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| TRIBUNE VIE DES
ALTERNATIFS Contribution de Chiche! au débat des Alternatifs sur les municipales |
TU CROIS QUE TU VAS CHANGER LA VILLE ? CHICHE !
"Le terrain autant que les urnes." Depuis trois ans, c'est le leitmotiv de Chiche ! jeunes écolos alternatifs solidaires. Dans un souci de cohérence, nous sommes persuadés que nos actions dans la rue peuvent trouver leur résonance dans l'expression citoyenne qu'est le vote. 2001, si loin, si proche. Dès aujourd'hui, les jeunes de Chiche ! se sentent capables d'être des interlocuteurs constructifs pour l'élaboration de programmes municipaux.
En France, on a du pétrole (sur les plages) et Chiche ! a des idées.
Loin de vouloir dresser ici un état des lieux de tout ce qui se balade dans nos petites têtes dans la perspective de l'échéance municipale, nous voulons juste ici lancer des pistes. Cyclables pour commencer... Faible le jeu de mots. Mais pas les enjeux. De nombreuses villes sont en train de redécouvrir leur PDU (plan de déplacement urbain). Jusqu'ici nous avons agi ponctuellement en donnant notre avis et en formulant des propositions dans les consultations publiques. Aujourd'hui il est essentiel de donner sa chance à la ville sans voiture. C’est ce que Chiche ! s’efforce de démontrer avec les Vélorutions, notamment à Paris. Cette idée est au nombre des utopies réalisables pour le XXIème siècle. 2001 serait l’année parfaite pour lancer des réalisations à l'échelle locale. De même, il est maintenant temps de se pencher sur la question des déchets. Le tri sélectif devrait être automatique partout. Au quotidien, nous agissons de façon écolo en séparant nos poubelles mais si personne ne nous donne les moyens de continuer, qui va vraiment jusqu’au bout de ses idéaux ? Aujourd’hui, comme à Bordeaux, Chiche ! lance des actions d’information pour une ville propre et écolo qui trie ses déchets.
Démocratisons le local
Le grand combat de Chiche ! pour le début du siècle, c'est le Revenu d'autonomie, le RA. Plus qu'un RMI pour les moins de 25 ans, c'est un revenu pour tous, étudiants et précaires, une idée qui nous incite à ouvrir le débat sur le revenu d'existence. Le RA est un combat à porter aussi au niveau local tant pour ses conséquences sur l'implication des jeunes dans une nouvelle forme de citoyenneté que pour la démocratisation de fait induite dans les instances locales. Nous demandons ainsi la mise en place de quartiers tests dans les communes. Les jeunes, les précaires, les bronzés (sans sports d'hiver), sont les premières cibles des violences de l'État et de la société libérale : Nous serons particulièrement attentifs à l'implication de nos partis de références aux côtés de jeunes , particulièrement dans les quartiers. Nous attendons d'eux une approche véritablement écolo-alternative de ces questions : les banlieues sont, par excellence, l'endroit où l'on se doit aux pratiques de la politique autrement, car c'est là que la précarisation frappe le plus durement.
Nous nous battrons évidemment aussi pour le vote de tous les résidents des communes. Leur participation commence au niveau local pour une intégration facilitée à la reconnaissance intellectuelle de la citoyenneté mondiale. Notre slogan « cette boulangère fabrique le pain des Français et pourtant, elle ne vote pas » n’est malheureusement pas prêt de partir au placard. Encore une fois, Chiche ! travaille chaque jour sur ce thème et invente des solutions concrètes : et pourquoi pas des quartiers tests dans les villes, avec des conseils municipaux consultatifs ?
Et puisqu'on parle de l’étranger, rappelons nous aussi cet autre chapitre du
"texte de référence évolutif " de Chiche !, "Penser globalement, agir localement."
Il existe des moyens intéressants pour les municipalités de mettre en marche la solidarité internationale. On pourrait par exemple envisager que les jumelages ne soient plus un simple prétexte pour les échanges scolaires ou le tourisme gratuit des autorités locales d'un pays à l'autre mais d'échanges fructueux en matière de formation, de techniques et de services. Sans espoir de retour financier certainement, mais avec l'espoir de développement durable d'une ville d'un pays du Sud. Et ce n'est encore qu'un exemple.
Il y a aussi toutes nos préoccupations environnementales : normes HQE (haute qualité environnementale) automatiques pour tous les logements sociaux rénovés ou bâtis par les offices HLM municipaux, effort pour les économies d’énergie pour la réduction massive des émissions de gaz carbonique ( ainsi que par l'utilisation de réseaux énergétiques en filière bois plutôt que électrique ou mazout.)... Il y aussi notre souci de l'autogestion, histoire de montrer qu'on est vraiment alternatif. Nous attendons de ces prochaines municipales la mise en place d’aides pour faciliter l’implantation de SEL, les échanges de savoir. Et puis tout ce qui concerne la solidarité, que ce soit pour donner un local aux sans-papiers en lutte ou pour envoyer des agents municipaux nettoyer des plages mazoutées à l'autre bout de la France.
Ceci n'est encore qu'une vague évocation des engagements programmatiques que nous attendons de nos partis de référence pour les municipales. Utopistes ou rêveurs certaines fois, peut-être pour certains, nous croyons vraiment en ces projets. Ces municipales d'un nouveau millénaire s'annoncent comme un immense terrain de jeu à défricher. Nous serons là pour choisir ce que sera notre futur.
Chiche ! jeunes écolos alternatifs
solidaires
Anne ORENSTEIN - porte-parole