TRIBUNES LIBRES
     
 
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Communiqués 13 Juin 2008


1- Une autre Europe est possible: les peuples d'Europe doivent pouvoir en décider ! (Les Alternatifs)

2 - Quand le peuple est consulté, il répond. Écoutons-le ! (Attac France)

3 - Victoire du Non en Irlande : va-t-on entendre enfin la voix des peuples ? (PCF)

4 - Les Irlandais ont voté pour nous tous ! (MARS-Gauche Républicaine.)

5 - Déclaration (Yves Salesse, coordination des collectifs unitaires)



UNE AUTRE EUROPE EST POSSIBLE : LES PEUPLES D'EUROPE DOIVENT POUVOIR EN DECIDER !

"Le 29 mai 2005, les Français avaient massivement repoussé le traité constitutionnel européen (TCE). Les Néerlandais, peu de temps après, confortaient par leur vote le rejet d'une Europe voulant se construire par delà les volontés et les aspirations des peuples. Les Alternatifs saluent, aujourd'hui, le refus du Traité de Lisbonne exprimé par le le peuple irlandais.

Technocrates bruxellois et dirigeants européens, Nicolas Sarkozy en première ligne, avaient pourtant bouclé le dispositif de ratification en le cantonnant au terrain parlementaire. Puisque le peuple etait suspect, nil ne fallait pas lui demander son avis !

Délesté du mot constitution, affublé d'un « simplifié » que les médias reprenaient en boucle, mais toujours aussi libéral et anti-démocratique, le traité a buté sur le grain de sable de la seule consultation populaire en Europe.

Il est temps de rouvrir un grand débat public sur la construction européenne, à l'heure où les pressions dans le sens de la déréglementation et de la régression sociale s'accentuent. L'avenir de l'Europe ne se construira pas contre les peuples, mais dans le respect de leurs aspirations et de leur volonté. Les irlandais l'ont fait savoir dans les urnes, bien d 'autres combats sont devant nous. Les Alternatifs y participent en liant exigences sociales, écologiques, altermondialistes et démocratiques, en visant toujours à la convergence de toutes les gauches de transformation sociale et écologique."




Les Alternatifs




QUAND LEPEUPLE EST CONSULTE, IL NREPOND. ECOUTONS LE !

Le 12 juin, le peuple irlandais a rejeté par référendum le traité de Lisbonne. Attac demande aux différents gouvernements européens de respecter sa décision souveraine. Il serait catastrophique que les gouvernements européens tournent encore une fois le dos à l'expression populaire. Ce résultat, tout comme ceux du 29 mai 2005 en France et du 1er juin 2005 aux Pays-Bas, apporte la preuve que la construction européenne actuelle manque totalement de légitimité populaire.

Au sein de l’Union européenne, les Irlandais sont les seuls à avoir eu le droit de se prononcer par référendum. Les Français en ont été privés par la décision du président de la République de faire ratifier le traité par voie parlementaire. Pourtant, de l’avis même de ses rédacteurs, ce texte est la copie conforme de celui qui avait été rejeté en 2005. Il renforce encore un peu plus l’orientation néolibérale de l’Union européenne.

Le résultat du référendum en Irlande doit être l’occasion d’un grand débat public sur la construction européenne. Le réseau des Attac d’Europe demande qu’un nouveau traité européen soit élaboré par une assemblée élue directement par les citoyens et adopté par référendum dans chaque État membre. Nous voulons une Europe démocratique, répondant aux exigences sociales, écologiques et de solidarité avec les pays du Sud. L’avenir de l’Europe ne peut pas se construire dans le dos des peuples mais dans le respect de leurs aspirations et de leur volonté.


Attac France,




VICTOIRE DU NON EN IRLANDE : VA-T-ON ENTENDRE ENFIN LA VOIX DES PEUPLES ?

La victoire du Non en Irlande est une bonne nouvelle pour tous les peuples européens et pour l’Union européenne. Le choix du peuple irlandais est un choix de courage et de lucidité.

Malgré les pressions immenses qui rappellent celles qui avaient pesé en 2005 sur les Français et les Néerlandais, il a su par son vote rejeter la mise en concurrence effrénée des salariés, la pression sur les dépenses publiques et les salaires, le sacrifice des services publics, la militarisation de l'Union européenne.

En Irlande, le slogan des opposants au traité était clair : « Dites non à ce traité pour un traité meilleur ». C’est désormais la question à l’ordre du jour. Le traité de Lisbonne ne doit pas être ratifié. Il faut ouvrir le chantier d’un nouveau traité.

Toutes ces dernières années, dès que la possibilité a été offerte aux peuples européens de se prononcer sur le destin de l’Europe, ils ont dit non, à partir de leur expérience, à ce que leur proposaient ses dirigeants actuels. Va-t-on enfin en tirer les conséquences ?

Il n’y aura pas d’avenir pour l’Union européenne si on continue d’être sourd aux exigences des peuples européens, si on persiste dans la même voie qu’ils ne veulent plus suivre. La présidence française qui s’ouvre dans quelques jours doit proposer d’arrêter le processus de ratification et d’engager l’élaboration d’un nouveau traité fondateur de l’Union européenne sur de tout autres bases et dans de tout autres formes, rompant avec celles qui la conduisent de crise en crise. Il faut que ce travail permette d’entendre enfin la voix des peuples, qu’il s’ouvre à la vie réelle, à la participation active des citoyens européens. Le non irlandais est porteur de la promesse d’un nouvel avenir pour l’Europe. Engageons-nous dans cette voie.




Parti communiste français




LES IRLANDAIS ONT VOTE POUR NOUS TOUS !

Le 29 mai 2005, les français repoussaient avec force le traité constitutionnel européen (TCE) à plus de 55%. Quelques semaines après, les néerlandais confortaient par leur vote le rejet d'une Europe qui voulait se construire par delà les volontés et les aspirations des peuples.

Dans l'intervalle, technocrates bruxellois et dirigeants européens, Nicolas Sarkozy en première ligne, ont retenu la leçon. Puisque le peuple ne veut pas d'un tel traité, ne lui demandons pas son avis ! Délesté du mot constitution, affublé d'un « simplifié » qui avait tout du marketing et rien de la vérité, mais toujours aussi libéral et anti-démocratique, le traité rejetté par le suffrage populaire revenait par la voie parlementaire. Sauf que les irlandais, éternels mauvais élèves puisqu'ils avaient déjà refusé de ratifier le traité de Nice, n'ont pu être exonérés pour des raisons constitutionnelles d'un référendum.

Et voila que le seul pays dont la population peut s'exprimer, rejette le traité de Lisbonne si fidèle au défunt TCE ! Tout cela malgré une frénétique campagne médiatique européenne des tenants du OUI qui faisait peser sur les robustes épaules irlandaises bien plus qu'un simple choix national. Avec les mêmes calomnies, les mêmes poncifs élitistes et méprisants que ceux que nous avions du nous-mêmes essuyer lors du référendum en France.

Le MARS-GR ne peut que se réjouir de cette reprise en main de sa destinée par le peuple souverain. Après les référendums français et néerlandais, ce sont les irlandais qui ont pu cette fois exprimer le refus grandissant des peuples européens de la construction actuelle de l'Union Européenne. Une Union Européenne qui n'est pas vécue comme synonyme de progrès mais au contraire comme le cheval de Troie du tout marché au détriment des solidarités et de la maîtrise des peuples sur leur destinée. Ce qui explique que, comme ce fut le cas en France lors du TCE, ce sont d'abord les classes populaires qui viennent d'assurer la victoire du NON en Irlande.

Tout laisse penser qu'au lieu de comprendre, enfin, le message de nouveau si fortement envoyé, nos gouvernants et la majorité des élites européennes pensent d'abord aux moyens de contourner ce choix populaire. Cela a été le cas en France et en Hollande, et déjà en Irlande, en 2002, avec un nouveau référendum tenu quelques mois après le premier qui avait vu les irlandais refuser le traité de Nice. Nous devons cette fois-ci empêcher toute nouvelle forfaiture ! L'Europe ne peut se se construire en foulant au pied le choix des populations européennes : la Présidence prochaine de Nicolas Sarkozy doit s'ouvrir par la reconnaissance de l'échec de ce nouveau traité comme cela aurait dû être clairement le cas pour le TCE. C'est notre première exigence et nous devons nous préparer à nous mobiliser pour la porter. C'est également la condition pour espérer reconstruire une Europe qui serait faite dans l'intérêt premier des peuples. Et qui méritera alors, du coup, leur adhésion.




MARS-Gauche Républicaine.




DECLARATION

Après les Français et les Néerlandais, les Irlandais. Les commentateurs et les responsables politiques rivalisent d’ardeur pour dénoncer le NON des Irlandais. Nous ne disposons pas des études permettant d’analyser tous les ressorts de ce vote. Mais une chose est sûre : à nouveau, un peuple consulté dit NON à la façon dont est menée aujourd’hui la construction européenne.

Voici quelques mois, les gouvernements de l’Union européenne se sont entendus pour éviter toute consultation populaire sur le nouveau traité, frère jumeau du traité constitutionnel. Nicolas Sarkozy et une majorité de parlementaires de droite, du centre et de gauche se sont donnés la main pour revenir sur notre vote du 29 mai 2005. Voici quelques jours, les gouvernements se sont entendus sur un projet de directive qui autorise 65 heures de travail hebdomadaire. Le ministre français a voté pour. Les gouvernements se sont entendus sur un projet de directive très dur sur la rétention et l’expulsion des étrangers. Le ministre français a voté pour.

Il est temps de comprendre que l’Union européenne menée sans l’avis des peuples ou contre l’avis des peuples est une impasse. Il est temps de comprendre que l’Europe libérale, la mystique du marché, la mise en concurrence toujours plus intense des uns avec les autres est une folie. Il est temps de comprendre que l’Europe forteresse est une illusion mortifère.

Il est d’autant plus nécessaire de lutter pour une autre Europe, démocratique, sociale, écologique. Toutes les forces de la gauche anti-libérales, de la gauche de transformation sociale ont déjà fait de nombreuses propositions traduisant cette autre Europe. Nous devons, dans les mois qui viennent, notamment à l’occasion de la présidence française, faire entendre cette autre voix.




Yves Salesse, coordination des collectifs unitaires


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