UN PLAN J POUR L'ECOLOGIE (ALTERNATIVE) EN EUROPE
Construire une Europe démocratique, sociale, écologique et solidaire
Synthèse de propositions pour une autre Europe:Une Europe en Rouge et Vert
Aujourd'hui, quelle alternative pour une autre Europe, quel projet
alternatif ? Le XXIe siècle sera celui des peuples dit R.M Jennar, alors
quelle Europe pouvons-nous construire dans un cadre économique qui soit
démocratique, social et aussi écologique ?
La déclaration de Nanterre (25 Juin 2005) rappelle que la victoire du NON
au référendum témoigne d'« un vote de gauche, d¹exigence sociale,
démocratique, féministe, écologique, laïque, d¹égalité, de paix et de
solidarité. » R.M. Jennar le définit comme un « NON à un projet de société
caractérisé par le déclin des pratiques démocratiques, le rejet de la
laïcité, la négation de l'autonomie de la femme, la primauté de
l'économique sur le politique, la régression des droits sociaux, l'abandon
de la solidarité au profit de la compétition, le productivisme, la
généralisation du dumping social et des précarités, l'aliénation
définitive à l'OTAN. »
Alors quelle place pour l'écologie dans une revendication largement
sociale mais qui ne prend pas en compte la dégradation de nos conditions
de vie et notamment l'incidence au travail ?
Pour tous les problèmes liés aux enjeux économiques (effet de serre,
pollution, malbouffe, énergie, transports, OGM), l'Union Européenne fait
primer la rentabilité sur l'environnement.
Le projet aspire à une Europe écologiste, sociale et solidaire, préservant
les ressources en eau, assurant une alimentation saine et réduisant les
émissions de gaz polluants. La lutte sociale implique une dimension
écologiste car les plus démunis sont les premières victimes de la
pollution, du réchauffement climatique, de la malnutrition et de problèmes
alimentaires (obésité). En revanche, on ne peut s'attaquer aux problèmes
écologiques sans remettre en cause le marché, la concurrence. Nous
voulons une autre PAC, qui défende l'agriculture paysanne (et non les
trusts agroalimentaires), la qualité des produits (en dénonçant les
intrants), la souveraineté alimentaire (au Nord comme au Sud) et le
respect de l'environnement (écologie et paysage).
Parmi les propositions qui doivent être intégrées dans le projet européen,
la dimension écologique doit trouver toute sa place. Il est essentiel
d'offrir des modèles de développement alternatifs pour promouvoir la
solidarité internationale en préservant les ressources planétaires et ce,
pour nos générations futures :
- réduire les inégalités entre les pays du nord et ceux du Sud ainsi
qu'entre les classes sociales de ces mêmes pays
- préserver l'équilibre écologique de la planète et de la biosphère
- limiter la marchandisation des aspects de la vie humaine et qui porte
atteinte à ce qui devrait constituer des biens communs : eau, climat, le
génome, connaissances.
- valoriser le lien social, échanges non monétarisés, transmission de
savoirs et préservation de l'environnement
L'alter développement s'affirme comme une solution transitoire qui puisse
mettre un frein aux dégâts du libéralisme et son corollaire le
productivisme, en offrant une régulation constante sur l'économie et une
protection des services publics. C'est un développement respectueux des
contraintes sociales et environnementales et promoteur de citoyenneté et
responsabilité collective (producteur, consommateur). Il préconise de ne
pas séparer les questions de solidarité (locales et internationales),
d'économie (sociale) et de développement. Le concept de développement
durable est aujourd'hui largement récupéré par les pollueurs et
multinationales, il n'est donc pas mentionné dans le projet, l'ambition
des acteurs du D.D et sa traduction s'avérant de plus en plus confuse et
contestable, il en résulte une politique de maquillage pour les grands
groupes (industriels ou distribution). Il est urgent de protéger l'
agriculture et sa population afin de permettre le maintien de la
biodiversité et donc le respect de l'environnement, ainsi que la qualité
et prix équitables (en subventionnant l'agriculture biologique). Ce prix
doit garantir aux producteurs et à leur famille logement, nourriture et
éducation (dans sa version équitable et sociale). Il s'agit en fait de
mettre en place une économie véritablement durable au Nord comme au Sud.
Il revient enfin à soutenir une distribution équitable des richesses. La
redistribution induit un choix de société qui prône un autre développement
privilégiant le qualitatif (le volet social) au quantitatif.
Il convient de :
-diversifier les modes d'organisation économique (économie solidaire,
associations, coopératives.)
-promouvoir une économie durable qui n'obéisse pas à la sacro-sainte
croissance, qui limite les dangers liés aux risques industriels et aux
choix énergétiques (nucléaire)
-sortir d'une agriculture productiviste en soutenant le bio et les
productions alternatives, en refusant les manipulations génétiques, les
OGM ou les brevets sur le vivant.
PLAN J (écolo)
Dans la dimension européenne, il faut viser un progrès social et
écologique en stoppant les directives de libéralisation et en réclamant un
volontarisme des états pour soutenir des investissements publics et
notamment pour réduire les émissions de gaz (transports publics,
agriculture respectueuse, maîtrise énergétique). Aujourd'hui, on peut
reconnaître aisément de grandes disparités de développement au sein de
l'UE et accentuées avec l'élargissement à 25, les régions les plus pauvres
de Pologne, de Lettonie ou de Hongrie sont loin de la moyenne
communautaire (soit 35% de moyenne/PIB). Les états les plus régionalisés
sont ceux ou les inégalités se sont le plus accentuées. Une volonté
politique plus affirmée de l'UE doit permettre un moratoire sur les
utilisations d' OGM. La commission européenne doit renforcer l'information
des consommateurs pour l'alimentation en se protégeant des assauts des
multinationales de l'agro-industrie pour espérer pouvoir vivre sans OGM en
Europe. Le principe de précaution doit s'appliquer plus largement et
notamment sur les lieux de travail. La condition sanitaire se dégrade
partout dans le monde, l'inaction des pouvoirs publics est très
dommageable, la pollution de l'air coûte environ 10 milliards d'euros par
an en France en terme de santé publique. Dans l'espace européen, la
pollution n'a pas de frontières, les nuages radioactifs sont venus nous le
rappeler. Les cancers liés à la dégradation de l'environnement (production
de substances toxiques notamment) progressent eux aussi. Le bilan de la
PAC est négatif, il appauvrit et fait disparaître une part importante de
la population agricole en défendant la concentration des grandes
exploitations, et menace directement le développement des pays de Sud,
leurs productions et leurs exportations en matières premières agricoles.
Au niveau supérieur de la hiérarchie globalisée, l'heure est venue de
démocratiser les institutions internationales (FMI, Banque mondiale) pour
sortir de la soumission de la dette des pays du Sud et de l'immobilisme
des pays riches.Une politique économique européenne volontariste pour
l¹environnement, des mesures de solidarité et de convergence sociale et
fiscale sont plus que souhaitables.
Parmi les propositions soulevées et à défendre :
- Retrait de la directive Bolkestein, celle sur le temps de travail, sur
les transports ferroviaires.
- Soutien d'une véritable politique pour l'emploi avec assouplissement du
pacte de stabilité.
- Une politique sociale et une augmentation des fonds structurels à
destination des pays nouveaux entrants afin de les aider dans leur
développement, au lieu d'encourager le dumping social et fiscal, ainsi que
les délocalisations.
- Organisation d'une relance économique européenne, y compris par
l'emprunt, fondée sur des investissements dans les infrastructures
publiques contribuant à améliorer l'environnement, les transports
ferroviaires, l'éducation, la santé..., et visant à la création d'emplois.
- Moratoire sur les négociations de l'Accord général sur le commerce des
services (AGCS) à l'OMC.
- Renégociation de la politique agricole commune (PAC) qui soit non
soumise aux objectifs de l¹OMC (subventions PAC période 2007-2013 à
rediscuter).
- Accroissement de l'aide publique au développement à 0,7 % du PIB des
Etats membres de l'Union ; engagement plus fort dans les « Objectifs du
millénaire » et annulation de la dette des pays pauvres, promotion des
taxes globales et de l'harmonisation fiscale en Europe.
- Révision de la politique monétaire de la Banque centrale européenne Les
dégâts de l'effet de serre et les menaces sur les populations exigent de
repenser une Europe, en rassemblant tous les européens, qui
s'enrichisse de ses différences, sans pouvoir anonyme supra-étatique qui
homogénéiserait l'ensemble de son territoire, plutôt une Europe des
diversités de langues et de cultures, une écologie des peuples européens.
L'urgence environnementale (réchauffement climatique) nécessite une
politique écologisée qui fasse de l'Europe un espace où s'expriment
réellement démocratie et citoyenneté.
La disparition des ressources naturelles et l'annonce du nouveau choc
pétrolier ne perturbent en rien les tenants du système capitaliste -
productiviste qui souhaitent la relance des programmes électronucléaires,
en y ajoutant l'accumulation de déchets à hauts risques.
Des solutions passent par : la réappropriation sociale de biens vitaux
comme l'eau, la souveraineté alimentaire, la redéfinition radicale des
politiques des transports et du logement, les économies d'énergie et le
recours aux énergies renouvelables, le refus de l'infantilisation
consumériste et de la précarisation de masse, le primat de l'utilité
sociale sur le règne de la marchandise.
Enfin, il faut sortir de ce modèle mortifère de développement,
antidémocratique, antisocial et antiécologique. Il est temps de remettre
en question les vertus de la croissance dévastatrice et d'insuffler une
écologie sociale avec l'exigence d'une meilleure qualité de vie, de
protections sociales, d'une relocalisation de l'économie et d'une
reconstruction d'une Europe qui protége notre environnement social et
naturel.
Gwelan