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Congrès des Alternatifs 17 novembre 2005


ALTERNATIFS EN CONGRES


Le IVe congrès des Alternatifs s'est tenu à Paris les 11, 12 et 13 novembre, avec la participation d'une centaine de délégué-e-s représentant une cinquantaine de fédérations départementales. Bernadette Bouchard, Bruno Della Sudda et Patrick Massot y représentaient la Fédération des Alpes-Maritimes.

Essayant de pratiquer différemment la politique, les Alternatifs avaient décidé en 2004 d'une méthode de préparation de congrès originale : il revenait aux fédérations elles-mêmes d'indiquer les thèmes à mettre en débat. Ont été ainsi retenus les thèmes suivants : l'évolution vers un capitalisme autoritaire, l'autogestion, la convergence du rouge et du vert, les perspectives politiques, le fonctionnement du mouvement.

Des motions d'actualité se sont ajoutées à ces thèmes de congrès.

Les débats sur les textes consacrés à l'évolution du capitalisme autoritaire et à l'autogestion ont confirmé l'un et l'autre une appréciation commune de l'ensemble du mouvement. Le premier thème, a été rendu d'une actualité brûlante par le délire sécuritaire gouvernemental, et le second thème a approfondi les analyses antérieures du mouvement.

Le débat sur la convergence du rouge et du vert a indiqué que l'option de la décroissance est minoritaire au sein du mouvement. C'est une première clarification, correspondant aux souhaits de la Fédération des Alpes-Maritimes. Ce débat a donné lieu à un travail de synthèse autour de l'option de l'alter-développement, qui appelle elle-même le prolongement d'un important travail d'élaboration et le dialogue avec d'autres courants critiques de la croissance et du développement.

Le débat sur les perspectives politiques s'est centré sur la nouvelle conjoncture ouverte en France et en Europe à la suite du rejet du traité constitutionnel européen. Le texte soumis au vote du congrès était le produit d'une synthèse à laquelle la Fédération des Alpes-Maritimes a contribué.

Parmi les motions en présence, trois motions représentaient un enjeu particulier, débattu en particulier en AG régionale à Mouans-Sartoux le 5 novembre : deux motions concurrentes sur l'échéance présidentielle de 2007, une motion de prise de position sur la décroissance.

Le débat sur la première question opposait les partisans d'une candidature Bové en 2007 posée en préalable dans le débat avec l'ensemble des composantes du "non de gauche" aux partisans d'une candidature de rassemblement sans nom mis en avant immédiatement (même si la candidature de Bové est une hypothèse à laquelle nous sommes favorables) et surtout désignée à l'issue d'un processus basé d'abord sur le projet plutôt que sur le ou la candidat-e-. La première motion défendue par la majorité de l'Exécutif des Alternatifs a été minoritaire, c'est la seconde (qui avait le soutien de la Fédération des A-M) qui a été majoritaire au congrès.

Quant à la motion prônant l'engagement des Alternatifs dans le courant de la décroissance, ses partisans, minoritaires, ont finalement préféré ne pas la soumettre au vote du congrès.

La situation dans les quartiers populaires et les banlieues a également donné lieu à un riche débat, décidé au début du congrès, débat qui a permis en particulier à des militant-e-s et des élu-e-s locaux et locales d'apporter de précieux témoignages sur les réalités du terrain et d'alimenter une réflexion de fond sur le bilan de la politique de la ville et les perspectives politiques dans ces quartiers et dans les banlieues.

Il y avait enfin de nombreux représentant-e-s d'organisations à ce congrès, qui ont tou-te-s pris la parole devant le congrès le 12 novembre : Francis Sitel pour la LCR, Jean-François Gau pour le PCF, Yves Salesse pour la Fondation Copernic et la coordination des Comités du 29 mai, Pierre Cours-Salies pour Alternative Citoyenne, Patrick Farbiaz pour les Verts, une représentante d'Alternative Libertaire, un représentant de la Gauche Républicaine* et Eric Coquerel pour le Mouvement Républicain pour une Alternative Sociale (MARS)*.

Bref, du jamais vu à un congrès des Alternatifs...

* la Gauche Républicaine et MARS sont deux mouvements issus de l'éclatement de la mouvance chevènementiste dont ils constituaient l'aile gauche. MARS s'est fortement impliqué dans la campagne des comités du "Non de gauche".

Bruno Della Sudda




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