TRIBUNES LIBRES
     
 
Remonter ]
COMPTE RENDU 13 novembre 2004

DU PINCEAU AU MICRO
Festiv’alternatif 2004, impressions à chaud

 

Festiv’alternatif 1ère édition, on investit les Voûtes : espace extérieur, déploiement de banderoles, escalade d’un mur pour aller les accrocher sous les panneaux de pub format 4x3 (tentation de barbouillage à son comble). On est dans la place, installation pour le débat "vers quel développement on nous promène, c'est durable ou marketing ?"

Les graphistes débarquent- déjà ! – l’ atelier est planté avec un gros pinceau accroché à la hâte et dégoulinant, le tout signé « Colloghan». La fourmilière s’active : pot de peinture, feutres à la gouache, pinceaux, eau, godets, supports divers, protection des sols et préoccupations écolos ! Jeunes frimousses au profil étudiant, timides conversations, la température monte, tchatche et propos de profs d’éco… Alter quoi ce monde, fortement altéré ?

« Port blanc, marée noire », on filme la misère environnementale et le désespoir humain, au menu interactivité et questions-réponses : t’en veux de la croissance ? eh bien, tu partages ! ça démarre polémique mais c’est bon !

Pique-nique et convivialité, on auto-gère en pensant au Sud : taboulé de quinoa et riz au lait d’Equateur, merci Andines ! Jus bio et tarifs équitables, les jeunes décroissants, précarité aidante, apprécient la simplicité et les liens. Crescendo vers la réduction de nos besoins ? Bousculer notre mode de vie ? Les débats sont programmés à l’échelle sociétale.

La rûche bourdonne, tout le monde s’affaire, tables de presse – le Réseau  « sortir du nucléaire », Silence! et autres nourritures intellectuelles, l’actu militante déborde.

Atelier SLAM, on s’lache, un troquet presque bondé, un cocktail maison détonnant et un after avec les taverniers.

Pendant le débat « vidéo-surveillance, flicage et biométrie », deux anti-pub pédagos recouvrent deux panneaux 4x3 situés au-dessus de nos têtes ébahies et nous livrent le mode d’emploi, encore des recettes subversives en prévision de chaudes soirées ! 

P. Ariès déclame la « dictature des marques », la messe anti conso est dite aidée par l’Eglise de la Très Sainte Consommation. Bluffant et cinglant ! Exposition des travaux, en plein air – affiches, slogans anti-racistes, détournement publicitaire –

Les balances pour les groupes ont commencé – ça va swinguer, les zikos se promènent entre auto-production et délire artistique, Tarace compose avec 30 ou 40 musiciens, s’adaptant à toutes situations avec presque pas de sono !

Les chœurs rouennais résonnent, la Choral’ternative fait la place à un jeune talent nommé Amazyr et ses textes mordants – le vin chaud ravive les cœurs.La salle de concert, le bar et la cour débordent d’enthousiasme. Les pirates de la Vigie chauffent la salle puis c’est l’entrée triomphante, fanfaresque et forte en cuivres de Boulba : ambiance assurée ! Bilan, ce squat artistique a vu converger 600 personnes dans la journée, un bon début de festival !

Retour au bercail avec la banane, d’autres dates nous attendent. Un festival qui croit à la passerelle entre l’artistique et le politique et à des traductions d’engagements multiples. Un nouvel horizon pour des perspectives alternatives et durables ?

Sur un papier froissé, en hommage à Sébastien mort sur la voie ferrée, les poétes de la rue veillent :

Le ciel est gris, la colère est noire
Un train est passé, l’oiseau s’en est allé

Le laminage libéral fait table rase,
Un homme crie son désespoir
Le rouleau compresseur nucléaire a encore frappé
Tchernobyl n’aura pas suffi
La Cogema poursuit son entreprise de destruction

Le train n’a pas sifflé, Areva assassine
La République s’en lave les mains
L’industrie nucléaire continue de tuer

Sébastien tu n’es pas mort pour rien
Toi l’albatros antinucléaire
Tu voles vers de nouveaux destins
Les mouettes rieuses et les goélands célestes
T’ accompagnent au panthéon des Hommes à conviction

Nous pleurons ton envol
Ton combat est le nôtre
La lutte pour la vie continue

Sébastien tu fais partie des miens
Tchao lorrain !

Des jeunes

haut