’appropriant des thèmes traités par la gauche et le mouvement alter-mondialiste (dette, pouvoir d’achat, rôle des banques), le F.N.d’aujourd’hui se situe entre continuité et rupture par rapport au F.N. de Jean-Marie Le Pen Accompagnée de certaines violences lors de la campagne et après celle ci, cette évolution marque-t-elle un processus de fascisation de l’extrême droite ?
François Hollande est élu, la finance va engager l’offensive pour empêcher
toute avancée sociale, pour balayer l’idée même de rupture avec le
système. Quelques éléments du projet du PS esquissent des pas en avant
limités : réforme fiscale, moyens accrus pour le système éducatif, droit
de vote des résidents non communautaires aux élections locales…
Mais ce
projet de centre-gauche est étroitement limité par la crainte de tout
affrontement réel avec les forces du capital, comme de rupture avec les
diktats de l’Europe libérale, en premier lieu la "règle d’or" Merkozy.
Le contre feu, c’est d’abord la mobilisation de toutes et tous, pour
qu’après avoir fait sauter le verrou Sarkozy, s’ouvre une perspective.
Mobilisation sur les terrains sociaux, démocratiques, écologiques, sortie du nucléaire,
abandon des grands projets inutiles comme Notre Dame des Landes.
Cette mobilisation rejoint celle des peuples européens contre le carcan de
l’austérité et la régression sociale imposée au nom de la dette.
Dans la période qui vient nous devons contribuer à un réel changement, une alternative et non une simple alternance. C’est ainsi que pourront être satisfaites les attentes populaires concernant l’emploi, la retraite, le pouvoir d’achat des plus démunis, la reconversion écologique. Pour les législatives, le combat contre la droite et l’extrême droite, pour une gauche de transformation sociale et écologique indépendante du PS, se poursuit. _ Les Alternatifs le mèneront aussi souvent que possible dans des cadres larges de rassemblement, avec le Front de Gauche ou avec le NPA et le Front de Gauche. Lorsque les conditions de l’unité large ne sont pas réalisées, des candidatures de gauche alternative seront présentées dans un certain nombre de circonscriptions (avec d’autres forces comme la Gauche Anticapitaliste, les objecteurs de croissance, altermondialistes, et régionalistes de gauche…), en lien avec les mobilisations citoyennes.
Dans cette campagne, les Alternatifs porteront le projet d’une gauche alternative : anticapitaliste, féministe, écologiste, unitaire et altermondialiste. Une gauche qui combat un système qui veut faire de nous des salarié-E-s exploité-E-s et précarisé-E-s, des consommateurs/trices aliéné-eE-s, des citoyenn-E-s manipulables. L’alternative est pour nous est un but, un moyen, un chemin…