par Philippe Zarifian
Lorsqu’on traite de la question écologique, on met en avant, en général, des visions catastrophistes, qui, partant de l’évolution actuelle de la composition de l’air et de l’eau au niveau mondial, aboutissent à une conclusion simple : à terme, c’est le devenir des êtres vivants, dont l’être humain, qui sera atteint. A terme, mais certaines régions du globe sont déjà affectées par cette évolution. Nous pouvons la voir sous nos yeux, en particulier dans les régions tropicales et/ou désertiques. Que cette conclusion simple ne puisse plus être remise en cause est déjà une victoire : nous connaissons l’enjeu. C’est de la survie des êtres vivants dont nous parlons. Nous avançons effectivement vers une conclusion catastrophique. Et nous savons que cela se joue à l’échelle mondiale. L’échec des grandes conférences qui auraient du prendre des mesures fortes pour stopper, ou du moins ralentir ce phénomène, est lourd d’enseignements.
Nous savons que la combinaison entre :
bloque à chaque fois toute issue positive de ces conférences. On peut aisément le dire pour le dénoncer.
Mais connaissance ne fait pas conscience. On a beau savoir que la survie de l’humanité est en jeu. Cela ne suffit pas à faire aboutir ces conférences et la dénonciation, bien que nécessaire, reste de peu de portée.
Pour penser une alternative, il me semble qu’il nous faut reposer la question écologique elle-même, la voir sous un nouveau regard.
L’écologie désigne, en grec, ce que nous pouvons dire et savoir de la manière _ d’habiter notre milieu, la Terre. Cette question se pose depuis que l’humanité existe. _ C’est peu de dire que nous en avons une longue expérience !
Et, pendant de longues périodes, le souci écologique avait une signification positive : il désignait le soin apporté au renouvèlement du sol et des plantes par les agriculteurs (les biens nommés “paysans”). Il désignait aussi la capacité et l’envie de construire des villes agréables à vivre, conçues en fonction du climat et de la densité de la population. Et il ne s’agit pas que du passé : les acteurs en sont toujours vivants et l’attrait de ces villes et campagnes subsistent au sein de la population globale. Le gout en est présent. Les acteurs ne sont pas à inventer ou à projeter sur une mince couche de militants. Ils existent en conscience et sont (pour combien de temps encore ?) majoritaires dans la population globale et, bien que minoritaires, présents dans les milieux actifs ruraux et urbains.
Voici ce que je propose :
[1] Voir le manifeste de la convivialité, porté par Alain Carré et son réseau.