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Municipales : le point dans des communes (3)

• Lambersart
• Rouen
• Seine Saint Denis
• Ensemble dans le 21
• Une campagne rouge et verte à Paris


 LAMBERSART

Lambersart est une ville de plus de 28000 habitants jouxtant Lille. Son Maire actuel est Marc-Philippe Daubresse, n°2 de l’UMP. Elu municipal, puis Maire depuis un quart de siècle, il cumule les mandats : il est député depuis 21 ans, il a été vice-président de Lille Métropole Communuaté Urbaine, il est président du SIVOM. Il a été secrétaire d’Etat puis Ministre, et ne cache pas son ambition de la redevenir ou même de prendre la communauté urbaine Lille-Metropole à Martine Aubry. Lors des dernières municipales, Daubresse avait réussi à réunir dans sa majorité municipale un ex-représentant du Front National, l’ancien opposant historique PS, passé à Gauche Moderne, puis en cours de mandat il était parvenu à rallier à lui 2 opposants, le n°3 de la Liste PS et un autre opposant de la liste Modem. Un tel engouement pose question ! Cette année, le premier adjoint se présente contre le Maire sortant, en lui reprochant avec raison son train de vie, son système reposant sur le clientélisme, et le fait de se servir de Lambersart pour ses ambitions nationales. Deux listes dites "apolitiques", issues des candidats de la liste Modem des précédentes municipales, se présentent également.

De son côté, la liste PS ne cache pas qu’elle fera ce qu’il faut pour que Daubresse perde la Mairie. Nous avons rencontré son représentant qui a écarté des discussions la politique gouvernementale et ses effets, en indiquant que ce n’étaient qu’élections locales. Pourtant, depuis, sur le blog du candidat de cette liste, on peut lire que ces élections ont un double enjeu dont le soutien à la politique gouvernementale et son pacte de "Responsabilités".

Par ailleurs, notre volonté d’une régie publique de l’Eau, les premiers m3 gratuits, ou d’une politique des transports tendant vers la gratuité, n’entrainait pas chez lui un enthousiasme débordant. De même, ce n’est pas de notre côté que nous entendrons que nous nous associerons avec n’importe qui pour faire chuter l’ancien Maire. Faire de la politique autrement implique de ne pas faire n’importe quoi.

La campagne de la liste "vraiment à gauche" qui regopupe PCF, PG, Alternatifs/Ensemble ! et la Gauche Alternative a débuté en décembre, par du porte à porte et des assemblées citoyennes dans les cafés, invitant les Lambersartois.e.s a élaborer le programme que nous défendrons. Nous ne savons pas si nous réussirons à refaire les 10,08% des dernières municipales. Mais nous pensons qu’il est important de faire vivre un autre projet reposant sur d’autres solutions, lors de ces élections et surtout au delà.

Pierre-Yves Pira (tête de liste, Les Alternatifs)


 ROUEN

À gauche … vraiment ! Tel est le sens de la liste ALTERNATIVE À GAUCHE, PLACE AU PEUPLE . Rencontre et explications avec notre camarade Raphaëlle Brangier, tête de liste, et Bernard Pellegrin .

Rouge et Vert  : Pourquoi une liste alternative à Rouen ?

Raphaëlle Brangier : Il s’agit de constituer un groupe d’élus au Conseil municipal qui soit dans une vraie opposition de gauche par rapport à la majorité actuelle, PS PCF EELV . Les co-listierEs sont issuEs d’ Ensemble, du Parti de Gauche et de citoyenNEs non-encartéEs, d’où son nom : ALTERNATIVE À GAUCHE, PLACE AU PEUPLE .

Bernard Pellegrin : Ni LO ni le NPA n’ont souhaité faire liste commune . Les divisions sont importantes dans chaque camp, EELV par exemple a lâché ses délégations en cours de mandat mais pourtant reste au sein de la majorité municipale .

R&V  : La constitution de la liste FDG ENSEMBLE se fait sans le PC, peux-tu en détailler les raisons ?

RB : La cause est importante , le 21 janvier dernier le PC annonce renoncer au FDG pour les municipales car nous, c’est à dire Ensemble et le PG, refusons l’accord politique avec le PS ainsi que la participation aux exécutifs .

R&V : Comment expliquer ce renoncement ?

BP : L’objectif du PCF consiste à avoir le maximum d’élus dits « combatifs » . Ils en avaient 4 lors de la précédente mandature . Dans notre proposition d’accord, nous en confirmions un nombre équivalent. Surenchère ! L’accord avec le PS leur garantit 7 places éligibles . Concrètement, si le PS l’emporte à Rouen, ils auront 7 élus dont 2 adjoints et 3 postes de conseillers municipaux délégués.

R&V : Est-ce l’unique raison de votre engagement ?

RB : Bien sûr que non ! Une nécessité impérieuse de changement politique s’est exprimée en mai 2012 provoquant le départ de Sarkozy . Le refus d’une politique libérale . Mais depuis maintenant 22 mois rien n’a changé . La nature de la politique engagée depuis reste identique, elle s’applique à tous les niveaux du local, elle est déclinée dans toutes les institutions régionales, départementales et locales .

R&V : Peux-tu donner un exemple ?

BP : Oui avec une illustration d’une très grande violence quand le conseil général à majorité PS a supprimé 50% des subventions aux associations de prévention au nom d’un dogme : une « bonne gestion » et l’équilibre des comptes. Rappelons que les dotations dues par l’état aux collectivités ne sont plus versées .

R&V : Mais concrètement ?

RB : C’est la moitié des travailleurs sociaux de prévention qui sont licenciés . Les bénéficiaires de ces dispositifs de prévention sont abandonnés, la plupart sont des familles mono-parentales ( 80% des femmes avec enfants ) qui par ailleurs habitent les quartiers populaires et la ville ne s’est jamais exprimée sur cette situation explosive .

R&V : Quelles sont vos priorités ?

BP : Sociales, écologiques et financières . La commune est l’échelon pertinent pour répondre à l’urgence sociale car le plus proche des habitants . Au sein de la municipalité, on entend rien des revendications écologiques et une partie du budget reste un entre-soi opaque .

R&V : Tu veux parler de la question de la dette et des emprunts toxiques à Rouen ?

RB : La dette et l’austérité ont partie liée . C’est au nom de la dette que les politiques d’austérité sont déclinées aux niveaux international, national et local . La ville de Rouen a préféré re-négocier ses emprunts toxiques avec RBS plutôt que d’attendre le jugement d’un tribunal et ce, sous 2 conditions que le conseil municipal a acceptées : la confidentialité des négociations et l’engagement de ne pas porter plainte contre la banque !

R&V : Comment envisagez-vous votre action ?

BP : Penser global et agir local : C’est à partir du local et des solidarités entre les communes et les collectivités qu’on pourra établir un rapport de force avec ce gouvernement . Nous nous inspirons et revendiquons des pratiques alter-mondialistes . D’ailleurs sur notre liste figurent des fondateurs d’ATTAC Rouen .

RB : Nous acceptons et revendiquons une place dans les institutions fussent-elles bourgeoises, sans illusion de transformation radicale des rapports de force . Nous voulons être les porte-voix des revendications politiques, sociales, culturelles et écologiques . De plus, nous soutiendrons un élément essentiel , le statut de l’élu : Limitation impérative à 2 mandats, interdiction de tout cumul et révocation par les citoyens .

Propos recueillis par : D’jonepoljorgéringo


 SEINE SAINT-DENIS

Comment faire une liste ?

Comment sortir de la monarchie ? Nos comportements en sont empreints et nous manquons de techniques pour être vraiment participatifs.
C’est ainsi que la liste Bondy autrement s’est posée la question de l’ordre de ses candidats aux municipales.
Le premier de la liste avait été désigné de façon consensuelle bien avant. A signaler d’ailleurs une originalité : nous avions repéré quatre d’entre nous qui pouvaient être tête de liste, mais aucun ne demandait à y aller. Quand d’autres se battent ou s’entre-tuent pour la place, ça fait plaisir de voir qu’on peut fonctionner autrement.
Comment fallait-il donc faire pour classer les quarante-quatre autres noms ? Avouons-le, nous avons pensé faire comme les autres : demander à notre tête de liste de proposer un ordre.
Mais il ne l’a pas fait.
Nous avons donc fait la liste alphabétique de ceux qui acceptaient d’être élus et la liste alphabétique de ceux qui préféraient être derrière, à peu près la moitié chacune, ceci respectivement pour les hommes et pour les femmes, sachant qu’il faudrait ensuite alterner une femme et un homme.
Ensuite les participants devaient proposer leur ordre en numérotant chaque candidat.
Cette règle exige de donner un numéro à chaque candidat. Nous avons modulé ce principe général en supprimant le meilleur score et le plus mauvais de chaque candidat.
Ensuite, il ne restait plus qu’à noter les résultats sur une feuille de calcul, et classer les candidat.e.s en fonction du résultat, les premiers étant ceux qui avaient le moins de points.
Certes la procédure est un peu plus complexe que de lever la main en même temps que les autres, sans prendre le temps de lire la proposition. Mais nous avons évité ce que l’on a pu voir chez nos adversaires : les phénomènes de cour (« tu sais que je t’aime, prends-moi le plus près de toi possible ») ou la puérilité (« je veux absolument être huitième, c’était mon rang à la dernière élection »), mais surtout l’arbitraire d’une personne décidant à la place des co-listier.e.s et des militant.e.s.
La démocratie demande qu’on réfléchisse pour sortir des habitudes monarchiques qui dominent

Vincent Duguet


 ENSEMBLE DANS LE 21

En Côte d’Or, comme dans d’autres endroits, les choses ont mis du temps à se décanter en ce qui concerne la préparation des Municipales. A Dijon, seule grosse ville du département, il paraissait difficile pour le PCF de faire liste commune avec F.Rebsamen, patron des sénateurs socialistes et allié au Modem dans sa ville. Il a fallu cependant attendre tardivement pour que se mette en place une liste FdG conduite par la secrétaire fédérale du PCF Isabelle de Almeida et responsable nationale de ce parti. Le PG est en n°2 et ENSEMBLE n°3 avec la candidature de Noufissa Mikou, universitaire et ancienne Présidente d’ATTAC 21.
Une douzaine de candidat-es d’ENSEMBLE figure sur la liste. En 2008, 2 listes à gauche du PS (une PCF, une autre altermondialiste) avaient fait 4,5%. Un sondage récent donnait 6% à la liste FdG. C’est donc un bon début.

Dans l’agglo. dijonnaise, signalons le cas particulier de Quétigny, ville de 10 000 habitants, bastion de toujours de la Gauche nouvelle, du PSU en son temps. Là, malgré le choix du PCF de reconduire une alliance avec la municipalité PS, ENSEMBLE (avec le PG) présentera une liste "Pour une Alternative de Gauche solidaire et écologiste". C’est un membre de la GA, notre camarade Pierre Abecassis, qui la mènera. L’objectif est de faire entre 5 et 10%.

A Montbard, sous-préfecture du nord-21, une liste FdG (PG-PCF) était en préparation. A ce jour, elle n’est pas encore confirmée.

Enfin Beaune, 2e ville du département avec 24 000 habitants, où la Droite (voire l’Extrême-droite) est toute puissante : victoire au 1er tour en 2008 avec plus de 65% des voix. Dans ce contexte, nous avions dans un premier temps décidé d’explorer les possibilités d’une liste de large union, comme nous en avions été les artisans par le passé. Pour cela, nous avions posé un certain nombre de conditions, politiques, programmatiques et démocratiques sur la conduite de la campagne. Ces conditions n’étant pas remplies à l’automne, nous avons décidé de rompre toute discussion avec le PS, entraînant avec nous le PCF et EE-LV. Nous nous sommes engagés alors dans un travail de réflexion avec toute une série d’ateliers thématiques ouverts qui ont débouché sur un projet fort de 50 propositions que nous avons présenté avant tout le monde en janvier. La question s’est alors posé de la possibilité de monter une liste autonome pour porter ce projet jusqu’au bout. Ce premier défi a été relevé : notre liste, intitulée ENSEMBLE, L’ALTERNATIVE, a été présentée fin février. Elle s’appuie sur l’expérience avec d’anciens élu-es, sur l’engagement social et professionnel avec des responsables syndicaux et sur l’ancrage de beaucoup de co-listiers dans le tissu associatif de la ville. La liste sera conduite par 2 Alternatifs, Jacques Thomas, ancien Président du groupe d’Opposition, et Martine Lelong, conseillère municipale sortante. Comme le dit le journal local après notre dernière conférence de presse, _ "ils se battent pour leurs idées" et dorénavant, l’équipe "change de braquet" : la campagne est engagée avec diffusion de notre matériel de campagne et toute une série de réunions publiques dans les quartiers. Ici, concrètement, nous voulons construire ENSEMBLE L’ALTERNATIVE.

Jacques THOMAS


 UNE CAMPAGNE ROUGE ET VERTE A PARIS

Les listes A Paris Place au Peuple, soutenues part le Parti de Gauche, Ensemble ! et le PCOF, sont conduites dans 3 des 5 grands arrondissements populaires (11e ; 18e, 20e) par des militant.e.s du PG, dans le 19e par une militante de la G.A., et dans le 13e par un militant des Alternatifs.
Eclairage sur cette dernière campagne. Dans cet arrondissement de 180.000 habitant.e.s, profondément remodelée par des décennies de désindustrialisation et d’aménagements urbains, le parc de logement sociaux est considérable (un tiers des logements), s’y ajoutent plusieurs sites importants d’hébergement de personnes en situation de précarité et quelques foyers de migrants, lointain héritage du passé industriel de l’arrondissement. Les secteurs hospitalier et ferroviaire offrent encore de nombreux emplois, à côté de plusieurs centres universitaires. Mais la mutation urbaine a aussi conduit au développement d’un parc résidentiel privé, et à la présence forte d’habitant.e.s des couches moyennes, voire aisées. La liste, conduite par notre camarade Jean-Claude Coqueret comporte 39 candidat.e.s, dont 22 proches ou membres d’Ensemble !
La présence dans le quartier est soutenue, porte-à-porte, marchés, métros, collages, réunions publiques… Les contenus de campagne sont eux résolument rouges et verts. Ils combinent la dénonciation des politiques d’austérité, une claire opposition au gouvernement, mais aussi, en positif propositions sur des terrains très divers, d’un projet de structure coopérative d’aide à la personne (porté par des camarades du P.G.) à une réunion publique sur le thème de la résistance à l’agression publicitaire, ou un tract "Pour une écologie populaire" distribué massivement. D’autres initiatives, sur les questions de santé entre autres, rythmeront la fin de campagne.

Jean-Jacques Boislaroussie

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