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TRIBUNE POLITIQUE INTERNATIONALE 21 janvier 2002


L'IMPÉRIALISME NOUVEAU EST ARRIVÉ !

 

Le 11 septembre ouvre une phase nouvelle de la domination impérialiste des Etats-Unis. Il est évident que le 11 septembre n'en est pas la cause ou du moins n'en est pas la seule cause. C'est une occasion pour le nouvel impérialisme de s'imposer sans vergogne. L'effondrement de l'URSS a permis le déploiement sans contrepoids du libéralisme à l'échelle de la planète qui se traduit partout par une exacerbation de l'exploitation des personnes et des ressources. Et toutes les conséquences qui en découlent aussi bien au niveau écologique qu'au niveau social.

Au lendemain du 11 septembre, naïvement, il avait paru possible que devant l'importance de l'événement pour les Etats-Unis un début de réflexion se mette en place face à la question : "Pourquoi nous haïssent-ils à ce point ?" Mais le naturel a rapidement pris le dessus. Les moyens matériels disproportionnés ont permis une victoire rapide qui fait oublier la nécessité de résoudre les problèmes au lieu de les écraser. Oubliant aussi qu'avec les "fils des tués, on fait de bons terroristes".

Désormais, cet impérialisme s'affiche sans complexe : pas besoin de résolution de l'Onu pour, qu'importe les résolutions de l'Onu contre, aucune précaution face aux conventions internationales anciennes, nouvelles ou futures : les Etats-Unis affichent leur volonté de gouverner le monde de façon unilatérale et, bien entendu, suivant leurs intérêts : liberté sans limite !

Certains essayent d'élaguer quelques branches trop visiblement venimeuses mais qui, hier encore, pouvaient passer pour convenables tant qu'elles ne s'étaient pas attaquées de façon humiliante au pouvoir central. Quelques attentats, ici ou là, à Paris notamment, n'inquiétaient guère et n'empêchaient ni bonnes affaires, ni bonnes relations !

D'autres cherchent à s'aligner derrière les Etats-Unis pour profiter de la nouvelle sainte alliance antiterroriste : Bush, Sharon, Poutine, Bouteflika, Aznar... Cependant la plupart des gouvernements européens sont restés un peu en retrait par rapport à l'activisme de Blair. Mais est-ce suffisant ?

Face à cette situation quelles sont les réactions possibles ? Les événements ont montré que l'Europe n'existait pas. Et l'Euro depuis 3 ans sa faiblesse. L'apparition de la monnaie dans les poches des Européens est un événement important mais ne modifie en rien l'impuissance de l'Europe. Elle devrait pousser à prendre conscience qu'il n'y a pas d'Europe politique, qu'il n'y a pas de gouvernement européen, qu'il n'y a pas de volonté politique européenne. Que crier "Europe, Europe, Europe, en sautant comme des cabris" ne sert à rien. Et nous ne voulons pas d'une Europe qui ne soit qu'un clone des Etats-Unis. D'où la nécessité de se battre clairement pour une Europe : démocratique (augmenter les pouvoirs du PE), sociale (citoyen le plus favorisé), écologique (nucléaire, respect des protocoles signés), soucieuse de nouveaux rapports avec le reste de la planète (dette, aide au tiers monde, soutien aux régimes démocratiques...). Pour une Europe, ouverte sur le Sud, notamment sur la rive sud de la Méditerranée et donc aussi, ouverte sur tous ses résidents.

Par ailleurs et quoi qu'on en dise, les Etats ont une marge de manoeuvre, les politiques des différents pays européens, dans l'UE ou non, même si elles se rapprochent, ne sont pas identiques. Il existe dans les populations des forces qui sont prêtes à se mobiliser, le succès d'Attac et de Porto Alegre, y compris auprès des politiques au pouvoir en témoignent. Au delà de ces événements nationaux ou mondiaux qui risquent de passer pour de généreuses illusions, alors que tout le monde parle d'abstentionnisme, de désenchantement du politique, dès qu'une possibilité leur est offerte, on voit un nombre étonnant de citoyens venir participer à des structures qui n'ont que peu ou pas de pouvoir. C'est dire le besoin de participation !

Partir du 11 septembre pour arriver aux conseils de quartier a, peut-être, quelque chose de dérisoire. Pourtant ce n'est qu'en exigeant, à tous les niveaux (local, national, européen) et dans tous les lieux, plus de pouvoir pour tous que se trouve un début de solution. 

Paul ORIOL

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