TRIBUNES LIBRES
     
 
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Chômage (tract) 30 novembre 2005


GUERRE AU CHOMAGE ET A LA PRECARISATION
PAS AUX CHOMEURS !


L'état d'urgence nomme un nouvel ennemi intérieur et renforce une politique de stigmatisation. Contre la révolte dans les quartiers populaires, la posture répressive fait concurrence à Le Pen. Sarkozy insulte les "racailles" de banlieue, comme il montre du doigt les fonctionnaires "fainéants " et "privilégiés" ou les chômeurs "assistés". Montrer du doigt les chômeurs et les précaires, les culpabiliser, vise à casser les solidarités populaires. Avec pour but d'éluder les résultats des politiques suivies par le gouvernement français et les autres gouvernements européens, qui ne combattent pas le chômage. Face à des pouvoirs économiques et politiques qui veulent une main d'oeuvre corvéable à merci, exigeons le droit à l'emploi et le partage des richesses.

La politique de répression envers les chômeurs et précaires s'amplifie. Elle contraint ceux ci au travail obligatoire, sans considération du niveau de formation : quiconque refusera un emploi "compatible" perdra 20% des allocations au premier refus, 50% au second Le RMA invente le travail quasiment sans salaire; et le Contrat Nouvelle Embauche (CNE) maintient le salarié sous l'épée de Damoclès du licenciement. Le rêve des libéraux c'est le retour du « journalier » : pas de charges sociales, paiement à la tâche.

Comme si cela ne suffisait pas, le patronat ouvre la renégociation de la convention Unedic en proposant de réduire la durée d'indemnisation du chômage pour les 60% qui y ont droit.

L'effet d'annonce statistique de cette politique se paie au prix fort par plus de pauvreté, de travailleurs condamnés à la misère. Avec les mêmes conséquences qu'en Allemagne avec la loi Hartz IV : la légère baisse du chômage va de pair avec la hausse du nombre de Rmistes et de petits boulots. Pour le patronat et les libéraux il faut « que les chômeurs et personnes inactives soient en mesure d'être compétitifs et d'intégrer le marché du travail" (Commission Européenne).


NI PAUVRETE NI CHOMAGE : UN EMPLOI OU UN REVENU !

Avec les organisations de chômeurs nous réclamons une hausse des minima sociaux à hauteur du SMIC. Une telle mesure contribuerait à redonner à ce dernier son rôle de niveau plancher des salaires. Elle favoriserait la remobilisation sociale.

A travers cette revendication nous affirmons également le droit des chômeurs et précaires à une vie digne soit par l'emploi, soit par un revenu. Les Alternatifs n'acceptent pas les revenus de charité actuellement consentis aux chômeurs et précaires. Nous ne réclamons pas l'aumône à ceux qui se font les marchands de misère. Our le MEDEF et le Gouvernement, l'indice de « bonne santé » de l'économie telle qu'elle fonctionne aujourd'hui est moins le PIB que le développement des emplois intérimaires.

Aussi nous nous battrons pour taxer les entreprises qui ont recours au travail atypique: qui sont fortes « utilisatrices » d'intérimaires, ou qui utilisent des stagiaires non payés...

Un travail de harcèlement notamment médiatique de ces entreprises peut être mené et relayé par les organisations politiques et syndicales. Ces actions seraient d'ailleurs à même si elles étaient généralisées, de contrer la stigmatisation à laquelle a recours le gouvernement. S'l y a des mesures d'exception à prendre, ce n'est pas contre les "classes dangereuses", mais pour en finir avec les logements hors de prix, les licenciements pour engraisser les actionnaires, l'humiliation de devoir se vendre pour pouvoir travailler.

Dans la guerre contre la misère et le chômage la solidarité entre les salariés, chômeurs et précaires est essentielle. Et tout projet alternatif, pour être crédible et dynamique doit se fixer comme but l'abolition du chômage.

Les Alternatifs (Paris)




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